En cette année de coupe du monde, le rugby a été à l’honneur. Que faut-il donc retenir de cette année 2011 dans le monde de l’ovalie ? 

D’abord le titre de champion de France du Stade Toulousain qui a remporté son 17ème bouclier de Brennus en battant en finale l’équipe surprise de la saison, le Montpellier de Fabien Galthié. Si la finale ne restera pas dans les annales de ce sport, ce qui restera, en revanche, c’est la ligne supplémentaire inscrit à l’incroyable palmarès du Stade Toulousain. 

Ensuite, rendons hommage à cette fabuleuse province irlandaise du Leinster qui a remporté la coupe d’Europe en battant en finale les anglais, invaincus jusqu’alors, de Northompton. Car cette finale, elle, restera dans les annales de ce sport en revanche. Après une première période à sens unique et une domination insolente dans tous les secteurs de jeu et particulièrement en mêlée fermée, les anglais rentraient à la pause avec près de 20 points d’avance. Mais la seconde période des irlandais a tout simplement été incroyable. Sous l’impulsion du jeune ouvreur international Jonathan Sexton, de l’emblématique capitaine Brian O’Driscoll et du surpuissant troisième ligne Sean O’Brien, les irlandais allaient renverser la partie en pratiquant un rugby total et en imposant un rythme infernal qui a littéralement fait exploser les anglais. Par 4 fois, les irlandais ont réussi à franchir la ligne d’essai anglaise, dont 2 fois par le jeune ouvreur Jonathan Sexton. Ce dernier commettant un sans faute au pied et assurait ainsi la victoire des siens. De toute évidence, cette finale de HCup a sans doute été un des plus grands matchs de l’histoire de la compétition.

Enfin, bien entendu, revenons sur cette coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande. Cette compétition a prouvé une fois de plus que, nous Français, sommes des latins, des ingérables, capables du meilleur comme du pire, capables d’être pitoyables et le lendemain héroïques.       Après un parcours de poule que l’on peut qualifier de honteux, avec 2 défaites en 4 matchs dont une contre une nation mineure du rugby (les ïles Tonga), l’équipe de France est devenue la seule équipe de l’histoire à atteindre une finale de coupe du monde en ayant perdu 2 matchs.            C’est même pire que ça, puisque sans la victoire des Canadiens contre les Tonga, les français auraient été éliminés au premier tour….juste hallucinant !                                                            Et comme toujours, les français ont su se servir de cette humiliation des Tonga et de l’assassinat médiatique en règle qu’ils ont subi à juste titre, pour se rebeller, pour se resserrer avant le quart de finale compliqué qui les attendait contre nos ennemis jurés anglais.                                             Et comme toujours, quand on n’est pas favoris, comme toujours quand on s’y attend le moins, on a réussi à sortir un gros match, notamment une première mi-temps très aboutie et nous avons éliminé les anglais, dont il faut bien avouer qu’ils ont été beaucoup plus brillants par leurs frasques en dehors du terrain que par la qualité de leur rugby.                                                                Un groupe est né pense-t-on alors…Nous voilà en demi finale contre les Gallois.                          Et oui, comme il était écrit que les dieux étaient avec nous pendant cette coupe du monde, la défaite surprise des Australiens, un des grands favoris pour le titre, contre l’Irlande en phase de poule, a eu comme conséquence directe « d’éclaircir » considérablement le tableau des français puisqu’en cas de victoire contre les Anglais en quart, l’adversaire ne serait pas l’ogre Australien mais le vainqueur du match entre l’Irlande et le Pays de Galles, autrement dit des nations qui nous sont normalement inférieures…                                                                                              Ce fut donc une demi-finale contre les Gallois, certainement la demi-finale la plus médiocre de l’histoire de la coupe du monde. Une demi-finale où la meilleure équipe sur ce match n’a pas  gagné. Et oui, comme toujours, encore une fois, nous avons été incapables de reproduire la qualité du match que nous avions développée contre les Anglais, comme toujours, quand nous sommes favoris, nous passons à travers l’évènement, comme toujours…. Mais comme toujours pendant cette coupe du monde, les dieux du rugby étaient avec nous, puisque les gallois ont échoué à 1 petit point des français alors qu’ils ont, à 14 contre 15 après l’expulsion de leur capitaine en tout début de match, dominé outrageusement les français. L’ultime pénalité des gallois en toute fin de match ayant été ratée pour quelques centimètres… Ces quelques centimètres qui offrent donc aux français la troisième finale de coupe du monde de leur histoire.                                                 Une finale, donc, face aux terribles all blacks néo-zélandais, sur leur Terre.                                Une finale, donc, perdue d’avance à priori. En effet, la qualité de jeu proposée par ces blacks invaincus pendant cette coupe du monde est impressionnante et est aux antipodes du jeu minimaliste proposé par les français. Tant ces blacks ont été impressionnants en demi-finale face à la redoutable et jeune équipe australienne.                                                                                Mais il était écrit que les blacks devaient être champions du monde chez eux, soutenu par tout un peuple au destin tragique entre terrible tremblement de terre et marée noire.                               Et pourtant, ce ne fut pas une partie de plaisir. On peut même dire que les français ont dominé ces blacks en seconde période.                                                                                                        Et oui, comme toujours, l’histoire se répète : médiocres en poule et bons en quart de finale. Médiocres en demi finale et bons en finales, très bons même.                                                  Mais cette fois-ci, les dieux du rugby ont choisi leur camp. Et même si sur ce match, la meilleure équipe n’a peut être pas gagné, la meilleure équipe de la compétition, la meilleure équipe du monde depuis plus de 10 ans, la plus régulière, celle qui pratique le plus beau rugby, a été, à juste titre récompensée.                                                                                                                          Il faut rendre hommage aux français de ce superbe match en finale. Mais il faut tout autant rendre hommage à ces gentlemen du sport que sont ces rugbymen néo-zélandais. Finalement, quoi de plus logique que la meilleure équipe du monde soit enfin, 24 ans après, championne du monde. Et oui, ce petit pays de 4 millions d’habitants, soit la population d’Ile de France, qui ne vit que pour et par le rugby, attendait ça depuis 1987, date de la première coupe de monde qui s’est déroulée en Nouvelle-Zélande et qui avait vu à l’époque leurs héros locaux s’imposer contre….la France. Définitivement, l’histoire se répète. Et comme un symbole, le score du match : 8 – 7, pour les blacks…comme 87, l’année 87…. La boucle est bouclée. Merci messieurs.