Les conseillers de l'armateur turc du cargo Ocean Jasper ont rencontré Yvette Jobard, la veuve du patron pêcheur qui a péri en août 2007 lors de l'accrochage de son bateau avec le navire turc.

L'Ocean Jasper avait pris la fuite, mais le témoignage des six marins survivants et l'analyse de la route du cargo par la capitainerie de Brest avait permis de suspecter le bateau qui fut détourné vers le port breton où il se trouve retenu depuis lors.

Durant leur entrevue, les conseillers de l'armateur ont proposé à Yvette Jobard l'équivalent de 340 000 euros pour qu'elle retire sa constitution de partie civile, ce qui permettrait au navire turc de reprendre la mer, ce qu'elle a refusé.


Comme ils insistaient, la veuve a affirmé que même s'ils lui proposaient le double elle refuserait, qu'elle considérait que cet argent était sale et qu'elle voulait une condamnation au pénal.

Devant l'intransigeance de Yvette Jobard, les envoyés turcs ont alors tenté de l'intimider en affirmant que de toute façon le procès n'aurait pas lieu en France, mais en Azerbaïdjan et que là-bas les lois leur seraient favorables. Et que même si le procès devait se dérouler en France, les Français n'avaient pas suffisamment d'éléments pour leur permettre d'aboutir à une condamnation et qu'ils obtiendraient plus que probablement le non-lieu.

Espérons que cette affaire sera effectivement jugée en France, et que Yvette Jobard sera récompensée pour son combat et sa fidélité à la mémoire de son époux.