La sécurité, vue du parti socialiste

Le tabou sécuritaire du parti socialiste, la droite en a souvent fait son tremplin , avec une politique répressive à outrance. En fait : une contre-violence, comme réponse à une violence. Mais toute violence ne se justifiera jamais qu’en tant que contre-violence. C’est sans fin. Et si on établit des régimes policiers, sécuritaires, on peut leur retourner cette fine objection du philosophe romain Sénèque : celui qui fait peur à tous, doit avoir peur de tous. Ce n’est pas cette promotion officielle de la brutalité que voulons.L’approche de Ségolène Royal est différente. Elle est éducative, c’est celle d’une mère. Et ça commence très tôt.

Si vous voulez qu’un jour, devenu adolescent, votre bébé vous tabasse et ne respecte aucune femme, il suffit de répéter quelques fois l’erreur de tenir bon durant un instant face à une transgression, puis de céder en le récompensant affectivement. Vous en ferez un macho de la pire espèce. Alors, que votre devoir éducatif était de lui faire comprendre qu’avec ce comportement, il n’est pas accepté, ni acceptable.Il y a d’autres erreurs éducatives, comme élever son enfant dans un monde faussé, surprotégé, dont les parents évacuent toute difficulté et se soucient de satisfaire immédiatement les moindres besoins du petit chéri. Alors, que pour développer des compétences adaptatives, telles la patience, la tolérance à la frustration, la réflexion et la résilience, il est nécessaire de se confronter à la difficulté. Il vaut mieux une « négligence bien intentionnée », les laisser se confronter à la difficulté, leur apprendre des compétences à les surmonter, qu’une surprotection. En surprotégeant les enfants, on en fera des enfants- rois, des tyrans domestiques qui ne savent qu’exiger et crier. De plus, ils ne seront absolument pas préparés à affronter les difficultés de la vie, incompétents. Une fois sortis du cocon surprotecteur, ils seront très vite dépassés et acculés à cet extrême qu’est la violence. Les situations d’échec scolaire consécutives au non-développement de ces capacités adaptatives qui font défaut aux enfants gâtés, augmenteront le risque de dérives en tous genres (violences, accidents, délinquances, toxicomanies et autres comportements à risque, y compris le suicide)On peut changer beaucoup, simplement en connaissant ces choses-là. On peut le faire sous forme de conseils éducatifs, dès la naissance. Comme le souligne Ségolène Royal dans sa contribution pour le congrès, il faut lutter très tôt contre la violence. Là, où c’est difficile, il faut créer des réseaux de soutien pour les familles qui ont des difficultés avec leurs enfants. Ces réseaux sont d’autant plus nécessaires que les familles modernes sont géographiquement éparpillées et souvent éclatées, réduisant d’autant les possibilités de soutien. Ces réseaux peuvent être formels (guidance infantile / éducative) ou informels, associatifs avec un(e) assistant(e) social(e) qui coordonne l’appui spécialisé à ces familles (psychologue, association de parents, pédagogue, école de parents, voire policier si la confiance est là) Pour cela, il faut animer ces réseaux, leur donner vie et ça nécessite une motivation étatique qui soit sur la même longueur d’onde que le milieu où vivent les familles.Un élément préventif qui me paraît essentiel, est de soutenir et d’entourer tout enfant en échec scolaire. C’est le devoir de la communauté que de l’aider à mieux développer son potentiel et éviter qu’il ne décline vers une révolte contre toute la communauté. Contrairement à la célèbre vidéo de la campagne présidentielle où on voit Sarkozy remonter les bretelles à ses policiers en leur disant « organiser un match avec les jeunes d’un quartier, c’est bien, mais ce n’est pas la tâche de la police », je pense ’au contraire que des policiers qui parviennent à se faire estimer et aimer seront plus écoutés et respectés, que si leur pouvoir repose sur la seule crainte. Si on veut impliquer des policiers dans des réseaux de soutien éducatif aux familles, il faut qu’ils soient perçus comme une aide, un recours possible, et non, comme une calamité. Une telle présence policière sera d’autant mieux acceptée et leurs conditions de travail plus agréables.

La prison ne devrait être qu’un ultime recours, un aveu de notre incompétence, à tisser des liens d’estime et de loyauté participative avec la communauté. A ce point de vue, l’encouragement de toute activité communautaire, participative, qui peut donner une dignité communautaire, doit être considéré comme un devoir de l’Etat, des régions et des communes.

 

9 réflexions sur « La sécurité, vue du parti socialiste »

  1. [b]Mais pour lutter contre la violence, ne faut-il pas, au préalable,
    – [i]Restaurer l’autorité de la République ? [/i]
    – [i]Restaurer l’autorité de l’Ecole, dont le rôle est d’instruire et non éduquer[/i] [i]?[/i]
    – [i]Restaurer l’autorité parentale, tout en sanctionnant les parents défaillants ?[/i][/b]

    [b]Pour cela, pas besoin d’instaurer la peur du gendarme ! Pas besoin de créer des EDVIGE ou des CRISTINA, chers à nos [i]Ministres de l’Intérieur[/i] ![/b]

    [b][u]Il faut juste du bon sens, du sens de l’Etat, du sens de la Démocratie[/u][/b] [b]![/b]

    [b]De plus, il faut expliquer la Loi et apprendre la citoyenneté !
    [i]
    Pour conclure, l’Etat doit réintégrer les banlieues trop souvent désertées, parce que comparées, à juste titre, à des zones de non droit[/i] ![/b]

  2. @ Dominique Dutilloy : Je pense que l’autorité que vous mentionnez doit mériter ses galons. En ce sens qu’elle doit gagner une estime, une confiance et un respect. Si elle n’est pas à cette hauteur elle sera médiocre et sombrera dans le rapport de forces tyrannique. C’est un exercice d’autant plus délicat que le pouvoir étatique repose sur un grand nombre de lois qui ne connaissent le plus souvent que la contrainte pour se faire respecter. C’est seulement à ces conditions-là qu’elle est acceptable.

    Je partage votre avis quant à EDVIGE et au respect d’une autorité, pour autant qu’elle soit acceptée et estimée. Si cette autorité est ressentie comme l’instrument d’asservissement d’un peuple aux intérêts d’une oligarchie, alors elle ne sera pas respectée.

    A ce point de vue, l’approche participative de Ségolène Royal est un grand atout pour comprendre, expliquer, pour poser les problèmes et faire participer à leur résolution. Une vraie démocratie.

  3. @ FP
    Malheureusement, [b]FP[/b], nous sommes bien loin de cette démocratie participative !

    [b][u]Aucun Gouvernement n’a su expliquer ses réformes, ce, même lorsqu’elles étaient aussi nécessaires que bien construites et bien imaginées[/u][/b] !

    [b][u]Je suis persuadé qu’il faut, avant d’imposer des règles, des lois…, il faut les expliquer en profondeur[/u] : cela vaut pour les Gouvernements, comme pour les parents ou les enseignants ![/b]

  4. C’est bien pour cela qu’il faut développer la démocratie participative.

    Si vous avez participé à la réflexion, à l’élaboration d’un projet, que vous avez le sentiment d’en être, vous vous engagerez plus volontiers dans sa réussite…
    …que si une usine à gaz légale s’abat sur vous. Le premier réflexe sera celui d’auto-défense, c’est-à-dire le rejet (sans même chercher à savoir exactement dequoi il s’agit vraiment, mais il aura tendance à être rejeté d’emblée)

    Il ne fait aucun doute que Ségolène aurait tout fait pour développer la démocratie participative.

    Non seulement cela aurait été une manière de créer une bien meilleure inter-relation entre pouvoir communataire et individu, mais aussi une garantie démocratique. Il aurait été plus difficile pour une minorité puissante de manipuler le pouvoir en sa faveur. Le pouvoir actuel est hautement suspect de cela, en raison du formidable réseau d’influence médiatique aux mains des financiers de l’entourage de Sarkozy,et du lobby ultracapitaliste que constitue cette concentration de milliardaires.

  5. @ FP
    [b]FP[/b], si je n’ai pas participé à la réflexion, à l’élaboration du [b][i]projet de démocratie participative[/i][/b], c’est tout simplement parce que je ne suis pas du tout [b]Membre du Parti Socialiste[/b].
    [b][u]D’ailleurs, je ne suis Membre d’aucun parti politique[/u] ![/b]

    Cependant, j’ai voulu donner mon avis sur cet article, parce qu’il semble me faire part de propositions qui sont constructives…

    [b][u]Par exemple, au lieu de créer des centres éducatifs fermés, pourquoi ne pas reprendre l’idée de Ségolène Royal qui consiste à envoyer tous ces adolescents en marge de la société, et, primo délinquants, à l’Armée[/u] ?[/b] [i]Ce serait une solution autrement beaucoup plus efficace, sachant que les Militaires peuvent très bien leur apprendre la citoyenneté, la discipline, la politesse, le respect de la Loi…, et, qui sait (?, faire naître, chez eux, l’envie de servir la Nation sous les drapeaux ![/i]

  6. @ Dominique Dutilloy:

    L’Armée… Il y a le pire et le meilleur. Il y a des bons, mais il y aura aussi toujours des c…. L’être humain, une fois qu’il a un pouvoir sur d’autres êtres sans défense aurait vite tendance à en abuser.

    Sans doute, que Ségolène Royal a une très haute opinion et de l’estime pour l’Armée. Petite-fille de général de l’Armée française, ça ne s’invente pas. C’est aussi peut-être pour cela, que parmi nous autres socialistes, qui avons croisé tant d’abrutis avec des galons, nous avons été un peu déboussolés par son idée. Mais le décalage entre notre perception et la sienne, vient de la différence de référence. Elle, pense à des militaires très estimables et nous, nous voyons ceux qui abusent de leur pouvoir ! Moi, je crois qu’elle et sincère et aussi à mille lieux de livrer des humains à des chefs qui n’auraient pas la dignité de leur grade.

    Son projet est bon, pour autant que ces militaires soient triés sur le volet pour leurs qualités éthiques, humaines aussi, et appuyés par des psychologues. Dans ce contexte-là, l’idée me paraît bonne et si une camaraderie et des liens se construisent, ce peut-être un tremplin vers une intégration, surtout si cet encadrement est utilisé pour leur apprendre des compétences pour se débrouiller dans la vie et un métier.

    Ce sera toujours infiniment mieux que des prisons et des camps d’internement.

  7. @ FP
    [b][u]FP, je suis vraiment pour la solution de Ségolène Royal[/u][/b] [b]: [i]elle est de loin la meilleure, parce qu’elle évite la construction de ces foyers éducatifs…
    Maintenant, si on veut éviter qu’il y ait des galonnés abrutis, l’Armée possède assez d’éléments pour pouvoir leur demander de se charger de ces jeunes, pourvu qu’ils aient la formation nécessaire. Puis, il faudrait y adjoindre des civils, qui pourraient être des enseignants techniques pour l’apprentissage d’un métier, et, généraux pour les matières générales (Maths, Français…)…
    [/b][/i]
    [b][u]Juste un détail[/u] :[i] Ségolène Royal est la fille d’un colonel, et non d’un général…[/i][/b]

  8. Oui: ainsi que vous l’avez formulée, l’idée de Ségolène Royal est de loin la meilleure sur ce difficile problème

    NB: son père était colonel, mais son grand-père était bien général de l’Armée française.

    Ceci dit les saloperies des médias à la botte de Sarkozy pourraient bien avoir réussi à la déstabiliser. N’importe qul être humain face à autant de désinformation et d’attaques sordides finirait par renoncer. Ils le paieront très cher. Si j’en rencontre un seul qui soit encore abonné au médias du clan ou leurs TV, je ne lui adresse plus la parole et le radie de ma liste d’amis.

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