La voix de la sagesse, les cheveux blancs parlent:
"Où étiez-vous, quand le néant dans un râle
Expirait, pour faire naitre l’immensité
Dans votre vanité, vous flattez votre unicité
Vous querellez, blessez, disputez,
Argumentez, refusez, condamnez.
Le temps contemple la vie qui fuit
Un œil sur son horloge, il est ponctuel
L’homme court après ses démons de minuit
Ils essaient de conjurer leur destinée mortelle
En érigeant des monuments
Ou par l’offrande du sang…"
Les rides ajoutèrent:" fils,
Vois, mon front couvert de sillons
Qui s’étirent sous la mémoire et leurs tensions
C’est une mer de pulsions, l’émotion déchainée
De ma jeunesse d’illusions, d’action effrénée
J’ai bu goulûment à la source de la vie
J’ai bu goulûment à la source de l’envie
Maintenant, je n’ai plus que mes souvenirs
Un manteau d’orages me ballotant vers l’avenir"

Savourez chaque bouffée d’air respiré
Chérissez le moment où vous transpirez
Créez, discutez, reproduisez, transformez
Le bon en meilleur, et le mal en bien
Et laissez aux aigris qui à l’humilité
Ont préféré le luxe de l’affabilité
Le soin de toujours polémiquer.