Un joli titre bucolique pour un thriller à atmosphère. Dans une campagne désertée des Pyrénées espagnoles écrasée de chaleur, plusieurs destins s’entrecroisent pour le pire.

 

Premier film de Jorge Sanchez-Cabezudo, La nuit des tournesols dérange dans le bon sens du terme. Chacun des protagonistes se retrouve plongé dans des dilemmes moraux qui les dépassent.

 

Qu’est-ce que la justice quand personne ne la réclame ?

Le jeune réalisateur frappe fort en signant une mise en scène brillante et un excellent casting, des acteurs « à trogne » qui donnent réalisme et chair à leurs personnages. On y croit, on y est.

Et on tremble quand ce représentant de commerce en aspirateurs banal et ordinaire se transforme en violeur en série. Sa dernière victime, blessée et traumatisée, parvient à lui échapper. C’est la femme du spéléologue appelé dans la région afin d’explorer une grotte. Suite à un malheureux concours de circonstance, le vieil ermite qui vit là  avec l’idiot du village pour unique voisin est pris pour cible par le spéléologue qui l’a pris pour le violeur.

La rencontre avec les deux gendarmes, l’un jeune et corrompu et son beau-père droit et honnête crée du suspense et donne encore plus de noirceur.

Voilà un petit bijou noyé dans l’indifférence estivale au milieu des sorties tonitruantes des block busters, qui mérite d’être repéré et vu.