Maintenant que sa fille lui a ravi la première place, Jean Marie Le Pen, le président d’honneur à vie du FN, ne se résigne manifestement pas à l’idée de faire profil plus bas. Il ne rate pas une occasion pour faire preuve de cynisme, histoire de faire parler de lui ; toujours à l’affût, comme prêt à stopper cette ascension fulgurante du FN qu’il ne saurait voir, dès lors qu’elle s’opère sans lui aux manettes ! 

Avant les élections européennes, lors d’un meeting à Marseille portant sur l’immigration, il avait déjà livré la miraculeuse recette susceptible d’enrayer l’explosion démographique dans le monde : les ravages de "Monseigneur Ebola"! Quand on sait dans quelles conditions absolument atroces décèdent les victimes de ce virus, on peut à juste titre se demander si Jean Marie Le Pen est vraiment conscient de la portée de ses propos saignants où si ce n’est là que le symptôme d’un déficit quelconque difficilement identifiable. 

En tout cas le reluisant score du FN aux municipales et surtout aux élections européennes a quelque peu prouvé que les électeurs frontistes faisaient fi des provocations de cette nature conçues à des fins inavouées, inavouables. Ou peut-être les cautionneraient-ils, allez savoir ! 

En l’espace de quelques jours, l’ex ténor du FN a récidivé avec son humour morbide sur les fournées au sujet de Patrick Bruel. Et nous revoilà, à coups de petits Larousse et autres encyclopédies, partis dans l’exégèse du mot employé par le plus Français de tous les Français pour deviner si l’usage qui en est fait prête ou pas à caution  !   

"C’est stupide politiquement et consternant" ! "C’est une faute politique" ! ont fustigé respectivement Louis Alliot et Marine, excédés tous deux par ces dérapages de mauvais aloi, venant mettre en péril les fondations du parti engagé dans la phase de post-dédiabolisation. Gilbert Collard, ce député opportuniste en attente d’un" Francis Poulenc musulman", condition sine qua non, pour accepter d’offrir la faveur de sa tolérance à sa religion "de prédilection", a conseillé à Jean-Marie Le Pen de tout bonnement plier bagages et de déguerpir du paquebot FN. 

Accusé abusivement de tous les maux par ses collaborateurs qui jouent en public la carte des vierges effarouchées après avoir été nourris au lait maison, le patriarche peu enclin à faire dans la dentelle a haussé le ton. A l’avocat assoiffé de notoriété publique, il a signifié que le remplacement de la double consonne médiane de son nom par n2 lui siérait à merveille : "connard" ! 

Ces élèves qui ont dépassé leur maître à penser, à la verve flamboyante, ont fini par en oublier la gratitude qu’ils lui devaient au point de vouloir à tout prix le mettre KO.  Alors que le père fondateur du parti avait le cran d’afficher haut et fort ses idées, aussi polluées soient-elles, ses héritiers eux s’imaginent, à coups d’opérations marketing, pouvoir longtemps continuer d’avancer masqués. Le naturel quant à lui, ne manque jamais de ressurgir au moment le plus inattendu ; et toujours au galop !