Aujourd’hui en France, de nombreuses femmes enceintes choisissent délibérément d’accoucher à leur domicile. Pour ce faire, une sage-femme les suit chaque mois à leur domicile afin de préparer la venue de l’enfant. Certaines revendiquent le fait d’être dans un lieu serein, qu’elles connaissent, d’autres sont contre l’hypermédicalisation des centres hospitaliers. Chacune revendique à sa façon son choix.
Il faut savoir qu’il est légal, en France d’accoucher à domicile. Cependant, de nombreuses précautions sont prises et certains cas ne permettent pas ce choix: un accouchement prématuré, un bébé en siège, un placenta praevia, des problèmes de santé de la maman ou l’accouchement d’un second enfant après avoir subi une césarienne. De plus, les sages femmes libérales ont une forte expérience des salles d’accouchement, connaissent les premiers soins à donner à l’enfant et sont à même de répondre à d’éventuelles complications (lorsque le bébé ne respire pas, par exemple).

Les femmes qui choisissent d’accoucher à domicile y voient une plus grande liberté ainsi qu’un retour à un processus naturel. L’avantage de ce système permet à la future maman de choisir la position qui lui est la plus agréable pour mettre son enfant au monde (debout, allongée, dans les bras du papa…) ainsi que le lieu (lit, chambre, canapé…). L’arrivée du nourrisson est davantage centrée sur la cellule familiale, le père est plus présent. Une américaine expliquait qu’elle avait accouché en présence de son mari et de son fils de 2 ans et demi, ce qui l’aidait à supporter les contractions. De plus, l’accueil du bébé se déroule dans l’intimité du foyer.
Les femmes qui accouchent à domicile choisissent également de ne pas avoir recours aux forceps, à une épisiotomie, perçue comme trop fréquente et non nécessaire dans de nombreux cas. Une autre raison majeure reste la séparation de la maman et du bébé à l’hôpital, trop souvent vécue comme une déchirure. L’hôpital doit suivre des protocoles stricts qui ne suivent pas forcément le rythme de l’enfant et de la maman. De plus, de nombreux hôpitaux ne respectent pas naturellement les choix des parents concernant l’allaitement, la tétine…

Les moments d’attente et de contractions se passent plus naturellement à domicile. Une marche, un bain sont souvent effectués pour se décontracter et pour faire descendre le bébé. Cela se fait plus naturellement qu’à l’hôpital où la sage-femme ne passe que toutes les demi-heures pour voir où cela en est. Pour une naissance à domicile, la complicité avec la sage-femme est plus grande et le stress se fait moins ressentir.

Toutefois, de nombreuses personnes s’opposent encore à cette méthode jugée trop dangereuse. Les professionnels de santé y voit un retour en arrière à l’époque où l’accouchement n’était pas encadré médicalement. Parmi eux, Elisabeth Badinter lutte contre cette pratique qu’elle considère comme des dérives perverses de l’idéologie écolo. "Jamais on ne rappelle que dans le monde une femme meurt en couches chaque minute, et que chaque jour dix mille bébés décèdent de complications lors de l’accouchement. Je sais bien qu’on pratique trop de césariennes en France mais, bon sang, la mortalité infantile y est minime. On nous dit que seulement 10 % des femmes qui ont voulu accoucher chez elles finissent à l’hôpital, mais c’est beaucoup 10 % ! Même si une seule femme mourait lors d’un accouchement à domicile – une seule –, comment peut-on prendre un risque -pareil ? Cette régression idéologique révèle une véritable hargne vis-à-vis de la technologie médicale. »

Bien que cette pratique soit légale en France, la pénurie de sages-femmes ne permet pas à toutes les femmes de choisir ce mode d’accouchement. D’autres méthodes sont aujourd’hui proposées: accouchement dans l’eau, accouchement naturel. On est aujourd’hui dans une tendance qui recherche le bien être de la future maman et du choix des possibilités qui s’offrent à elle.