Je définis le terrorisme comme une technique de guerre consistant non plus à aligner une armée contre une autre, mais à agir dans la clandestinité, à poser un peu partout des bombes contre son ennemi.

À ce titre, les organisations de résistance Françaises en 40-44 étaient terroristes.

Déduisons-en qu’une organisation terroriste peut agir pour une bonne cause.

Une observation s’impose : dans toute guerre opposant une organisation terroriste à une armée organisée, l’armée organisée, souvent mutée en une sorte de police, a dû faire usage de la torture pour remporter des victoires :

La Gestapo dans toute l’Europe en 1940-44.

La Gestapo Française en Algérie.

L’armée Américaine, plus récement, en Afghanistan.

Il existe probablement d’autres exemples.

Mais, à chaque fois,

de manière plus ou moins discrète, de manière plus ou moins "sale",

tantôt avec le seul souci de l’efficacité dans la collecte des informations, tantôt en allant au-delà du "necessaire",

l’armée/police officielle a torturé pour obtenir des informations.

Les témoignages de l’époque certifient que jamais, les paras n’auraient pu gagner la bataille d’Alger sans recourir à "des méthodes d’interrogatoires musclées", autrement dit sans électrocuter les prisonniers pour les faire parler.

Il semblerait que, durant cette première partie de la guerre d’Algérie, les tortures aient été pratiquées dans un seul but d’efficacité, et non par sadisme. Ce qui ne les légitime pas, mais il est tout de même important de le signaler.

La France, par l’intermédiaire des paras d’Alger, s’est donc rendue coupable de crime de guerre et crime contre l’humanité.

Qui est coupable ?

Les tortionnaires ? Les généraux au-dessus ? Les politiques qui s’en sont "lavés les mains" ?

Pour le savoir, examinons davantage les faits :

Suite à des troubles, le 1er RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) du Général Massue est evoyé à Alger pour rétablir l’ordre. Massue a quasiment les pleins pouvoirs.

Sur le terrain, des soldats non formés pour ce "travail de flic", sont fréquement seuls confrontés au dileme suivant :

Laisser exploser une bombe ou employer des moyens peu conventionnel pour savoir ou est la bombe ?

Avouez que, la réponse à la question, telle qu’elle est posée, n’est pas simple.

Au-dessus, Massue semble choisir la torture, alors, en-dessous, on torture.

Massue serait-il le coupable ?

Massue devait, quand à lui, faire face au dilemme suivant : Torturer, ou perdre la bataille d’Alger ?

Les politiques lui avaient ordonné de la gagner. Il a donc choisi la torture.

Les politiques seraient-ils responsables ?

Non ! Ils ignoraient ces pratiques !

Mon oeuil. Ils voulaient gagner la bataille d’Alger à tout prix, et surtout ne pas voir comment procèderait l’armée.

Si ils avaient regardés les choses en face, ils se seraient aperçus q’ils se trouvaient eux aussi devant un dilemme : Perdre l’Algérie, ou accepter la torture.

Accepter d’entrer dans une logique de guerre face à une organisation terroriste revient à accepter l’usage de la torture. Où alors, la guerre est perdue d’avance.

Aujourd’hui, nos politiques sont face au même dilemme : perdre la guerre en Afghanistan, ou accepter la torture ?

Évidement, on peut faire faire le sale boulot à qui on veut, mais la responsabilité revient à ceux qui prennent les décisions.