Certains pays sont littéralement sous-estimés concernant leur capacité à produire des œuvres cinématographiques de grande qualité. Parmi ceux-ci figure notamment le Danemark dont il faut bien avouer que peu de films ont réussis à percer les frontières et à s’imposer sur la scène internationale. Bien avant l’explosion de la saga littéraire Millenium de Stieg Larson (Suède), les pays du nord montre avec la trilogie Pusher leur belle maîtrise dans l’art de concevoir des films n’ayant rien à envier aux canons de l’industrie hollywoodienne.
La trilogie Pusher s’articule autour de trois films (normal pour une trilogie !) qui ont trait principalement à la drogue, à son trafic et aux personnes peu recommandables qui évoluent dans ce milieu.
Sorti en 1996, le premier Pusher raconte l’histoire, à Coppenhague de Frank, un dealer devant une forte somme d’argent à un trafiquant nommé Milo. Accompagné de son ami Tony, il tente un coup qui finit mal et, après avoir blessé l’homme de main de Milo, décide de monter une ultime arnaque pour se tirer d’affaire.
Le second Pusher se concentre sur le personnage de Tony qui, une fois sorti de prison, retourne auprès de son père, surnommé le Duc et qui règne sur un gang. Très souvent humilié, il va tenter de gagner son respect en montant un coup très risqué.
Enfin, le troisième Pusher prend pour personnage principal Milo, le fameux trafiquant du premier épisode qui, tout en suivant une cure de désintoxication, va tenter, au cours d’une soirée de gérer conjointement l’anniversaire de sa fille et ses affaires.
J’avais vaguement entendu parler de cette trilogie de manière élogieuse et aussi, avide de découvrir un cinéma qui m’était jusqu’alors étranger, j’ai donc visionné ces trois films pour en ressortir enthousiaste.
Pouvoir découvrir le monde du trafic de drogue autrement que par le biais du cinéma américain est tout à fait intéressant et la grande force de Pusher est de placer ces histoires de drogue au second plan afin de se concentrer d’avantage sur la psychologie des protagonistes et de leur descente aux enfers.
L’un des éléments que j’ai particulièrement apprécié dans ces trois films est que chacun se concentre sur un personnage différent, ce qui en grandit considérablement l’intérêt. On y voit à chaque fois une histoire différente assortie de nombreux drames auxquels doivent faire face les héros. C’est en ce sens que Pusher sort énormément du simple cadre du film traditionnel sur le trafic de drogue. Il s’agit d’une incursion profonde dans la vie de ces dealers, petites frappes sans avenir et sans espoir, dont les existences sont semées d’embûches qu’ils s’avèrent incapables la plupart du temps de résoudre. Difficile de hiérarchiser les trois épisodes tant ils sont complémentaires et passionnants.
Pusher, du moins le 1 et le 2 où le personnage de Tony apparait, est l’occasion de révéler au grand public un immense acteur danois en la personne de Mads Mikkelsen, celui-là même qui jouera le rôle du Chiffre dans le James Bond Casino Royale et plus récemment dans la nouvelle série consacrée au tueur en série Hannibal Lecter.
Les bons films peuvent décidemment venir de partout dans le monde…..