Pas de panique ce n’est pas moi qui le dit !

 

Pendant mes courtes vacances, j’ai pris le temps de lire « Noms d’oiseaux », l’insulte en politique de la Restauration à nos jours, écrit par Thomas Bouchet, enseignant à l’Université de Bourgogne.

L’auteur s’est amusé à rassembler dans livre, les plus belles « passes d’armes » ayant opposé les politiques depuis Deux cents Ans.

Je vais essayer de vous livrer dans le désordre, et selon mes souvenirs, les meilleures d’entre elles :

 

La toute dernière recensée, la plus proche de nous, remonte tout de même à l’année dernière lorsque Daniel Cohn Bendit fidèle à sa « vulgarité » légendaire s’adresse à François Bayrou, lors d’un débat sur les élections européennes chez Arlette Chabot :

« T’es trop MINABLE, François, », le tutoiement en public, ajoutant encore un peu plus de mépris dans l’adjectif prononcé.

 

En 2006, à l’Assemblée Nationale, Eric Besson, alors Député PS, s’adresse à Dominique De Villepin, Premier Ministre de Jacques Chirac :

« Vous avez le droit d’être Libéral, mais ne soyez pas MENTEUR ! »

Le même Dominique De Villepin qui lancera cette année là, à François Hollande :

« Je dénonce la facilité, et je dirai même, en vous regardant, la LÂCHETÉ, la LÂCHETÉ, (deux fois) qu’il y a dans votre attitude ! »

 

Il faut savoir que « Lâche »  est, avec « Menteur », l’un des grands classiques des injures politiques.

 

La palme des injures contemporaines revient incontestablement à Pierre Lellouche,  face au champion toutes catégories des provocations verbales : Jean-Luc Mélenchon :

« On serait au XIXe siècle, je vous provoquerai en duel, et je vous FLINGUERAIS ! »

 

Alain Madelin, lança en 1984 au socialiste Jean-Jack Queyranne :

« Vous n’êtes qu’un BOUFFON ! »

Le même Jean-Jack Queyranne traité, peu avant, d’ "OBSÉDÉ" , et de « PARANOÏAQUE » par François Aubert.

 

La pauvre Simone Veil, lors du débat sur l’IVG se plaindra, quasiment en larmes, des :

« MONSTRUOSITÉS » des propos de certains parlementaires.

 

Remontons encore plus loin dans l’Histoire de l’insulte politique.

Sous la IVème République, le « franc-parler » et les noms d’oiseaux étaient encore plus ciblés.

 

Gaston Defferre, célèbre socialiste, Maire de Marseille de 1953 à 1986 a créé l’événement, nous ramenant au temps des Trois Mousquetaires :

Le : « Taisez Vous ABRUTI » lancé au Député René Ribière, verra les deux hommes s’affronter en duel.

 

Cette phrase passerait d’ailleurs presque pour un compliment si l’on remonte encore le temps, et que l’on retient, ces « mots doux », tous prononcés par ceux qui sont censés nous gouverner :

On trouve pèle-mêle :

 « GLAND DE POTENCE », « MALFAITEUR », EXCRÉMENT, « ORDURE », « LIMACE », « TORTIONNAIRE », « ÉTRANGLEUR », en sachant qu’en 1914, l’insulte suprême était « Espèce d’ALLEMAND ».

 

C’était aussi le temps ou une pléthore d’injures antisémites volait bas, sans même être inquiété à cette époque, où l’affaire Dreyfus, et les années 30, annonçaient l’arrivée au pouvoir du sanguinaire légendaire Adolph Hitler.

Léon Daudet, lancera même à Léon Blum, à l’époque : « A JÉRUSALEM », la pire insulte pour l’époque…

 

L’auteur décerne une mention particulière aux insultes proférées après la guerre, sur les bancs Communistes :

Un petit échantillon de ce que l’on pouvait entendre tous le jours :

« MITRAILLEURS DU PEUPLE »,  « BANDITS »,  « HITLÉRIENS », « DÉGONFLARDS », « VALETS DE L’AMERIQUE » (déjà à cette époque ?), « JUDAS », « VENDUS » etc…..

 

Un dernier « juron » qui semble être selon l’auteur, le quolibet le plus insultant que les oreilles attentives au discours de Georges Clémenceau, aient entendues dans l’hémicycle :

Paul Déroulède, ennemi « juré » de l’intervenant, hurle  à la fin du discours :

« Il EST TEMPS DE DÉSINFECTER LA TRIBUNE » !!

 

Pas facile de résumer en un court article, les 308 pages des « Noms d’Oiseaux ».

Ce livre se lit « sourire aux lèvres » de la première à la dernière page.

 

Croyez vous  possible qu’il en soit encore ainsi de nos jours ?

Bien sûr que non, la Halde, le Mrap, et toutes les associations qui défendent les Droits de l’Homme auraient tôt faits d’intenter des procès en diffamation à chacun de ces personnages.

Qu’en serait-il si c’était un journaliste, ou un simple citoyen qui se permettrait d’employer un vocabulaire aussi imagé pour désigner les impostures de ceux qui nous gouvernent ?

 

Direct à la case Justice, puis, qui sait, à la case « Prison » !!.

 

Allez, si le cœur vous en dit, sans nommer personne, mais avec un soupçon de signe de reconnaissance, lâchez vous, videz vos rancœurs envers ceux et celles qui nous gouvernent, et voyons un peu si les deux mots « Liberté d’Expression », ont encore un sens en France.

Ne tombez pas dans le piège de la vulgarité, soyez ingénieux, et imaginatifs, les qualificatifs de la langue Française sont nombreux.

 

Source : « Noms d’oiseaux, l’insulte politique de la Restauration à nos jours », de Thomas Bouchet, aux éditions Stock

 

 

Vidéos : Lellouche veut Flinguer Mélenchon !

 

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Et celle-ci que je vous ai déjà mise sous un autre article, mais que l’on revoit avec le même « plaisir », regardez bien la tête de Bayrou, sous l’insulte :

 

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