Netflix, qui a chamboulé le marché de la télévision par câble aux États-Unis, a été lancé le 15 septembre dernier en France, en grande pompe. Le jour même, Numericable a contrattaqué avec sa propre offre de séries en illimité, le projet qui répondait au nom de code « SeriesFlix » et qui s’appelle désormais officiellement « LaBox Series ». Une réponse ad hoc du câblo-opérateur qui lance une nouvelle guerre en France : celle des services offrant des séries en illimité. Mais les armes risquent bien de ne pas être les mêmes.
Netflix arrive en France : un lancement en demi-teinte
L’étincelle qui a déclenché cette nouvelle guerre dans le secteur des télécoms – bien qu’il s’agisse de séries télévisées, la diffusion se fait par Internet et c’est donc bien le secteur des télécoms qui est le principal concerné – est bien entendu l’arrivée de Netflix. Le service américain débarque en France après avoir été plus qu’anticipé et pas mal attendu.
Le principe de Netflix est simple : entre 7,99 et 9,99 euros pour regarder des séries en illimité sur Internet. Disponible par navigateur sur le site officiel, le service devait initialement être également disponible sur les box des opérateurs Internet, mais ce côté-ci du lancement a été un flop. À part Bouygues Telecom, ni Orange ni SFR ni Free n’offriront ce service.
La raison ? Essentiellement économique : les conditions tarifaires de Netflix ne convenaient pas aux opérateurs qui auraient dû supporter la grande majorité des frais puisque la diffusion se serait faite en passant par leurs services.
Le problème du délai légal de diffusion et des séries déjà vendues
L’autre obstacle qu’a rencontré Netflix concerne le délai de diffusion légale d’un film sur les télévisions. Celui-ci est bien plus long en France qu’aux États-Unis… Chronologiquement, un film en France sort au cinéma, puis en support physique, puis sur les services de télévision payants de cinéma (comme Canal +) et 36 mois après en VOD par abonnement et donc sur les services style Netflix, CanalPlay ou LaBox Series. Un problème commun à tous les acteurs de ce nouveau marché, donc.
C’est surtout au niveau des séries que le lancement de Netflix risque de faire moins de bruit qu’attendu. Netflix est en effet également producteur et se permet aux États-Unis des exclusivités. De plus, le groupe a conclu des contrats importants sur le continent américain ce qui lui permet, outre-Atlantique, d’être très intéressant. En France, c’est une autre histoire.
Les chaînes de télévision française ont déjà acheté certaines séries en exclusivité : c’est le cas, par exemple, des séries HBO comme Game of Thrones (dont Orange Cine Séries a l’exclusivité) ou encore Grey’s Anatomy (une exclusivité de TF1). Même la série que Netflix a elle-même produite, House of Cards, ne pourra être diffusée sur le service en France, le groupe ayant vendu les droits de diffusion à Canal + il y a quelques mois. Mais cela n’empêchera pas Netflix d’avoir quelques bons titres bien connus : Dexter, Breaking Bad, The Walking Dead… des séries qui se font vieilles, mais qui pourraient attirer quelques amateurs.
« LaBox Series » : l’illimité gratuit de Numericable
Si Netflix est payant, LaBox Series est gratuite, et c’est là un argument important pour le câblo-opérateur qui ne fera pas payer un centime de plus à ses abonnés disposant de LaBox Fibre. Et ce n’est pas pour autant que les séries disponibles sont de moindre qualité. Certaines séries proposées par Netflix, comme The Walking Dead, se retrouvent également sur cette mise à jour de LaBox.
