Ce rapport, supervisé par le lieutenant-général Douglas E. Lute qui a été directement nommé par George Bush au poste d'assistant du président et de conseiller pour la sécurité en Irak et en Afghanistan, souligne que la situation a empiré récemment au point de devenir critique.
Ce rapport parle de la dégradation rapide des conditions de vie en Afghanistan et met en exergue les actes de violence qui ont augmenté ces cinq dernières années de près de 543 %.
Ce compte-rendu fait aussi remarquer que les cultures de drogue se sont multipliées, sans que rien n'ait été fait pour les enrayer, alors que ce marché illégal finance probablement l'insurrection armée.
Cette étude signale également que l'aide des citoyens et des organisations locales aux forces militaires étrangères a baissé ces derniers mois de 33 %.
En conclusion, ce rapport estime que les États-Unis ne disposent pas des forces militaires suffisantes en Afghanistan pour atteindre, au moins, les succès obtenus en Irak en ce qui concerne une baisse relative des actes de violence.
Cette étude ne donne pas de chiffres précis quant au nombre de militaires qu'il faudrait dépêcher sur place, mais fait état de plusieurs milliers de soldats qui devraient arriver en Afghanistan le plus rapidement possible.
Évidemment, étant donné le changement de gouvernement, les renforts militaires demandés ne seront sûrement pas disponibles avant le mois de juin ou de juillet de l'année prochaine. Pour autant, bien entendu, que les démocrates décident de renforcer l'appareil militaire en Afghanistan plutôt que de rapatrier les soldats comme cela avait été promis lors de la campagne présidentielle.
une leçon de courage
Une lycéenne afghane dont le visage a été aspergé d’acide mercredi par des militants islamistes présumés a promis samedi, depuis son lit d’hôpital, de continuer à aller à l’école, même si cela mettait sa vie en danger.
Shamsia, 17 ans, faisait partie de la dizaine de lycéennes portant la burqa (vêtement qui couvre entièrement le corps et masque le visage) agressées mercredi par des hommes à moto sur le chemin de l’école à Kandahar, la grande ville du sud du pays, berceau des talibans.
La jeune fille a été la plus sérieusement atteinte, notamment aux yeux. Transportée dans un hôpital militaire à Kaboul, elle a reçu samedi la visite de ses camarades de classe, accompagnées de journalistes. «Je continuerai à aller à l’école, même s’ils doivent me tuer», a assuré Shamsia. «Voilà mon message à nos ennemis: même s’ils recommencent 100 fois, je poursuivrai mes études», a-t-elle martelé.
Les attaques à l’acide de mercredi n’ont pas été revendiquées, mais le président Hamid Karzaï et les autorités afghanes ont accusé les «ennemis de l’Afghanistan», c’est à dire les insurgés, dont font partie les talibans. Un porte-parole des talibans, Yousuf Ahmadi, a affirmé par téléphone à l’AFP que ces derniers «ne commettraient jamais un acte aussi lâche contre des enfants».
Lorsqu’ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit l’éducation des jeunes filles, au nom d’une conception fondamentaliste de l’Islam. Au fur et à mesure que l’insurrection se développe en Afghanistan, les écoles sont de plus en plus visées. Pour la seule année 2008, quelques 115 écoles ont été attaquées, parfois incendiées, et 120 employés du secteur éducatif assassinés, selon le porte-parole du ministère de l’Education, Hamed Elmi. Plus de 640 écoles sur les 11.000 que compte le pays ont du être fermées, la plupart dans les régions où les violences sont les plus fortes, dans le sud et l’est de l’Afghanistan.
«Dans certaines zones reculées, les groupes armés s’en prennent aux écoles car il s’agit du seul bâtiment de l’Etat et d’une cible facile», a souligné le porte-parole. Dans d’autres zones, en particulier à la frontière avec le Pakistan, les insurgés veulent fermer les écoles pour obliger les garçons à recevoir une éducation religieuse dans les madrassas (écoles religieuses), selon lui.
Pour sa part, le ministère afghan de la Condition féminine s’est déclaré «profondément affecté» par cette attaque «contraire aux principes de la religion et de l’humanité», selon un communiqué. «Nos ennemis montrent une fois de plus qu’ils sont hostiles au développement et à la dignité de l’Afghanistan. L’Islam affirme que l’éducation est un devoir pour les hommes comme pour les femmes», a-t-il ajouté.
Leparisien.fr avec AFP