Nouvelle explication présidentielle depuis Riyad de la "politique de civilisation" : Sarkozy met en avant le rôle de la religion et suggère comme modèle… l'Arabie Saoudite !
Avec l'inflation qui connaît une hausse telle qu'il faut remonter à 1992 pour la trouver à un niveau supérieur, le Président ne peut qu'abandonner le thème du pouvoir d'achat, reconnaissant son impuissance et reniant ses promesses en la matière. D'où l'intérêt pour faire diversion du concept fumeux de la "politique de civilisation" qu'il dit désormais vouloir mener. On se demandait en quoi pouvait concrètement consister cette démarche, et voilà que Sarkozy vient nous éclairer depuis Riyad où il se trouvait en voyage officiel : "La politique de civilisation, c’est ce que fait l’Arabie Saoudite sous l’impulsion de sa majesté le roi Abdallah, c’est ce que font tous ceux qui s’efforcent de concilier le progrès et la tradition, de faire la synthèse entre l’identité profonde de l’Islam et la moderniser sans choquer la conscience des croyants". Bon sang, mais c'est bien sûr ! Jetons un oeil sur le rapport 2007 d'Amnesty International.
"Le gouvernement a poursuivi le processus de réformes, mais celles-ci n'ont eu que peu d'effets sur la situation des droits humains. De nouvelles informations ont fait état de violations des droits fondamentaux dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme» (…) Des personnes qui avaient critiqué pacifiquement le gouvernement ont été maintenues en détention prolongée, sans inculpation ni jugement.
Des cas de torture ont été signalés et les tribunaux ont continué de prononcer des peines de flagellation. Les violences contre les femmes demeuraient très fréquentes et les travailleurs immigrés étaient victimes de discrimination et de mauvais traitements. Au moins 39 personnes ont été exécutées."
Particulièrement emblématiques sont les cas de "Nour Miyati, une employée de maison indonésienne qui avait été grièvement blessée par son employeur et condamnée à 79 coups de fouet par un tribunal de Riyadh pour l'avoir accusé de mauvais traitements" – condamnation heureusement annulée en appel sous les pressions internationales – ou de Maidh al Saleem, grâcié en novembre après avoir été "arrêté en 2001 alors qu'il était âgé de seize ans et (…) torturé pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'il «avoue» avoir tenu des « propos contraires à la charia » (droit musulman).
La sentence capitale à laquelle il a été condamné en première instance a été commuée en appel en une peine de quatorze années d'emprisonnement et de 4000 coups de fouet. Ceux-ci lui ont été infligés à raison de 50 par séance." Citons aussi Nabil al Randan, obligé de fuir le pays après sa condamnation à 90 coups de fouet pour avoir embauché deux femmes dans son restaurant, ce qui fut jugé par la justice saoudienne comme "comportement immoral" ! Parlons encore de cette jeune femme de 18 ans connue sous le nom de "fille d'Al Qatif".
Son histoire est contée en détails par Prochoix, qui en profite pour faire un rappel des plus édifiants sur les droits des femmes au royaume wahabite – qu'elles ne puissent conduire est loin d'être leur problème le plus grave : victime d'un viol collectif perpétré par sept hommes, elle fut… condamnée en novembre 2007 à 200 coups de fouet pour s'être trouvée, au moment des faits, seule dans une voiture en compagnie d'un homme dont elle n'était pas parente, ce qu'interdit la loi saoudienne. Qui proscrit également l'homosexualité : deux hommes ont ainsi écopé en octobre 2007 de 7000 coups de fouet chacun pour avoir eu ensemble des relations sexuelles. De quoi donner des idées à Christian Vanneste ?
Bref, même si sa cote de popularité en chute libre aurait bien besoin, elle aussi, d'un sérieux coup de fouet, le Président a été bien mal inspiré d'invoquer sa "politique de civilisation" à propos de l'Arabie Saoudite. La semaine dernière, Le Canard enchaîné rapportait le propos suivant, tenu par un député présenté comme un vieil ami de Sarkozy : "On pensait avoir élu un homme d'état, et voilà qu'on se retrouve avec Aldo Maccione !" Effectivement, à Riyad, une fois de plus, le Président aurait mieux fait de se taire.
Qui est derrière la politique de civilisation ?
ou comment mélanger l’Evangile avec l’Islam ???
« RIYAD – « Dans le fond de chaque civilisation, il y a quelque chose de religieux. » Dans un discours prononcé lundi devant le Conseil consultatif d’Arabie saoudite, Nicolas Sarkozy a insisté sur les points de convergence entre les différentes religions et les a appelées à « combattre ensemble contre le recul des valeurs morales et spirituelles ».
C’est peut-être dans le religieux que ce qu’il y a d’universel dans les civilisations est le plus fort », a dit le président français dans un nouveau discours consacré à la religion. Selon lui, les religions « nous ont les premières appris les principes de la morale universelle, l’idée universelle de la dignité humaine, la valeur universelle de la liberté et de la responsabilité, de l’honnêteté et de la droiture ».Saluant la rencontre entre le roi Abdallah, gardien des lieux saints, Nicolas Sarkozy a invité les différentes religions « à combattre ensemble contre le recul des valeurs morales et spirituelles, contre le matérialisme, contre les excès de l’individualisme ». « Il ne suffit pas à l’homme de consommer pour être heureux », a martelé Nicolas Sarkozy, reprenant par là un des thèmes chers au pape Benoît XVI. AP »
journal Le Monde
« CITE DU VATICAN – Des dignitaires catholiques et musulmans doivent se rencontrer ce printemps à Rome pour lancer un dialogue interreligieux « historique », ont annoncé des responsables du Vatican.
Le pape Benoît XVI a proposé cette rencontre en réponse à une lettre ouverte de 138 dignitaires musulmans du monde entier appelant chrétiens et musulmans à mettre en avant leur croyance commune en un Dieu unique. Une missive adressée en octobre au pape et à d’autres responsables chrétiens. Les relations entre les deux religions s’étaient dégradées après les propos controversés du souverain pontife sur l’islam en septembre 2006.
Trois représentants des auteurs de la lettre se rendront à Rome en février ou mars pour préparer la réunion, a indiqué à « L’Osservatore Romano » le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.
Le programme de la rencontre, pour laquelle aucune date n’a été annoncée, couvre trois grands thèmes: le respect de la dignité des personnes, le dialogue interreligieux fondé sur la compréhension réciproque et l’enseignement de la tolérance chez les jeunes.
« La réunion avec une délégation de certains des 138 (dignitaires) musulmans prévue à Rome au printemps prochain est dans un certains sens historique », a déclaré Mgr. Tauran à « L’Osservatore ».
Fin 2006, Benoît XVI avait suscité de vives réactions dans le monde musulman en citant un texte médiéval décrivant certains enseignements de Mahomet comme « mauvais et inhumains », notamment « son commandement de propager la foi par l’épée ».
Le pape s’était dit par la suite « profondément désolé » par la polémique soulevée par ces propos prononcés à Ratisbonne en Allemagne, précisant qu’ils ne reflétaient pas sa propre opinion. Le Vatican s’est depuis efforcé d’améliorer les relations avec les musulmans.
Dans leur lettre, les « 138 » soulignent des points communs entre l’islam et le christianisme comme l’importance accordée à l’amour de Dieu et de son prochain. Soulignant que les chrétiens et les musulmans représentent quelque 55% de la population mondiale, ils concluent que l’amélioration des relations entre les deux religions est le meilleur moyen d’apporter la paix au monde.
Des dignitaires religieux et des observateurs ont salué cette initiative et Benoît XVI a rencontré l’un des signataires en octobre à Naples. Des musulmans ont toutefois reproché au pape de ne pas avoir fait de commentaire public sur la lettre ouverte.
Le prince de Jordanie Ghazi bin Muhammad bin Talal, l’un des signataires, a confirmé le programme de la rencontre de ce printemps, précisant que trois représentants des « 138 » se rendraient à Rome en février ou mars pour la préparer. AP »
Mondialisation des communications
mondialisation des économies
mondialisation des justices
mondialisation des religions
il ne reste plus que le chef à trouver…Satan s’en occupe!
je ne vois pas pourquoi les pays occidentaux, dont la France, continuent à avoir des relations diplomatiques avec ce pays tortionnaire ? A cause du pétrole ?
Dans ce cas-là, puisque nous avons les moyens techniques de le faire, ne serait-il pas possible d’essayer, ne serait-ce que pour la fourniture d’énergie dans nos pays occidentaux, de privilégier l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie marémotrice, l’énergie nucléaire ?
Certes, les relations diplomatiques avec l’Arabie Saoudite permettent de demander la grâce pour des personnes condamnées… Mais, ne faudrait-il pas manier la carotte et le bâton, sachant que ce pays tortionnaire a besoin de notre argent, l’énergie pétrolifère étant son unique ressource ?