Comme chaque année, la saison des corridas déchaine la polémique entre les pro et les anti tauromachie. la passion s’oppose à la raison, et il ne peut rien sortir de bon d’un tel débat…

La tradition explique bien souvent ce que la raison ne peut comprendre ou assimiler. Chaque année, cette tradition bien française revient sur le devant de la scène, et la tauromachie envahit les débats, déchainant les passions de deux camps.

Les aficionados de ces combats se targuent alors d’une tradition, qui, à elle seule, devrait justifier un spectacle sanglant. Les adversaires eux expliquent que la tradition des ordalies, qui s’est déroulée pendant des siècles dans nos régions, a été supprimée, après que la société ait jugé inhumain de tels procédés. Rappelons, que l’ordalie consistait à se remettre à Dieu pour juger des affaires terrestres. Ainsi, en cas de soupçon de sorcellerie, on pouvait jeter une sorcière présumée au fond d’une rivière avec une pierre de 200 kilos attachée autour dela hanche ou du cou. Une fois sur 100, la corde se brisait, et la sorcière présumée ressortait de l’eau, lavée de tout soupçon. Dieu avait exprimé son innocence. Le pourcentage de sorcières et autres criminels, échappant à l’ordalie, doit correspondre à celui des taureaux réussissant à avoir le dessus sur le torero.

Les adeptes de férias et autres festivités taurines mettent en avant, que le frêle torero a le courage d’affronter un animal, fait de muscles. Les opposants soulignent la présence des picadors, et l’utilisation de pics et autres outils, destinés à saigner cette masse de muscle. Ainsi affaibli, l’animal se montre déjà nettement moins agressif.

Défenseurs et opposants ne peuvent s’entendre, car les uns parlent de tradition, de coutumes et de passions, et les autres leur répondent avec raison, logique et organisation.  Comment réagissent les amateurs de corridas en voyant les combats de coqs, interdits par la législation française sauf dans les régions respectant, sans interruption la coutume. Dans le Nord de la France, et dans certaines régions des Antilles Françaises, les coqs se livrent à mort dans des combats aussi sanglants et morbides que la tauromachie peut en produire.

Le but n’est pas de dire, qui a tort ou raison, mais d’affirmer, qu’il est impossible de légitimer une action par la seule tradition, ou respect des savoir faire ancestraux. Il suffit de s’interroger sur le fait de savoir si la mise à mort d’un taureau est conforme ou non au respect de notre législation, mais aussi de l’idée que nous nous faisons du traitement à appliquer aux animaux.

Même si certains devineront aisément mon avis personnel sur la question – nous en avons tous un, mais le dévoiler contribuerait à entretenir la polémique – , je vous invite à méditer ces quelques pensées.