La poésie sur une route lumineuse !

La poésie sur une route lumineuse !
– Regards sur la poésie de Thierry Waser –

Chaque poète possède au fond de son cœur une grande place pour le sentiment d'isolement, d'éloignement, de vouloir être seul au moins de temps à autre. Car pour écrire il faut être seul, il faut être avec soi seulement. Rien qu'avec soi, puisque l'écriture en général et l'écriture poétique en particulier est le fruit de la solitude. Mais la solitude ici est un état de richesse, où l'âme peut créer son monde imaginaire, un monde plein d'amour et d'amitié, un monde plein de beauté et de bonté. La solitude mène aussi vers le chemin de cris. Pour être entendu de loin il faut crier de joie ou de tristesse. Mais le poète crie pour créer un monde d'honneur, un monde de bonheur.

Et puisque « le bonheur n'est pas inscrit dans le programme de la civilisation » selon Roland Jaccard dans son livre « L'exil intérieur », alors chaque poète crie d'une façon particulière, avec une haute voix ou avec une basse voix, mais l'essentiel qu'il crie, et son cri reste éternel, puisqu'il est s'écrit par des mots.

C'est pour cela que le poète Thierry Waser a intitulé son recueil de poèmes le « Chemin de cris », car ce chemin là est un chemin de poésie, ou au moins est un chemin qui mène à la poésie. Un chemin qui le pousse vers la rencontre de soi-même à travers les mots, les symboles et les rêves mêmes.

C'est vrai que le malheur et l'angoisse laissent leur trace forte sur l'esprit du poète même dans sa solitude en le poussant à regarder le monde avec un œil pessimiste, mais grâce à l'écriture, et surtout à l'écriture poétique, le poète peut trouver son calme intérieur et son équilibre sentimental. Pour ces raisons là, le poète Thierry Waser déclare dans la préface de son recueil de poèmes « Chemin de cris », qu'il écrit pour, avant tout, pour lui-même, pour trouver son propre chemin dans la vie. Ainsi il dit à propos de cela ces mots frappants : « Mais vous l'avez compris, c'est avant tout pour moi que j'écris. Alors j'ose vous demander un peu d'indulgence. Je ne revendique aucune excellence littéraire. Par contre je vous promets l'authenticité de mes sentiments, et l'amour des mots. J'espère que ce premier livre trouvera en vous un quelconque écho ». Et puisque chaque cri a un écho, et surtout s'il est un cri poétique, voilà notre écho. Un écho qui en train de regarder de près ces beaux poèmes.

Dans le poème intitulé par « Matin de renaissance », le poète décrit son état d'âme de cette façon qui fait l'éloge d'une renaissance souhaitée, une renaissance après un temps d'angoisse et de malheur :

« Où que me mènent
Les tressauts de l'angoisse
Un jour viendra la fin
De ce trop long voyage
Au cœur de ma solitude »

Certes, après chaque été, il y a un printemps, où les oiseaux chantent leur amour, où les poètes peuvent écrire leurs poèmes et chanter leurs chants.

Ces chants qui font l'éloge de la vie dans toute sa richesse et sa diversité.

Ainsi notre poète nous offre, lui aussi, ses chants qui commencent par la vision de la lumière. La lumière qui n'est que « la vie conscience » selon le grand dictionnaire des symboles et des mythes », la lumière est identifiée à l'esprit, à la connaissance directe, et l'expression d'énergies spirituelles et vitales.

La lumière est un symbole du soi, centre de la personnalité, traduction d'un état d'âme dépassant la sujétion au Moi individuel, selon toujours le même dictionnaire. C'est pour cela que le poète voie la lumière à travers ses visions réelles et ses rêves imaginés.

« J'ai vu la lumière
Astre tourbillonnant d'inanité
Et la lumière m'a pris, enveloppé, et sans bruit me voilà projeté sur la
Scène d'un improbable spectacle. Quelqu'un, dans la pénombre, secoue
En riant de drôles de cloches au son cristallin
La mer est calme
Je le sens bien. »

Quant le poète a vu la lumière, son chemin est devenu clair, et son univers est devenu lui aussi très vaste et très riche. Car la lumière lui a donné du courage pour voir le monde tel qu'il est. Pour voir ce monde où la mer est devenue calme. La mer qui est le symbole de « la dynamique de la vie, tout sort de la mer et tout y retourne : lieu des naissances, des transformations et des renaissances. »

En plus, le poète dans son deuxième chant voit ce monde là, avec des yeux ouverts. Il voit l'horizon, et qui dit l'horizon dit la rencontre imaginaire du ciel et de la terre, de l'âme avec le corps. Le poète dit à propos de cela ces beaux vers :

« Après l'éveil
Lorsque les yeux ouverts
L'horizon s'ouvre enfin
Vient le moment ultime, vaste peinture rupestre d'un monde inarrêtable.
Tout commence par la fin, unique certitude : un jour viendra le dernier
Battement de paupières
Premiers pas
Sur une route lumineuse
Où seul le chemin compte »

Oui c'est vrai que le chemin seul qui compte dans l'esprit du poète, puisque ce chemin même, qui lui mène à la ville de la poésie. Et le poète, en prenant ce chemin, ne peut pas et il ne veut pas, bien sûr, brûler ses ailles. Il veut arriver à cette ville mythique à tout prix.

Alors, pour accompagner le poète dans son voyage imaginaire, lisez ces poèmes. Ils sont beaux.

Croyez-moi !

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1- Thierry Waser : « Chemin de cris » éd. Mille Poètes LLC. USA 2007.
2- Roland Jaccard : « L'exil intérieur » éd. seuil/Points. Paris/France 1978.
3- Nadia Julien : « Grand dictionnaire des symboles et des mythes ».éd. Marabout. Alleur/Belgique. 1997.
4- Jean Chevalier et Alain Gueerbrant : « Dictionnaire des symboles ». éd. Robert Laffont/Jupiter. Paris/France. 1982.

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