Historiquement, psychologiquement et symboliquement, la pyramide, mais aussi le triangle, l’échelle, ont toujours représentés une structure importante pour l’homme. La pyramide est présente dès les premières civilisations, Egyptiennes, Sumériennes, Amérindiennes.

La référence du genre reste la pyramide égyptienne du pharaon Chéops. C’est la dernière demeure du pharaon, mais aussi, bien plus que cela : elle est le symbole de l’unité d’un peuple autour de son roi. Il est difficile de dire si c’est une structure sociale et des méthodes de travail déjà anciennes qui ont permis sa construction, ou si c’est la construction de la pyramide qui a forgée la cohésion sociale. Probablement les deux. Bien avant d’être un tombeau, elle était déjà lieu de culte et symbole d’éternité et d’élévation spirituelle. Techniquement, elle révèle aussi une maîtrise de la construction et des connaissances élaborées en mathématiques, astronomie et ingénierie.

Symboliquement, la pyramide a une valeur positive dans le sens de l’ascension, car elle symbolise le parcours spirituel, le passage du monde d’en-bas vers celui des cieux, et une valeur plus négative dans le sens inverse selon les traditions hermétiques (du nom d’Hermès Trismégiste).

La base forte de la pyramide, bien assise, symbole du monde terrestre, de la réalité qui tend vers le point unique, elle part du « désintégré » vers l’uni en un Tout. C’est le symbole de l’accomplissement spirituel de l’homme, atteint par palier. En son sein, réside la caverne, la tombe du pharaon. C’est la caverne primordiale. Ainsi, la pyramide que l’on voit contient en son sein, symboliquement, une pyramide inversée, dissimulée.

La pyramide et le triangle inversé ont valeur de reflet de la réalité. En alchimie, cela symbolise ce que voit l’homme, non pas la réalité des choses, mais son reflet, image représentative, certes, mais incomplète aux yeux du profane.

Le triangle représente aussi la trinité. Deux triangles entrecroisés sont le signe de Salomon : C’est un symbole que l’on a retrouvé à tout moment à travers les âges, il est très présent dans la Franc-maçonnerie, entre autres. Mais aussi dans les rites magiques (pentagrammes). On retrouve là l’éternelle ambivalence, dualité du symbole, à la fois une chose et son contraire, le Tout séparé en deux.

Socialement, elle représente aussi la manière dont ont été ou sont encore structurer certaines sociétés humaines :

Les 3 castes : prêtre, guerrier, peuples.

Les 3 ordres : clergé, noblesse,  tiers-états.

Plus proche de nous, les classes sociales : bourgeoisie, ouvrier, paysan.

Si on regarde un triangle à plat, sa forme pourrait représenter l’alliance équilibrée des 3 forces sociales, mais sa représentation verticales suggère plutôt un mode de structure dominant : à son sommet la tête unique, à sa base, l’infinité d’individus. On peut souligner que ce type de structure se caractérise aussi par l’existence d’une infinité de petits triangles à l’intérieur du grand, qui se déclinent en 1 tête/plusieurs parties, rendant plus efficace les structures de commandement. C’est un modèle qui reste une référence dans la maîtrise de l’organigramme sociale, militaire et même religieux.

Comme on le voit, la forme pyramidale ou triangulaire est fascinante dans la place qu’elle occupe dans la vie de l’homme, tant sur le plan symbolique que dans sa vie sociale, et il y aurait beaucoup à dire, encore. On pourrait même imaginer que le mode de fonctionnement de notre cerveau est basé sur le triangle, tellement cette forme imprègne notre esprit.

Pour ma part, je préférerais le cercle, symbole du travail en commun, sur la même base, sans haut ni bas. Mais bon, ainsi n’est pas fait le monde ! !