On ne compte plus les jours de crise politique que connaît la Belgique, on retient juste que ça fait trop longtemps. L'Orange Bleue ne parvient pas à trouver un accord, les Flamands accusent les Wallons de vivrent à leur chevet, les Wallons reprochent aux Flamands le désir de voir la Belgique scindée. Et à côté, il y a le RWF, parti qui revendique l'union de la Wallonie et Bruxelles à la France.

À l'heure où la Belgique vit une crise politique sans pareil, le RWF (Rassemblement Wallonie-France) revient sur le devant de la scène avec son programme de toujours : l'union de la Wallonie et de Bruxelles à la France. Ils puisent les raisons de cette union dans le fait que la Wallonie ne serait absolument pas viable économiquement, financièrement et politiquement. Le parti estime que la France est une chance à saisir : les Wallons et les Bruxellois sont proches des Français par la langue, la culture, les principes démocratiques, … soulignant que la monnaie commune qu'est l'euro facilitera bien des choses.

En faisant partie de la France, nous trouverions, selon le RWF : une expansion économique mieux soutenur par la solidarité nationale, de meilleures chances d'emploi, une sécurité sociale assurée à long terme, un meilleur enseignement et des enseignants mieux respectés, un effort accru pour la sécurité de tous, une fiscalité moins élevée pour les petits et moyens revenus, une solidarité dans la charge de la dette publique, un statut avantageux pour les indépendants et les artisans, une politique sportive ambitieuse et de niveau international, une stabilité institutionnelle, et une liberté linguistique et culturelle.

Des changements très alléchants, certes, mais les Belges auront-ils vraiment envie de détruire leur pays, âgé d'à peine 175 ans ? Pensez-vous vraiment que les Flamands laisseront la capitale européenne aux mains des Wallons, alors futurs Français ? Les Français accueilleront-ils bras ouverts la Wallonie qui atteint un taux de chômage de 19,4% ? Et la famille royale belge dans tout ça ? Un tas de questions auxquelles le RWF, doté de belles paroles prometteuses, tente tant bien que mal de répondre :

Que deviendra la famille royale ?
La famille royale deviendra une famille comme les autres. Débarrassés des contraintes de leurs fonctions héréditaires, les membres de la famille pourront envisager, comme n'importe quel citoyen, d'avoir un engagement politique légitime. Enfin, la famille royale peut vivre sur sa fortune ou avoir une activité professionnelle intéressante. Si cela était si simple ! Et le prince Philippe, le pauvre, lui qui convoite tant de succéder à son père et devenir le prochain roi des Belges.

Qui paiera nos pensions ? Nos allocations (familiales, de chômage) ? Nos soins de santé ?
Lors de l'intégration de la Wallonie dans la France, cette dernière reprendra les obligations de la Belgique en assurant la continuité des prestations sociales comme, par exemple, dans le domaine des retraites. Certes, mais les Français qui réclament tant bien que mal via des grèves et des manifestations de voir leur salaire augmenter et le pouvoir d'achat à la baisse depuis quelques temp la France pourra-t-elle se permettre ces "frais nouveaux" ?

Qui prendra en charge la dette publique belge ?
La dette publique belge est de l'ordre de 249 milliards d'euros, ce qui revient à 25.000 euros par habitant (nouveau-né compris). Quand un pays disparaît, la charge de l'ancienne dette doit être reprise par les nouveaux Etats successeurs (la France, en somme). Peut-on me rappeler à combien s'élève la dette actuelle de la France ? La Flandre en supportera environ 60% (critère du nombre d'habitants). Le reste, soit 40%, sera à charge de la Wallonie et de Bruxelles.

La France voudra-t-elle de nous ?
Oui. Imagine-t-on un pays refusant de s'agrandir pacifiquement ? L'Europe sera mieux équilibrée si la France comptait 4,2 millions d'habitants en plus. Avec la Wallonie et Bruxelles, la population de l'Hexagone augmentera de 7%. De plus, l'économie wallonne intéresse la France : 40% des grandes entreprises wallonnes sont déjà françaises. Enfin, d'éminentes personnalités françaises, comme le général de Gaulle ou l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, et bien d'autres, ont fait savoir que la France serait prête à nous accueillir si nous en faisions la demande. Et si on demandait plutôt l'avis des Français sous forme de vote ? Il ne faut pas se voiler la face à dire qu'ils ne "verront pas la différence dans leur vie de tous les jours".

Pour ma part, je suis contre cette union même si, je l'avoue, elle ne manque pas d'avantages en notre faveur, nous Wallons et Bruxellois. Et il faut admettre qu'avec la crise que connaît actuellement le pays, toute issue est comme qui dirait bonne à prendre. Mais je suis attaché aux valeurs historiques et culturelles de notre plat pays : l'accent exagéré qu'on lui connaît, le petit Manneken-Pis qui fait la fierté de la capitale, les frites grasses mais ô combien délicieuses propres à la Belgique, notre roi Albert II, témoin héréditaire de la montée au trône du premier roi des Belges, … en bref, je suis fier d'être Belge !