La terrasse de Zina (suite1)

J’ai cité la terrasse de Zina ; en fait c’est l’arrière-cour du rez-de-chaussée, et comme elle surplombe les hauteurs d’Alger,  cette cour peut aisément être assimilée à une terrasse ; on y trouve toutes sortes de plantes, et les fleurs tel le géranium blanc, le jasmin, le hibiscus, un figuier, un oranger ; le tout admirablement agencé.

maintenant qu’il va faire beau, je vais faire la cuisine en plein-air

tu nous inviteras pour des brochettes, alors       

 Inchallah  

Ma maison est située à quelques pas de celle de Zina. Elle aussi vient souvent me rendre visite ; c’est ainsi que l’on passe le temps, quand vraiment on n’a rien de pressant à faire. A part les emplettes quotidiennes, et la visite hebdomadaire du marché à légumes et viandes, celles qui n’ont pas d’autre occupation s’invitent chez les voisines. A part cela, il n’y a pas grand-chose pour les personnes qui ont peu à peu, volontairement ou pas, coupé avec leurs contacts. Heureusement moi, après ma retraite, et même bien avant, je me suis mise à l’écriture. …

Aujourd’hui, Zina a beaucoup à faire. Elle doit prêter sa maison à des voisins qui ont perdu leur grand-mère, dont l’habitation ne suffit pas à contenir des dizaines de femmes venues assister à la levée du corps – les femmes n’assistent pas à l’enterrement – Elle a réaménagé l’espace en vue d’accueillir un maximum de personnes ; voilà le génie de cette femme, prompte à épier, diligente aux actions d’appui et de ‘’logistique’’.

Les  ‘’djanaza’’ (enterrement) exigent beaucoup de temps et d’argent pour les familles des défunts. A cette occasion, le rituel exige des pratiques religieuses et sociétales particulières dans les communautés musulmanes, Pour ce qui est des Algériens, les funérailles s’étalent sur une durée de trois jours au moins. Les musulmans affrontent la mort avec dignité en général, et tiennent le cérémonial comme un évènement faisant partie intégrante de la vie quotidienne. Cela ne veut pas dire qu’il se déroule sans douleur  et sans larmes. Cet évènement fédère toute la communauté proche ; on se déplace de loin pour assister à l’enterrement, même de l’Etranger. La présence des parents et alliés se veut comme un soutien à la famille du défunt(e). Ils apportent aussi leur aide par des dons de produits de consommation, et par leur participation aux préparatifs des repas de circonstance.

Après le troisième jour, à l’occasion duquel un grand repas d’Adieu au défunt(e) est organisé, la maison se vide peu à peu, et gare aux solitudes……

Parlons des mariages, heureux événements, bien que la mort soit une réalité que nous sommes forcés d’assumer, et du déroulement somptueux des fêtes. Somptueux, même pour les moins aisés, les familles mettent toute leur fortune au service des mariés.

Justement Zina doit marier son fils cet été……

A suivre