Ce n’est pas un hasard, selon les observateurs, si le timing des raids israéliens a coïncidé avec la perte flagrante de terrain qu’essuyait  l‘opposition syrienne face aux forces du régime. Ces derniers en effet, reprenaient  bel et bien la main, notamment sur la route qui mène de Lattaquié à Damas. 

Affolée, une délégation arabe sous l’égide du Premier ministre qatari, l’émir, Hamad bin Jassim Al-Thani, appelle au secours son parrain états-unien. Ayant beaucoup plus à perdre qu’à gagner, dans une intervention directe dans ce conflit, Barack Obama aurait décliné la sollicitation, préférant continuer à tirer les ficelles en sous main. 

Muette, depuis pas mal de temps sur le conflit palestinien, la délégation arabe a bizarrement, trouvé opportun le moment, pour ressortir ce dossier dirigé par le secrétaire d’Etat, John Kerry ; d‘après Tzipi Livni, l’interlocuteur américain a fait preuve au cours des négociations, d’une de ces déterminations, que l’on n’a jamais vue auparavant. 

Pourtant il n’est question là, que d’un vieux plan de paix saoudien réchauffé ; et d’après certains experts, il s’agirait d’une solution au rabais pour les Palestiniens, à l’issue de laquelle une paix sera conclue entre Israël et 22 pays arabes. Paradoxalement, l’Etat hébreu vient d’autoriser de nouvelles colonisations en Cisjordanie, à Beit El, ce qui donne peu de crédit à cette reprise de négociations.

 Du pain béni toutefois que ce marchandage, aux yeux de l’administration américaine qui s’en saisit au vol, exauce les vœux de l’émir qatari via les raids israéliens contre la Syrie. Ce coup de pouce se serait traduit sur le terrain, d’après certaines sources libano-syriennes, par une embellie pour les rebelles, lesquels auraient repris du poil de la bête, dans l’ultime espoir d’avancer vers la capitale.

Mais au lieu de la déroute escomptée, l’armée syrienne elle, aurait fait preuve de professionnalisme, renversant la situation à son avantage. Dans les hautes sphères, c’est l’effervescence : les contacts se multiplient pour prendre le contre pied de cet échec en évitant un embrasement généralisé de la région, que l’on s’est aventuré, manu militari, à frôler de justesse ! 

La réaction régionale ne s’est pas longtemps fait attendre. Hassan Nasrallah, lors de son discours hier, à l’occasion du 25e anniversaire de la radio Al Nosra, a réitéré sa détermination à s’élever en rempart contre le projet conspirationniste, visant sinon  à neutraliser du moins à amoindrir toute forme de résistance dans le conflit israélo-arabe. 

Le secrétaire général du Hezbollah redevable à la Syrie, s’est engagé aussi à combattre à ses côtés pour l’aider à récupérer le Golan syrien, histoire d‘honorer ses dettes. Hassan Nasrallah n’a pas non plus, manqué de dénoncer le plan de paix ressorti du fond des tiroirs : il est tout bénéfice pour l’Etat hébreu lequel insatiable,  peine toujours devant une main tendue à réfréner son appétit. 

Il y a de quoi perdre son latin devant un enfumage de cette ampleur ! Le Golan s’était étrangement assoupi tout au long de ces dernières décennies ; le voilà qui se réveille au plus mauvais moment, à l’heure où l’on ne sait plus ni où donner de la tête, ni à quel saint se vouer ! 

Les intentions du Sayed Nasrallah sont éminemment louables, mais de là à les imposer à tout un pays pris à la gorge par ses propres problèmes, il y a une ligne à ne pas franchir ; faire endosser à vie, à un Liban comateux, la posture suicidaire du kamikaze de service, pour résoudre, à lui seul, le problème régional est un peu lourd ! 

A force de s’entre-déchirer à chaque fois qu’une pomme de discorde est balancée, on continuera de faire le jeu de l’ennemi et la région dans son ensemble de courir allègrement à sa perte. Israël s’est livré aujourd’hui dans plusieurs localités du Liban sud à des raids fictifs. Des tracts ont été largués par l’armée syrienne dans la ville de Qousseir, en proie à de vives tensions, invitant la population à se réfugier ailleurs…