Et si on en parlait ?

Voici un outil de prévention, un set de 12 affiches reprenant la violence sous ses divers aspects, et nous demandant pour chaque thème de se questionner.

Il est important d'avoir en effet à l'esprit que chaque personne a en elle sa part de violence, important de se connaitre pour justement éviter de la faire surgir, important d'avoir à l'esprit que la violence n'est pas une fatalité…

Qu'est-elle ?

Que faire pour minimiser ses conséquences ?

Voici des pistes de réflexions…


  • Elle est dans le monde, dans nos rues, dans nos familles, elle est en moi.

On peut se donner bonne conscience en dénonçant la violence. Il faut certes la dénoncer, mais il faut aussi l'avouer.

En quoi suis-je moi-même acteur de violence ?

On est tous à un moment ou l'autre de notre vie violent, acteur de violence, que cela soit dans nos mots, nos actes, nos pensées, ou nos absences de mots, actes ou pensées… Le savoir pour relativiser, le savoir pour en tirer les enseignements surtout !

  • Elle plait comme spectacle.

La violence fascine. Les foules sont attirées par les accidents, les images de guerre… Ainsi, chacun est complice.

Ai-je remarqué que les images de violence me donnent la place du bourreau ?

Bourreau, complice…. oui, la violence attire dans la réalité, dans les médias, elle est accessible si facilement… TV, téléphone portable, internet, jeux vidéos….

  • Qu'est-ce que la violence ? Un signe de faiblesse.

Il ne faut pas confondre force et violence. Le violent doute de lui. C'est la racine de l'intolérance: vouloir s'imposer par la contrainte ou par la force parce qu'on est pas sur d'avoir raison.

Suis-je capable de dialoguer ?

Parler, échanger, communiquer… la base est là… nous sommes des êtres doués d'intelligence et de paroles. Il faut essayer d'inculquer cela à la jeunesse, parler plutôt que taper, discuter plutôt qu'insulter. Celui qui est le plus fort et qui est le plus respectable est celui qui réagit autrement que par la violence…

  • Qu'est-ce que la violence ? Utiliser une personne comme bouc-émissaire.

Un groupe de personnes qui refuse d'admettre et de résoudre ses propres conflits, les détourne contre une victime, de préférence innocente.

Ai-je personnellement déjà pris part à des violences de groupe : moqueries, insultes, rackets, tabassages ?…

La bassesse de l'être humain… s'en prendre à plus faible que soit, et bien souvent à plusieurs… Être en groupe donne le sentiment d'être fort… mais ce n'est qu'un sentiment…

  • Qu'est-ce que la violence ? Utiliser l'être humain comme un moyen.

La violence ce n'est pas seulement les coups et les cris. C'est aussi un manque de respect qui vise à traiter l'autre comme une chose.

Et les personnes de mon entourage, ne m'arrive-t-il pas de les utiliser ?

Se croire supérieur à son prochain, croire que l'autre nous appartient, nous doit plus le respect qu'on ne lui doit… Oublier que nous naissons libres et égaux en droits… même si ce n'est pas facilement applicable…

  • Qu'est-ce que la violence ? Laisser parler en soit la bestialité.

Nos instincts sont vite emportés dans une escalade. Le violent ne respecte pas l'humanité de l'autre et perd ainsi son humanité.

Ne suis-je pas parfois défiguré par la colère ou la peur ?

Apprendre à se connaitre, pour pouvoir se maitriser en toutes circonstances, et éviter de se laisser aller à des comportements violents et déviants.


  • Qu'est-ce que la violence ? L'injustice.

Si toutes les sociétés connaissent la violence, c'est parce que le partage des biens ne se fait pas, ce qui entraine le mépris et la honte.

Ai-je déjà jugé quelqu'un sur son physique ou sur ses vêtements ?

Savoir rester neutre, réaliser la chance que l'on a d'être bien né… ne pas mépriser l'autre… Respecter, tolérer pour une vie en communauté plus saine…

  • Qu'est-ce que la violence ? La jalousie.

Même si les biens étaient partagés équitablement, ils restent une cause de violence dans les cœurs : l'envie. On convoite le bonheur du voisin qu'on croit plus heureux.

Me suis-je déjà réjoui du bonheur des autres ?

L'empathie est un sentiment qui devrait animer chacun d'entre nous. Être heureux de rendre heureux, être heureux de voir heureux… A quoi bon envier… ?? . Se contenter de ce que l'on a en se rendant compte que c'est déjà beaucoup… et qu'il y a toujours pire que nous….

  • Que faire ? Ne pas céder à la violence : résister.

Ne pas se résigner, ne pas être complice, ne pas laisser faire. Bien qu'invisible, la conscience d'un homme droit est la plus grande des forces.

Suis-je déjà resté passif devant ce que je désapprouve ?

S'engager pacifiquement, dire notre désaccord, manifester notre mécontentement par les mots, l'engagement… dénoncer l'injustice… Utiliser notre humanité pour humaniser le monde…

  • Que faire ? Ne pas céder à la violence: se maitriser.

Pour éviter un mal plus grand il faut parfois recourir à la force. Il faudrait pouvoir le faire avec mesure et sans haine. Cela demande la maitrise de soi. Elle s'apprend chaque jour en luttant contre ses propres faiblesses: gourmandise, paresse ou colère… Celui qui n'apprend pas à se maitriser sera toujours victime de ses instincts.

Suis-je capable de me commander à moi-même .

Pas facile d'être toujours maitre de soit… pas évident de ne pas "exploser" parfois… Cela s'apprend, le contrôle de soit en toute circonstance est possible… et essentiel à la vie en communauté…

  • Que faire ? Ne pas céder à la violence: réconforter.

Il suffit d'une seconde pour détruire un homme, alors qu'il faut des années pour l'éduquer, le soigner… Un homme de paix panse les blessures et répare patiemment ce que le violent a saccagé.

Ai-je déjà aidé quelqu'un ?

Donner un peu de soit, de son temps, de sa personne pour soutenir, venir en aide… personnellement ou professionnellement… Cela est si simple, et si satisfaisant !

  • Que faire ? Ne pas céder à la violence: la non violence.

Refuser la violence ne veut pas dire "se faire avoir" ou se laisser faire. Le non violent lutte pour faire passer ses idées, mais il ne combat pas contre quelqu'un. Il combat un mal comme le racisme, l'injustice, l'oppression…

Est-ce que je sais ne pas rendre le mal pour le mal ?

Tendre l'autre joue… sans honte ni mépris… Refuser de rentrer dans le cercle si simple de la violence… Combattre par ses idées, ses mots… des combats humbles qui font avancer l'humanité…


Ces affiches agrémentent les murs de mon bureau, et attendent une action collective pour pouvoir être travaillée avec les ados, à se procurer ici.