Au quartier Nord de la Ville, le Château d'Aton était le lieu de résidence de la Reine. C'est dans son palais que les ménoïs[1] venaient enseigner aux enfants des princes et des nobles qui étaient élevés à l'école du Kep[2]. Outre les petites princesses, une multitude d'enfants peuplaient le palais, car à l'Horizon, les dignitaires avaient été choisis selon leurs compétences, et non selon leur sang. Ainsi, des fils d'anciens marchands devenus princes côtoyaient les enfants du Roi d'Égypte et ceux des souverains étrangers. Les ménoïs avaient fort à faire pour éduquer ce petit peuple hétéroclite, car si la plupart de ceux qui étaient nés à la cour parlaient une langue des plus châtiées, les enfants de marchands et d'illettrés devaient réapprendre la langue officielle sous les moqueries et les quolibets de leurs camarades.
Quant aux petits princes étrangers, notamment ceux du pays de Koush[3], tout imbus qu'ils étaient de leurs privilèges, ils parlaient l'égyptien le plus pur. Les phrases qui sortaient de leur bouche ressemblaient aux maximes des scribes classiques, et cela faisait un amusant contraste avec les paroles vulgaires des petits roturiers dont l'accent trahissait la province d'origine. Néanmoins, ces derniers mettaient du cœur à l'ouvrage, car ils étaient conscients de leur nouveau rang et voulaient se montrer dignes de leurs parents.
La classe avait toujours lieu le matin, dans le petit temple du Nord, près du palais de Beauté. Nous nous rendions dans la grande salle hypostyle, et après avoir fait nos dévotions au dieu Thot, le maître du savoir, nous prenions place, chacun sous la raie de lumière dispensée par les hautes ouvertures percées régulièrement dans le toit du temple. Les architectes avaient pris l'habitude de nommer ces petites fenêtres « les lucarnes des scribes », car elles permettaient aux enfants, dans la pénombre des hauts temples d'Égypte de lire et d'écrire sans le secours de torches ni de lampes à huile. Et au cours de la matinée, selon les exercices, toute la classe se déplaçait lentement d'ouest en est, suivant la course du soleil et l'emplacement des petits carrés de lumière projetés sur le dallage du temple. Dans les petites classes, les enfants apprenaient d'abord à écouter. Les ménoïs enseignaient les maximes millénaires des sages du pays. C'étaient des cours de morale tout en étant des cours de langage. Et chacun s'exerçait à répéter les maximes apprises, debout sous sa raie de lumière, tandis que dans l'ombre les autres attendaient que le précepteur les désigne. Ainsi le silence des temples n'était jamais troublé par l'indiscipline des enfants. Dès sa quatrième année, l'enfant-scribe apprenait les maximes qu'il ferait siennes toute sa vie. Puis, au rythme de son âge et de ses connaissances, il apprenait à dessiner les signes sacrés. Les enfants de ces premières classes d'écriture étaient reconnaissables à leurs lèvres tâchées d'encre rouge et noire, car pour écrire leurs premiers mots de leurs mains malhabiles, ils écrasaient leurs calames sur les pierres plates qui servaient de papyrus et devaient mâchonner ces roseaux pour leur rendre la forme de pinceau qui leur permettait d'écrire à nouveau. C'était souvent un jeu pour les petits néophytes, car lorsque le calame était trop usé, il fallait courir au bord du fleuve choisir un beau jonc pour le tailler, et cela donnait lieu à une agréable promenade et à des jeux qui se terminaient immanquablement dans les eaux du Nil.
Chaque semaine[4], nous allions en expédition dans la montagne des renaissances chercher nos supports d'écriture. Là les ouvriers creusaient, sous la direction des maîtres d'œuvre, les maisons d'éternité des dignitaires de la Ville. Parmi les gravats, nous choisissions de beaux éclats plats que nous posions dans nos coffres, à l'ombre des grottes creusées par ces hommes que nous admirions tant. Puis nous allions finir la journée au bord du fleuve où nous donnions au Nil nos éclats usagés[5] de la semaine, afin que les eaux effacent les signes sacrés.
Et la classe pouvait recommencer, scandée par les préceptes millénaires de Ptahotep[6] qui enseignaient aux enfants le respect de leurs parents. Si tous s'appliquaient à les apprendre et à les commenter, je restais souvent dans l'ombre. J'avais déjà appris tout cela dans le temple aux cent portes, et ces maximes m'ennuyaient. Certaines même blessaient mon cœur, car elles ne semblaient faites que pour es autres : « Pense toujours à ta mère, puisse-t-elle n'avoir jamais à te blâmer ni à élever ses mains contre les dieux et qu'ils n'entendent jamais sa plainte ». Si la Reine m'était devenue une mère, elle ne pouvait combler la solitude qui s'était installée en moi depuis tant d'années. A l'énoncé de ces maximes, le regard des enfants me transperçait le cœur. Jamais je ne pus me résoudre à me lever dans la lumière de ma lucarne de scribe pour réciter ces leçons de morale. Je me rattrapais souvent en faisant sourire mes camarades et les ménoïs avec d'autres préceptes : « devenu grand garçon, évite la femme du dehors. Une femme dont le mari est loin et qui te dit : vois comme je suis belle, c'est un grand péché de la suivre ». Et chacun tour à tour répétait la phrase, le visage jovial baigné de lumière, s'efforçant de garder son sérieux. S'en suivait alors une longue leçon de morale que nous ne comprenions pas encore mais qui faisait parfois rougir les plus grands d'entre nous.
Nos précepteurs s'efforçaient d'inculquer aux enfants la valeur des mots. Le Verbe ayant pouvoir de création, il était interdit de mentir, de médire, de parler sans savoir. On réprimait l'indiscipline des petits en les forçant à répéter trois fois les paroles irréfléchies prononcées spontanément. Les mots prenaient ainsi une valeur magique, et lorsqu'un néophyte s'exclamait par hasard, dans la classe ou sur le chemin, tous ses camarades répétaient trois fois en chœur la parole malheureuse, vexant l'enfant qui apprenait ensuite à confier ses sentiments à Thot avant de mettre un mot sur sa langue. Pour les plus grands, l'habitude de répéter ainsi leurs premières paroles les incitait à ne plus prononcer de mots inutiles, à placer en tête de phrase les mots les plus importants, donnant une allure de maxime à tout ce qu'ils prononçaient dans le temple.
Les ménoïs n'eurent pas à s'occuper longtemps de moi, car en arrivant à l'Horizon, je savais déjà déchiffrer les vieux papyrus d'Héliopolis[7]. Au lieu de continuer à m'envoyer n classe, le Divin Père me fit bientôt rencontrer les vieux sages des temples afin de me faire disserter des préceptes anciens et de la signification des textes religieux. Cela impressionnait mes camarades et les princesses royales. Au cours de nos jeux dans les marais, j'avais souvent une place à part. Hekanéfer, le petit prince nubien qui se prenait toujours pour un chef s'effaçait devant moi et me donnait le commandement de ses troupes :
« – Honneur, honneur, honneur pour moi d'être sous tes ordres, mon Seigneur et Maître. »
Et il se faisait une joie de jouer le rôle de mon fidèle écuyer, s'efforçant de déchiffrer d'invisibles papyrus, importants messages du pays de Koush où son père en difficulté attendait notre armée dans sa ville de Tochké assiégée par d'informes démons. Hekanéfer était plus âgé que moi mais il avait encore de l'encre sur les lèvres, et je l'étonnais beaucoup de pouvoir lui lire à haute voix, sans hésitation ni réflexion les textes gravés sur les murs du temple. Ces textes étaient à peu de chose près les mêmes que ceux qui ornaient le mur d'enceinte du temple d'Amon à Thèbes, et je m'étais habitué depuis des années à les lire pendant mes moments de méditation au bord du lac sacré. J'étais depuis longtemps capable de peindre avec la parole, et lire avec des images, forçant ainsi l'admiration des enfants du Kep. Mes précepteurs me perfectionnaient dans l'art d'écrire en texte cursif, ce qui était plus rapide à écrire, mais autrement plus difficile à lire et à comprendre[8].
Peu de temps après mon arrivée, les médecins du Roi vinrent me chercher pour m'emmener au grand temple du sud. Mais nous ne nous dirigeâmes pas vers le sanctuaire. Ils me conduisirent dans une salle froide et sombre où je dus jeûner trois jours. Je me demandais à quel rituel j'allais être initié lorsque au matin du troisième jour les médecins vinrent me visiter. Ils avaient apporté de beaux bijoux royaux. J'avais remarqué chez les princes de Koush et chez les petites princesses cette coutume qui veut que les enfants portassent de lourdes boucles aux oreilles, et j'avais été soulagé d'avoir échappé dans mon enfance à la torture qu'ils avaient dû endurer lorsqu'on leur avait percé les lobes. Quand je vis sur le plateau d'électrum la paire de boucles qui m'était destinée, je compris aussitôt la raison du jeûne et quel allait être le rituel. Mais je ne pensais pas que l'opération se ferait en public. Pourtant les médecins m'entraînèrent dans la grande cour d'apparat où Pharaon, Beauté, les princes et les nobles étaient rassemblés. L'Aimé d'Aton versa du vin dans une coupe d'albâtre. Il tenait l'aiguière d'albâtre bien haut pour que tous voient le beau liquide rouge clair, mais mon cœur se mit à battre à se rompre dans ma poitrine, car ce vin avait la couleur du sang. Tremblant, je m'approchais du Roi qui me tendait le vin. Le liquide sucré, un peu aigre, me brûla la gorge, mais je bus lentement toute la coupe tandis qu'un prêtre lisait ses litanies :
« – Courage, courage, courage, les attributs des princes pénètrent en ta chair. La chair des dieux est faite d'or, leurs cheveux de lapis. L'or est ta chair, le lapis tes cheveux. »
Déjà la tête me tournait. Le sang affluait à mes joues, jusqu'aux lobes brûlants de mes oreilles qui me parurent soudain le centre de mon corps. On me fit asseoir sur un siège d'ébène, face aux assistants silencieux et recueillis. J'aperçus le groupe de l'école du Kep, et mon regard croisa celui d'Hekanéfer. Il avait mis de belles boucles d'argent dont je ne distinguais pas le décor. Mais je relevais sa présence et celle de tous ces enfants comme un défi. Il ne serait pas dit que le chef de l'armée du Kep se soit laissé aller à la douleur comme une petite fille. Souriant, j'adressais un signe de la main en leur direction.
Un prêtre-médecin s'approcha de moi. Il tenait à la main le grand couteau rituel de nos ancêtres, le poignard à lame de silex encore utilisé pour les sacrifices de taureaux ou de béliers. Il posa le plat de la lame sur mon oreille gauche. La fraîcheur de la pierre glacée me surprit. Il la tint ainsi appliquée un long instant. Les prêtres avaient entonné un chant grave et monotone, et par instant, une chanteuse poussait sa stridente mélopée sous la colonnade qui bordait la cour. Les vapeurs du vin, la fraîcheur du silex, les chants, tout contribuait à me faire basculer dans un autre univers, mais je gardais les yeux fixement sur les enfants du Kep. Lorsque le prêtre mit l'autre face du couteau sur mon oreille droite, je ne sentis même pas la blessure qu'il venait de me faire au lobe presque insensibilisé. Un deuxième médecin passait sur la plaie des huiles et des onguents que le Roi lui tendait. La chanteuse n'eut pas besoin de couvrir mes cris de sa voix, j'avais gardé lèvres closes et regard fier. La douleur pourtant s'était éveillée. Si les pommades avaient cautérisé les plaies, les lourdes boucles ouvragées pesaient étrangement à mes lobes douloureux, mais je serrais les dents. Le prêtre-médecin avait repris le couteau rituel et lentement, au rythme du chant qui s'élevait toujours dans le temple d'Aton, il rasait la lourde mèche tressée de fils d'or qui avait marqué mon enfance. Un assistant prenait dans une coupe les cheveux au fur et à mesure qu'ils se détachaient de mon crâne brûlant et les jetait dans une lampe d'albâtre où ils se consumaient en crépitant, mélangés à l'encens du temple. On passa ensuite un bon onguent à l'odeur de santal sur ma peau endolorie. Alors le Divin Père sortit de l'ombre, portant dans les mains une lourde perruque tressée de fils d'or et d'électrum. Il la posa sur ma tête, ajustant les mèches autour de mes joues, et saupoudrant mes cheveux de lapis bleu, il dit à nouveau les paroles du prêtre :
« – La chair des dieux est faite d'or, leurs cheveux de lapis. L'or est ta chair, le lapis tes cheveux. »
La foule en liesse laissa échapper sa joie lorsque Pharaon se fut levé, donnant ainsi le signe de la fin des cérémonies. Les enfants-papillons m'entourèrent en chantant et en criant, et Hekanéfer m'avoua avoir été impressionné par mon calme et mon silence. J'appris plus tard que l'année précédente, il avait hurlé plus fort que la chanteuse du temple.
Et comme in était de coutume, chacun vint me faire un cadeau, la plupart offrirent les boucles rituelles, d'or, d'argent, de verre, mais la belle Méritaton me fit le plus beau présent, car elle m'offrit le soir, au bord du bassin où tous les enfants s'étaient rassemblés, une jolie palette à écrite en ivoire comportant six godets à couleurs pour peindre te dessiner. Cette écritoire était réservée aux scribes assermentés, lorsqu'ils avaient terminé leurs études, et j'eus beaucoup de fierté à recevoir cet attribut du savoir qui fit l'admiration de tous. Cet objet lui avait appartenu, il avait sanctionné le cycle de ses propres études, c'était toute son adolescence que la princesse m'offrait ce soir-là.
C'est ainsi que, dans ma neuvième année, j'entrais à mon tour dans l'adolescence.
Nous continuions à passer nos longues soirées auprès du bassin de papyrus. Je racontais souvent les aventures d'Horus et de Seth dans les marais primordiaux, relayant ainsi les nourrices soulagées qui s'endormaient en serrant dans leurs bras les petites princesses de l'Horizon. Les enfants du Kep se regroupaient autour de moi lorsque les plus petits étaient couchés, et je leur parlais alors avec nostalgie des merveilles de Thèbes, comme d'un passé révolu, une époque à jamais disparue, à voix basse pour que les adultes ne puissent entendre ce dont il était interdit de parler. Il arrivait que le soleil nous surprenne au matin, veillant encore au bord de la fontaine. Un serviteur nous apportait alors à chacun un peu de lait chaud mêlé de miel dans des bols d'argent, me réservant la coupe princière d'or ciselé et gravée au nom d'Aton, et nous nous endormions tandis que les princesses s'éveillaient, nos âmes se croisant à l'aurore. J'avais une tendresse particulière pour la dernière-née du couple royal. Baketaton n'avait pas encore un an, et ne parlant toujours pas elle me rappelait mon enfance dans le temple de Mout. Je la prenais souvent dans mes bras, congédiant sa nourrice, et je la gardais parfois jusqu'au point du jour, la berçant de contes et de chansons quand tous s'étaient endormis.
Un matin, elle repoussa son lait chaud et, par jeu, comme nous le faisions souvent, voulut prendre le mien. Nous échangeâmes donc nos coupes et elle se rendormit profondément ce jour-là, pour ne plus jamais se réveiller.
Le grand bonheur qui avait régné sur la ville lors de mon arrivée disparut soudain. Les nourrices et les précepteurs n'avaient plus le cœur de nous conter les histoires merveilleuses des dieux, le soir, autour du bassin de papyrus.
Beauté restait désormais avec nous dans le palais du Nord, et on ne la voyait plus sur le beau char d'électrum, enlacée par le Roi, à travers les avenues de la ville. Des soldats envahirent le palais, surveillant le moindre mouvement de tous les serviteurs, nourrices et dignitaires. Une indicible angoisse envahissait l'Horizon, le ciel d'Aton se couvrait de nuages sombres, en prélude à la tempête.
La Reine passait des journées entières en compagnie des ministres, et leurs longues délibérations prenaient des allures de conseils de guerre. Je prenais désormais part à leurs réunions, lorsqu'ils faisaient déchiffrer les tablettes orientales par les scribes traducteurs, mais je me rendais compte que leurs principales préoccupations étaient à propos des affaires intérieurs de l'Egypte. Je sentais confusément que le clergé d'Amon engageait une nouvelle épreuve de force contre le pouvoir royal, et que tout dépendrait de la position de l'armée.
On reparla de la mort du co-régent dans le temple d'Amon, de l'empoisonnement de la petite princesse, qui, en fait, avait visé l'héritier du trône, et je fus surpris de découvrir que peu de dignitaires savaient qu'il s'était agi d'assassinats. La Reine leur révéla ces secrets d'état lorsque la pression du clergé de Thèbes devint trop forte au point de se répercuter dans la ville même de l'Horizon. En effet, elle continuait à craindre pour moi et résolut, en accord avec le Roi et les fidèles ministres de m'éloigner pour un temps de la ville. Mais comme elle ne voulait pas prendre le risque d'être trahie, elle décida que, selon une antique tradition, je partirais seul au jour de mon choix, sans prévenir quiconque, sur les routes du pays, en pèlerinage vers les sanctuaires des anciens dieux. Le destin saurait me guider et s'accomplir selon la volonté des dieux et non selon le calcul des prêtres.
Il se passa du temps avant que je me fasse à cette idée de tout quitter une seconde fois. La présence de la Reine au palais me retint encore quelques semaines. Les pièces embaumaient un parfum nouveau, partout elle laissait son empreinte, son odeur, une perle d'un collier sur un siège, une coupe d'albâtre à moitié vide sur un guéridon du jardin, une plume détachée de son bel éventail, un long fil d'or de sa coiffe, un fin tissu de lin où une trace de khôl se souvenait de son regard. Et je suivais dans le palais ces odeurs de santal et d'oliban, ramassant une plume, une perle, un mouchoir, buvant un reste de vin sucré, m'endormant sur un siège dont les coussins gardaient la marque de son corps. Et plus elle s'insinuait en mon âme, plus je tardais à quitter les délices de son Horizon.
FIN DE LA PREMIERE PARTIE
(… à suivre …)
[1] Le Ménoï est un précepteur royal.
[2] Le Kep : collège de princes royaux élevés au palais avec les enfants du harem et des grands dignitaires. De nombreux petits princes étrangers, notamment nubiens, assuraient ainsi au gouvernement de futurs gouverneurs de provinces soumises.
[3] Koush : l'actuelle Nubie, pays situé au sud de la deuxième cataracte, conquis au Moyen Empire et asservi à la XVIIIème dynastie. Les délégations du pouvoir royal étaient alors accordées au Vice-Roi de Koush, un des personnages les plus importants du royaume, d'où l'importance de l'éducation égyptienne dans le cadre du Kep.
[4] Une semaine dure dix jours. Thot a divisé l'année en trois saisons : celle des eaux (Shaït), de la végétation (Pirouit), de la moisson (Shomou) comprenant chacune quatre mois numérotés de un à quatre. L'année nouvelle commence avec le lever de Sothis, au début de notre mois d'août.
[5] Appelés ostraca (du grec ostracon signifiant tesson), ces éclats de pierre ou de poterie peuplent les musées du monde et renseignent sur la vie populaire des égyptiens.
[6] Ptahotep, vizir du roi Izési, Vème dynastie, ancien empire, et auteur d'un enseignement sur l'idéal moral, écrit à l'age de cent dix ans.
[7] Héliopolis, « On-du-Nord » en égyptien : ville très ancienne dont le clergé avait fondé une remarquable école théologique qui influença toutes les écoles égyptiennes, surtout celle de Thèbes.
[8] La hiératique est la forme cursive du hiéroglyphe, utilisée par les fonctionnaires. On reconnaît encore un certain nombre de signes qui ne sont qu'un tracé cursif de l'hiéroglyphe correspondant. Plus tard, le démotique ne permettra plus de distinguer l'image du signe primitif. Dans l'épigraphie monumentale et les papyrus royaux ou officiels, les hiéroglyphes ne cessèrent jamais d'être employés.