les inégalités se creusent, le changement n’est pas encore pour maintenant.
Beaucoup d’espoirs furent portés sur «le changement c’est maintenant» slogan de la campagne présidentielle de François Hollande, et on peut se poser la question, n’a-t-on pas trop espéré après les années Sarkozy ? Ne lui demande-t-on pas l’impossible alors qu’il vient d’être élu ? N’hérite-t-l pas d’une situation catastrophique à laquelle il ne s’attendait pas aussi importante ? Il n’empêche que la pauvreté augmente et on ne voit pas comment il pourrait la réduire. Liée aux difficultés économiques, en parties, mais elle existait bien avant. La pauvreté qui n’était pas déshonorante est devenue précarité par la perte des droits fondamentaux de la famille que la pauvreté au moins préservait.
La précarité, dernière étape avant la déchéance, le nouvel état social qui conduit à l’anéantissement de la personne humaine.
François Hollande fut élu principalement pour écarter Sarkozy, avec un espoir, qu’étant socialiste, il pourrait améliorer la situation des plus démunis. Pas plus lui, que ses prédécesseurs, il ne pourra réduire cette misère, tout juste l’adoucir pour certains. Il s’était engagé pour que son quinquennat porte sur la jeunesse, une grande ambition qui risque de n’être qu’un souhait. Dans son discours du Bourget, il vilipenda la finance, «mon pire ennemi c’est la finance», déclaration qui fut prise comme le début d’un tournant plus social, la finance, celle des marchés qui gouvernent le monde étant accusée à développer la misère des peuples. Le crash boursier de 2008 qui vit la chute de Goldman Sacks dans la magouille des subprimes, la vente de titres adossées à des crédits hypothécaires à risques, est l’exemple.
Ces phrases lancées à la volée manquaient de consistance et leur interprétation fut sujette à celle que l’on percevait. Vilipender la finance était pour lui la combattre, mais ne voulait pas signifier se mettre à dos les banques, il en a besoin, mais seulement combattre leurs excès. La création d’une banque d’investissements pour les PME,PMI détachée des banques d’affaires est l’exact reflet de sa pensée.
C’était pour lui combattre la pauvreté par l’emploi, par l’aide apportée aux entreprises PME, PMI, en axant cette action sur les jeunes. Un beau chalenge, mais delà à ce que cela puise combattre la pauvreté, c’est une autre affaire. Un pauvre, et encore plus un précaire ne trouve que très difficilement ou pas du tout un emploi. Peut-on voir les choses autrement ? Quand à la jeunesse, et cela dépend de celle que l’on parle, mais pour la plus paumée il ne pourra modifier ce qu’elle est depuis des années, autrement que par de l’assistanat. En fait la pauvreté est complexe.
Elle présente de multiples facettes, elle est en premier matérielle par le manque de ressources pour vivre dignement, ou de détresse psychologique, ou de santé mentale, mais également de manque de culture. Le seul facteur sur lequel l’on puisse agir est sur la misère matérielle qui s’exprime en premier sur le logement. De moins en moins de familles peuvent avoir un logement, même avec un salaire tant sont élevés les loyers et les charges incompressibles d’eau de gaz et d’électricité et d’impôts locaux. Nombreuses sont les familles qui logent dans des taudis loués par des marchands de sommeil, la misère appelle la misère. Ces familles qui ont des enfants fabriquent des pauvres lorsqu’elles n’ont même pas de quoi vivre avec le minimum d’espace et de soutien scolaire. Nombreuses sont celles qui logent à quatre, voire plus dans quelques mètres carrés. Comment apporter un minimum de justice sociale à ce problème qui, à chaque hiver, devient de plus en plus crucial, causant trop souvent des drames et des morts par incendie pour raison de misère, de logements vétustes, dangereux, voire immondes. A cela, s’ajoute la misère de la rue qui n’est même plus comptabilisée, celle des largués de la société.
La fin de la trêve hivernale est effective, et de nombreuses familles vont se retrouver dans la rue faute de relogement. Le gouvernement avait accordé à mi-mars un répit provisoire aux locataires menacés d’expulsion, mais pour la Fondation l’Abbé Pierre c’est le retour des angoisses.
Selon Droit au Logement, DAL, beaucoup ont déjà reçu leur avis d’expulsion. A Montfermeil, Seine-Saint-Denis, Malia s’attend à l’intervention de la police «début avril». «Mon mari est parti en laissant des dettes. La maison a été saisie et le nouveau propriétaire me réclame 1.000 euros par mois, alors qu’on vit avec 1.200 euros d’allocations familiales», explique cette mère de 5 enfants, qui a fait une demande DALO, Droit Au Logement Opposable, TF1 News.
Depuis près de dix ans, Mia vit au rez-de-chaussée d’un immeuble parisien avec ses deux enfants. Elle paie 950 euros par mois pour 28 m2. Au début de l’hiver, cette mère reçut une lettre lui enjoignant de quitter son appartement. Elle a des retards de paiement sur ses loyers et le propriétaire veut faire des travaux. «Je ne sors pas de chez moi, prévient-elle. Je fais comment ? Je vais où avec mes enfants ? Ils veulent que je me suicide ? Si je sors d’ici, il faut que je sois relogée. Je n’ai pas demandé un F4 ou un F5, je demande une chambre, propre, en attendant».
En 2010, le nombre des situations de pauvreté a augmenté et s’est diversifié. La pauvreté a changé de visage, le pauvre est plus souvent une mère élevant seule ses enfants, un couple quinquagénaire sans travail, un habitant de banlieue dans ces HLM de misère. En 2010, les inégalités se sont creusées, éloignant davantage encore dans l’échelle des revenus disponibles, les 10% des Français les plus modestes, le décile D1 est de 10.400 €, et pour les 10% des Français les plus aisés, le décile, D9 est de 36.300 € annuels. Il faut comprendre que ces valeurs sont des moyennes dans chaque décile, et ne marquent pas assez la différence entre les riches et les pauvres. Par exemple pour le décile D9, le plus élevé, il n’y a pas de seuil de revenu. Le seuil de pauvreté à fin janvier 2012 à 60 % du revenu médian est de 964 € mensuels INSEE, pour un taux de pauvreté de 14,1 % de la population, elle concerne 8,8 millions de personnes. En 2010 le revenu médian s’élevait à 19.270 € annuels, soit 1.606 € mensuels bruts.
En 2012 les restos du cœur ont franchi la barre d’un milliard de repas servis depuis leur création il y a 25 ans, et entre 2011 et 2012, 115 millions de repas furent servis.
Pour la première fois depuis 2004, le niveau de vie médian a diminué. En 2010, les Français les plus modestes ne recourent pas suffisamment aux dispositifs auxquels ils avaient droit. Ce phénomène du non recours se traduit par une intensification des situations d’exclusion. Les personnes pouvant théoriquement être rattrapées par la solidarité sortent du ciblage de dispositifs nationaux, trop souvent désincarnés pour assurer une prévention, une prise en charge et un accompagnement vers l’autonomie efficaces, voir le rapport du gouvernement sur la pauvreté en France de décembre 2012. Les gens pauvres n’ont plus le courage de se battre, mais aussi, pas le niveau qui leur mettrait de faire appel aux œuvres de solidarité. Le rapport cite l’exemple que deux familles modestes sur trois renoncent à demander un RSA de solidarité.
Deux nouveaux pauvres sur trois entre 2009 et 2010 sont des enfants de moins de 18 ans, et qu’annuellement plus de 130 000 jeunes adultes de moins de 25 ans sortent du système scolaire sans aucune qualification. La pauvreté des moins de 18 ans a atteint en 2010 19,6 %, + 1,9 point par rapport à 2009. Les femmes de plus de 75 ans ont un taux de pauvreté de 14,1 %, plus élevé que les autres séniors. Le taux de pauvreté le plus élevé est pour les familles monoparentales, au delà de 30 %. Les personnes immigrées, et celles résident en ZUS, sont les plus exposées. En 2010 2,1 millions de personnes vivaient avec moins de 642 € par mois. Le travail partiel, les petits boulots sans lendemain, ne font qu’accroître cette pauvreté.
La vague de fermetures d’usines, les licenciements qui eurent lieu depuis le changement de majorité ne devrait pas améliorer les chiffres qui sont de 2010. Les stabilisateurs publics qui contribuent à réduire la pauvreté par l’action de l’État et des communes lorsque la conjoncture se dégrade, deviennent moins efficaces, par manque de moyens financiers. Toutes les structures de l’État sont touchées par la crise. L’objectif socialiste de faire plus de justice risque de n’être qu’un vœux pieux, le riche s’en tirera toujours alors que le pauvre, le précaire celui des petits boulots, celui qui n’a plus de dignité sociale s’enfoncera un peu plus. Les Associations caritatives, les restos du cœur, le secours populaire, la Fondation l’Abbé Pierre, les Petits frères des pauvres trouvent des difficultés de plus en plus grandissantes à cause de l’austérité qui s’installe.
C’était pourtant prévisible ! On ne peut pas, d’un coté se plaindre de la pauvreté quand de l’autre on conspue les riches ! Il faut au contraire, avec un peu plus de finesse demander a ceux qui ont une certaine fortune (par exemple Béthencourt, Tapie ou Fabius et d’autres encore) de contribuer, d’une façon juridique, à aider les pauvres ! Sans doute que cela ne fait pas partie du dogme socialiste ?
[b]Quidam[/b] bonsoir
De suite on voit votre tendance, mettre Fabuis avec Bettencourt et Tapie montre simplement l’illogisme de votre réflexion,
Fabius 6 millions par héritage
Tapie 200 millions
Bettencourt 23 milliards
Franchement vous ne méritiez pas que je vous réponde.
Bonsoir Anidom
Désolé, je ne savais pas que Fabius était pauvre (alors je suis moins que pauvre) et de surcroit hériter. Les autres ont fait fortune en bossant dur, berk !
L’objectif socialiste est de faire plus de justice en vilipendant les riches ? C’est un peu court comme programme. Vous ne pensez pas ?