depuis quelques heures, les informations, en provenance des Etats Unis, nous portent à croire, que l’Affaire D.S.K. serait sur le point de connaître un bouleversement radical, au profit de l’Homme politique français. La tempête a déjà recommencé. Info ou intox, la réponse dans quelques heures….

A croire, que les journalistes sont incapables de tirer les enseignements de leur propre réflexion ? Ainsi, quelques jours après le cataclysme provoqué par l’arrestation de Dominique Strauss Kahn, les journalistes français s’étaient (timidement au départ, puis publiquement par la suite) flagellés, en reconnaissant qu’ils savaient un certain nombre de choses sans les avoir révélées. Ils s’interrogeaient sur la nécessité de dévoiler au grand jour les secrets de la vie privée de nos Hommes politiques. Ils reconnaissaient le penchant « harceleur lourdingue » de notre D.S.K. national, ou soulignaient qu’il ne s’agissait que d’un « troussage de soubrette »… 

Aussi a-t-on eu droit à une multitude d’analyses, d’enquêtes, de hors séries (pour la presse magazine), d’édition spéciale (pour les télévisions),…Tout a été décortiqué, analysé, et l’actualité fut analysée et décryptée au regard de cette affaire. Le parti socialiste se relèverait-il de cette affaire ? Nicolas Sarkozy allait gagner l’élection présidentielle, grâce à cette présumée agression ? Comment une femme pouvait supporter pareille outrage de la part de son mari ? Ne doit-on pas améliorer les relations Hommes-femmes dans notre société ? Le sexisme est-il toujours condamnable ?… 

Bref, une grande lessive dans le milieu de ce microcosme parisien…Pour, au final, que tous s’entendent à nous dire (je résume, mais l’essentiel est là) : Oui, tout le monde – on ne parle pas des Français, mais des Hommes importants – savait que D.S.K. avait un problème avec les Femmes. Non, nous ne l’avons pas dénoncé, car la loi n’a jamais été violée. Oui, nous nous devons à un plus grand sérieux dans notre travail. 

Y a-t-on cru ? Les journalistes nous ont alors présenté la victime de D.S.K. comme une femme modèle, dont la parole ne pouvait être reis en cause. On nous a dévoilé la prison dorée du présumé innocent, tout en laissant transpirer, ici et là, de savoureuses informations : Son A.D.N. a été retrouvé. Il existe en France, une journaliste ayant accusé Dominique Strauss Kahn de telles agressions… 

On croyait donc avoir tout entendu, et pourtant ces dernières heures ont livré une information capitale : le juge réentendra les deux parties dans cette affaire, car la personnalité même de la victime est susceptible de tout remettre en cause. Naïvement, on pouvait penser que la presse retiendrait ses erreurs…Naïvement donc…Depuis ce matin, on nous présente la présumée victime – vous savez, celle sur laquelle les journalistes nos ont dit avoir enquêté – comme une coupable de trafic de drogue, de mensonges, ..(Bizarrement, la notion de présomption d’innocence a disparu).Les éditions spéciales ressurgissent, les journaux sont sur le pied de guerre, et les débats fusent dans tout les sens…D.S.K. a-t-il été victime d’un complot ? Peut-il encore se présenter à l’élection présidentielle ? Les primaires socialistes sont-elles inutiles avec ce rebondissement ? Quelle femme, cette Anne Sinclair, d’avoir toujours cru en l’innocence de son mari ? … 

Le monde revit donc sous les yeux de Dominique Strauss Kahn, et je peux vous prédire, que ce week end, le mariage monégasque, le départ du tour de France, la guerre en Lybie, …seront relégués au rang de simple fait divers, car l’information a désormais un nom : Dominique Strauss Kahn.