Mardi, le Parlement jamaïcain a rejeté une proposition de loi visant à abolir la peine de mort. L'augmentation du nombre d'homicides et les récents crimes commis contre des enfants seraient responsables de ce vote négatif.

De fait, bien que toujours présente dans la loi, la peine de mort n'avait plus été appliquée en Jamaïque depuis 1988.

Mais ces derniers mois, une vague de criminalité a frappé l'île et a choqué l'opinion publique. Plus particulièrement la décapitation d'une jeune fille et la découverte du corps démembré d'un garçon de 11 ans dans une fosse à ordures. Même le clergé jamaïcain s'est uni à la population pour demander une application plus stricte de la peine de mort afin de freiner la prolifération de ces crimes atroces.

Il faut dire que sur cette île de 3 millions d'habitants, 1.240 crimes ont déjà été reportés cette année, contre 1.400 l'année passée et 1.671 en 2005. À titre de comparaison, Chicago, une ville de presque 3 millions d'habitants, n'a compté que 443 homicides en 2007.

Alors, même si les spécialistes confirment que la peine suprême n'a jamais fait baisser le taux de criminalité, 34 parlementaires ont voté contre l'abrogation de la peine de mort, 15 ont voté en sa faveur et 10 se sont abstenus.

Nous verrons si l'application de la peine de mort va inverser la tendance criminelle en Jamaïque, nous en doutons d'autant qu'aux crimes crapuleux, il conviendrait d'ajouter ceux commis dans le cadre de la loi. À moins que, lorsque c'est l'État qui tue, on ne parle pas d'homicides ?