La police au collège?

 

                        Tuss* les flics

 

Enfin la bonne nouvelle est arrivée. Désormais dans quelques collèges et lycées, un policier aura son bureau, avec téléphone, -mazette-, 2 fois 2 heures par semaine. Une cinquantaine d’établissements « sensibles » vont avoir bientôt ce privilège.

Le policier sera en tenue avec arme au côté. Il fera de la prévention « armée ». On peut tout craindre si l’on en croit le jugement de Draguignan.

Une nouvelle époque s’ouvre dans les collèges qui devaient être des « sanctuaires ». Ne soyons pas naïfs, il existe des établissements à risques qui méritent un traitement spécial. Mais de là à mettre tous les élèves sous régime policier, il y a une marge qui vient d’être franchie.

Jadis, le maître avait l’autorité. Le prof, le respect dû à sa fonction, mais c’était avant la massification. Dans les lycées régnait le Surgé, traité de tous les noms, avec une escouade de pions souvent recrutés parmi les anciennes fortes têtes qui voulaient après université enseigner. Les indisciplinés avaient droit au samedi et dimanche en colle. Les week-ends d’alors étaient moins sacrosaints. 

Depuis les pions ont disparu. Restent parfois quelques « assistants de… ». Et l’on est fier en haut-lieu de ne remplacer qu’un départ sur 2 chez les enseignants et de faire de nos écoles des communautés réduites au maquis. A force se réduire le nombre d’adultes, on en vient à installer la police, quel progrès !

De l’enseignement-éducation, voire l’inverse, on est passé du garde à vous avant la garde à vue. (C’est déjà arrivé, souvenons-nous, une policière dans le sud de la France). Formés à la répression, les flics n’auront pas immédiatement la confiance des élèves, comme lorsqu’on les croise dans la rue.

Il faut savoir que nous mettons désormais nos enfants dans l’ambiance du tout répressif et qu’il faut se demander si cela est un progrès. Mieux vaut tôt que tard, diront ceux qui s’en remettent à l’école pour qu’elle prenne en charge leur progéniture. Nous ne faisons que constater notre impuissance à traiter un problème réel.

M. Luc Chatel avait fait un discours de rentrée répressif, la suite va de soi. Et pourquoi pas la caserne dès le CP ? Elle nous manque tant qu’on essaie de pallier sa disparition comme on peut !

Rares doivent être les pédagogues qui trouvent vertu à cette initiative. Demain on y réservera des locaux pour y loger le commissariat.

 

*tuss = alerte en argot scolaire de jadis  

9 réflexions sur « La police au collège? »

  1. 1/2
    Les faits font que ca se passe sous le mandat de Sarkozy qui n’a déjà pas belle image; mais cette étape n’est que la résultante d’une éducation nationale en mal depuis plusieurs décennies.

    Autrefois le prof, le maitre était respecté, c’est vrai mais pourquoi? Car l’enfant savait que les parents se rangeraient du côté du prof en tant que « relais » de l’autorité parentale.
    Aujourd’hui, combien y’a t’il de parents qui vont voir le maitre et demandent des explications voire vont contre la décision? Non ne dites pas que cela est minoritaire car ça se voyait souvent déjà quand j’était au collège et ça ne date pas de si vieux que ça. En cm1 c’est une mère qui a collé une énorme baffe à la maitresse devant tout les élèves car elle avait donné une pour avoir tapé sur un camarade. Pour éviter un scandale, le directeur s’est vu « obligé » de donner raison à la mère en enlevant la punition du gamin.
    Combien y’a t’il de parents qui s’opposent au doublement de leur enfant bien que toute l’équipe éducative soit unanime car l’élève a une moyenne générale de 8/20?

    Quand j’étais au collège, beaucoup avaient leur couteau suisse, quoi de plus banal qu’un couteau suisse? Pourtant même si ce n’est pas une arme pure, on peut tuer quelqu’un avec, et c’est avec que les caïd s’adonnaient au racket.

  2. 2/2

    Il n’est pas nécessaire que ce soient 130 oppositions aux profs dans un même collège ou lycée pour que les élèves comprennent qu’ils ont le pouvoir finalement. 1 cas dans une classe où le prof se voit désavoué, un cas médiatisé, un cas dans le journal, un procès pour un gros mot comprit comme une insulte…cela suffit amplement.
    Compte tenu que les parents désavouent de plus en plus les équipes éducatives, et de même, un seul cas par ci par là suffisent. Et hop! les élèves ont compris le truc!

    [b]Faut pas rêver, la police n’est pas forcément pour protéger les élèves, mais bien pour protéger les profs et le personnel d’encadrement.[/b]

    Après autre facteur à prendre en compte, les familles monoparentales ou divorcés, où souvent les parents ne s’accordent pas entre-eux concernant l’éducation de leurs enfants. Comment un gosse peut il respecter à tout jamais un prof si déjà à la base les parents se disputent sur la base de son éducation? D’autant plus si les sujets de disputent concernent l’école!
    Comme il a apprit à ne pas taper ses parents, l’exutoire pour leur dire « Moi je suis là vous allez vous mettre d’accord?! », ce sont les profs, relais de l’autorité parentale donc symbole des parents!

    Ok ça n’explique pas toutes les violences mais voila déjà un des schémas d’explication.
    Nous-mêmes adultes devenons fous dans cette société incompréhensible, les jeunes aussi deviennent débousolés. Ce n’est que le début!

    Pour moi bien que je m’oppose à ce principe de police à l’école, ça ne me surprend pas on y serait arrivé de toute façon vu qu’on n’y change rien. Mon père disait qu’un jour, il y aurait l’armée à l’école pour pouvoir entrer, comme quoi il ne s’était pas trompé, ce jour est malheureusement arrivé!

  3. Il faut reconnaître que certains mômes n’ont plus aucun respect envers le corps enseignant. Un enseignant n’a plus aucun droit ni possibilités pour faire régler la discipline.

    Quand un élève en classe traite son prof d’enculé que faire ? Quand l’élève sermonné lui dit que « le grand frère » va se pointer à la sortie des cours que faire ?

    Une grosse part de responsabilité revient aux parents qui laissent tout faire à leurs gosses. J’ai toujours prévenu mes filles lorsqu’elles étaient ados de respecter leurs enseignants sinon çà allait chauffer sec. Jamais on ne m’a signalé un manque de respect ou une injure car j’ai obligé mes filles [b]au respect.[/b] Au moindre souci de comportement ou d’attitudes incomprises par mes filles, j’allais voir les enseignants et tout s’est toujours bien passé.

    Les flics à l’école ne résoudront pas en profondeur les problèmes. C’est l’enfant qu’il faut éduquer non lui opposer un flic en arme.

    Dom22

  4. Oblomov, c’est le procès qui a conclu à l’innocence du gendarme qui avait tué une personne (un gitan) qui tentait de s’enfuir. Cet homme était menotté et a été abattu de plusieurs balles dans le dos.

    [url]http://lemediascope.fr/?p=30804[/url]

    [url]http://www.liberation.fr/societe/01012289965-proces-d-un-adjudant-a-draguignan[/url]

    [url]http://www.lepoint.fr/societe/draguignan-pour-le-gendarme-accuse-de-coups-de-feu-mortels-il-fallait-faire-son-travail-13-09-2010-1235848_23.php[/url]

    [url]http://www.lepoint.fr/societe/draguignan-un-gendarme-comparait-devant-les-assises-pour-avoir-abattu-un-suspect-13-09-2010-1235525_23.php[/url]

    Depuis ce drame, le gendarme, un passionné de plongée sous-marine, a été muté à Tahiti. Et promu adjudant, en juin.

    Dom22

  5. Je connais l’histoire de Joseph Guerdner, j’habite à 100m du palais de justice.
    Quel rapport avec les policiers dans les collèges ?
    Dans le cas de Joseph Guerdner, il s’agissait d’un gendarme.

  6. Je pense que le rapport est peut-être sur d’éventuelles « bavures » qui pourraient se produire en permettant à des policiers [b]armés[/b] de patrouiller dans les écoles.

    Style : Un gosse se bagarre ou rackette un élève, on lui ordonne de s’arrêter, le bougre s’enfuit et pan pan pan ..

    Dom22

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