Alors que la loi Hôpital, patient, santé, territoire (HPST) de l’ex ministre de la santé Roselyne Bachelot obligeait, les dentistes à partir de 2009 à informer leurs patients à la fois du prix d’achat et de la provenance des prothèses, le Sénat vient de faire marche arrière et de voter la fin de cette obligation pour les dentistes. Comment peut-on s’y retrouver avec une telle décision dans la jungle des tarifs dentaires ?

A peine deux ans après avoir mis en place une transparence dans le domaine des tarifs dentaires, les dentistes ont gagné par rapport à l’intérêt des patients. Dorénavant, ils n’auront plus qu’à indiquer sur leurs factures le prix de vente des prothèses.

Compte tenu de la disparité du coût des prothèses en France, les personnes à revenus modestes qui n’ont pas les moyens d’avoir une complémentaire santé, ne pourront avoir qu’un remboursement sécurité sociale de 75,25 €, alors que les coûts des prothèses varient de 400 à 1000 € selon les régions.

Ainsi, il vaut mieux se faire poser une prothèse en Vendée ou dans l’Aisne qu’en région parisienne, car les prix vont du simple au double.

Pourquoi tant d’inégalités ? Et comment les expliquer, si ce n’est que par des dépassements d’honoraires parfois exorbitants, qui peuvent être pris en charge par la complémentaire santé, mais seulement pour ceux qui ont les moyens financiers d’en avoir une.

Pourquoi si peu de continuité dans le processus législatif, dans la mesure où d’un ministre à l’autre on trouve que cela est juste, qu’il est avant tout nécessaire de faire jouer la transparence dans l’intérêt des patients et pour le ministre actuel de dénoncer l’injustice de cet article de loi ?

Pour Xavier Bertrand, imposer aux dentistes de jouer la transparence concernant leurs tarifs, impliquerait aussi qu’on l’exige aussi pour l’ensemble des commerçants. Je pense que les dentistes ne font pas partie des professions commerciales, ils sont avant tout des professionnels de la santé qui n’ont pas à faire des profits sur la vente de matériels.