De nos jours, en tant qu’artistes, il est de plus en plus difficile de pouvoir espérer un jour faire carrière en musique. Par contre, il existe désormais diverses façons de se faire remarquer grâce à internet. En plus, les coûts reliés à l’enregistrement, la production et la vente des albums sont astronomiques. On parle ici de milliers de dollars pour un simple (single). Pour contrer ceci, présentement, plusieurs artistes optent pour l’auto-production qui est maintenant possible car il y a à notre disposition une panoplie d’appareils et d’ordinateur polyvalent qui étaient jadis inaccessibles. Ce nouveau phénomène fut nommé musique équitable par les fondateurs d’un nouveau label : Reshape-music. Ce label est une société d’édition de musique libre de droit, disponible sur internet, qui est du côté des artistes. Dans les lignes qui suivent seront présentés, un label équitable ainsi que sa philosophie, un site web en partenariat avec Reshape-music ainsi que ce que signifie véritablement l’appellation de musique équitable. Par la suite, nous feront des liens entre la musique équitable et deux des courants de pensée de John Rawls et John Stuart Mill. Pour finir, nous définirons ce qui est favorable et ce qui est défavorable.
Tout d’abord, les labels d’édition de musique libre sont très nouveaux. On a commencé a en parlé dans les années 50, mais ils ne font que commencer à se faire connaître. Un des plus connus, pour l’instant, est le fondateur du terme. Il s’agit de Reshape-music. Il est le premier label à intégrer les principes équitables sur le marché de la musique en Europe. Dans notre génération, les micro-labels et les artistes indépendants sont en fait attirés et même lancés dans l’auto-production. C’est un moyen accessible à une grande partie de la population. Pour environ un millier de dollar, sans compter l’achat d’un ordinateur, il est possible de s’auto-produire. Reshape-music a décidé de les devancés et de leur venir en aide afin qu’ils puissent distribuer leur musique en format numérique ou sur CD à l’échelle mondiale. « En un an, nous sélectionnerons 100 artistes pour l’originalité de leur production, pour leur identité artistique ou sur un coup de cœur ». De surcroît, ils promettent aux artistes 50% des profits générés par les ventes contrairement à un maigre 3% par rapport aux gros labels. Pour la toute première fois, en Europe, les consommateurs décident le prix de l’album à partir d’une échelle de prix préalablement établi par le label. Par exemple, vous êtes intéressé par un album de votre artiste favori, vous décidez de l’acheter et on vous demande de donné un montant entre 5,49$ et 12,49$. Leur objectif est de transformer le monde en rendant la musique indépendante, plus accessible et de faire du public des «consom’acteurs».
Dans le système traditionnel de dispersion des revenus, l’artiste occupe l’avant-dernier rang, soit juste avant la Gestion des Droits Numériques. Quand vous achetez un album chez votre disquaire, 1% va au GDM, 3% à l’artiste, 6% à la plateforme, 6% à la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) en Europe, l’équivalent au Canada est la SOCAN, 21% pour la TVA et tous les frais bancaires et finalement un mince 62% à la maison de disque! Tandis qu’avec la nouvelle solution de Reshape-music, il n’y a que quatre acteurs : la SACEM avec 8%, Reshape-Music et TVA plus les frais bancaires avec 21 % et l’artiste avec un bon 50%. Ceci est plus équitable pour celui ou celle qui a composé l’œuvre.
Il y aurait d’autres labels qui pourraient être nommés ainsi, mais ils ne se donnent pas tous le titre de labels équitables. Gecko Music Prod (Label équitable de Madagascar), Putumayo, Booster, BSTRD INC, I Need It Records, Good Citizen Factory et Le Bon Label en sont quelques-uns. Un des acteurs important de la vente, sur internet, de musique dite équitable est Fair Trade Music. Ce site nous proposera bientôt divers services. Pour le consommateur, l’achat d’albums dont les profits vont vers des artistes et des labels indépendants. Pour l’artiste, un espace publicitaire responsable avec en prime un bonus de 10% aux artistes les plus populaires. Plus la vente d’album est prononcée, plus l’artiste peut investir dans ses projets. En fait, Fair Trade Music est une plateforme musicale sur le web comme l’est Itunes! Mais elle vise plus haut en redonnant une majorité de ses profits aux artistes. Elle défend de nouvelles valeurs dans la société en innovant vers le développement durable.
À ce propos, il serait bien de définir correctement ce qu’est en réalité la musique équitable. Le but premier est d’appliquer les normes du commerce équitable au vaste domaine de la musique. En fait, c’est de transmettre de nouvelles valeurs dans l’industrie et de «créer des rapports plus solidaires, équitables et transparents entre ses différents acteurs». On vise ainsi à une rémunération plus justifié des artistes sur le plan économique, des rapports plutôt entretenu par la confiance et l’échange sur le plan social et une dimension politique afin d’informer les gens et d’influencer positivement l’industrie de la musique. Pendant que la vente de disques ne cesse de baisser année après année, l’industrie de la musique s’informe à propos de ses pertes d’argent causées par les téléchargements illégaux et tente de remédier à la situation en recherchant des manières d’empêcher les copies d’œuvres musicales. Devrait-il plutôt apprendre à se servir de l’outil qu’est internet? C’est ce que des gens ont pensé et voilà maintenant qu’apparaissent des sociétés comme Reshape-music. Tout à fait légal et léguant la moitié des profits générés aux artistes. Par contre, si les grands se pointent avec de nouvelles tactiques de ventes par internet, peut-être tenteront-ils encore de nous usurper!
Toutefois, le but premier d’une compagnie reste de faire de l’argent. Cependant, il y a toujours des limites à respecter. Selon John Rawls, quand des gens doivent prendre des décisions et qu’ils sont haut placés dans la société, ils se doivent de faire abstraction de la place qu’ils occupent et doivent se mettre au même niveau que la population. Alors, peut-être que si ces dirigeants se mettaient à la place des consommateurs, ils verraient que c’est exagéré et que les valeurs transmises par leurs gestes sont plus luxuriants et égocentriques qu’ils ne veulent bien le laisser croire. Rawls visait la liberté et l’égalité pour tous. Dans un autre ordre d’idée, le libéralisme économique entre en ligne de compte. Il est préférable d’avoir le marché équitable et traditionnel sur le marché. Car, il y a alors concurrence, pas toujours saine, mais sans quoi il y aurait monopole. Dans nos sociétés contemporaines, il y a toujours la loi de l’offre et de la demande. La demande dicte l’offre et parfois même l’offre dicte la demande! Cette doctrine vient de John Stuart Mill. De plus, l’État ne devrait pas avoir le plein contrôle de l’économie, mais plutôt avoir un rôle d’intervenant, pour garantir un marché équitable. Le libéralisme de Mill est entièrement opposé au totalitarisme qui veut qu’un seul parti détienne tous les pouvoirs. L’histoire en est témoin, nous avons trop souvent vu des gens s’engouffrer dans leurs pensés et leurs actions dû au fait qu’ils étaient totalitaires. Cela amène souvent la zizanie dans un groupe ou une population. Le lien avec la musique équitable et le libéralisme est que les gros labels étaient en train de dominer totalement le marché. La musique devenait de plus en plus utilitaire. Elle était souvent accompagnée d’un rôle à jouer afin de mieux faire passer un message. On ne peut que penser aux jingles publicitaires ou bien aux vidéoclips qui passe à la télévision. Désormais, ce que visent les sociétés d’édition de musique libre de droit : réunifier musique et sens par rapport à la mélodie. On veut aussi redorer les rapports entre musiciens et producteurs.
De toute évidence, il est certain que ce nouveau type de compagnie ne plait pas à tout le monde. Surtout aux producteurs déjà existants car plus les années avancent, plus les gens se sensibilisent au « vert », qui est écologique. De plus, pour nous, consommateurs, les coûts que nous devons débourser sont moindres que chez les grands commerçants qui se prennent une grosse part du gâteau. Un des avantages de la musique équitable est la plateforme utilisée. Accessible à tous, pas ou peu de coût défrayé à cause du transport des marchandises (CD ou numérique), de plus en plus visible, ne nécessite pas obligatoirement un grand nombre d’employés et est très facile d’accès. Aussi, étant donné que la musique équitable est auto-produite, les studios d’enregistrement perdent un bon nombre de clients. Par contre, l’enregistrement maison a ses limites. Il est possible d’arriver à un bon rendu sonore mais on ne peut égaler un enregistrement studio. Alors, pour l’économie musicale, il peut y avoir des torts, mais pour les artistes, c’est très envisageable. Par ailleurs, la musique équitable sert plus de tremplin pour se faire connaître et pour débuter sa carrière. Certains peuvent s’y trouver très bien, mais d’autres voient toujours plus grand. Avec succès rime argent!
Enfin, les micro-labels sont là pour aider les jeunes talents à sortir des frontières fixées par les géants. Ils peuvent alors se lancer et faire leur propre chemin. Il y a toujours des sélections, mais plus besoin de répondre à autant de critères. Il est plus éthique de payer les gens qui sont à la source de la création que ceux qui s’occupent de la distribution du produit. Quand le produit est bon, pas besoin de chercher, le bouche à oreille fait le travail. Pour rendre la musique équitable plus connu, étant donné que c’est très nouveau, il faut en parler à tout le monde. Étant moi-même artiste, je sais que parfois, beaucoup d’effort peuvent arriver à un résultat très beau mais qui passe souvent inaperçu. Ceci étant dit sans prétention, bien sûr. Il y a tant de talents inconnu à découvrir et des gens grandioses avec beaucoup d’imagination et avec quelque chose d’intéressant à raconter. Pensons plus vert et voyons où le bateau nous mènera. Peut-être vers une destination inconnue? Qui sait? Par contre, un élément est certain, il faut changer les choses et c’est en étant solidaire et en dénonçant les agissements de certains que cela peut finalement changer. En ce qui concerne la production et la vente de disques compacts, je me demande bien si cela durera éternellement ou bien si on ne jurera que par le numérique, car on pourrait alors sauver beaucoup de temps, d’argent et de pétrole!
Alexandre Lapierre
http://www.blog-musique-equitable.org/?page_id=9
http://www.irma.asso.fr/Une-musique-equitable-en-debat
http://www.humanvillage.com/Fair-Trade-Music-pour-une-musique.html
http://ecoloinfo.com/2007/08/10/fairplaylist-la-musique-equitable-et-engagee/
http://www.oyoboo.com/musique-equitable
http://www.saveur-despagne.com/Musique/musique%20equitable.htm
http://klariscope.blogspot.com/2007/04/la-musique-quitable-existe.html
http://www.ethiquemusique.com/index.htm
http://www.persephonemusic.fr/frameset.php?lang=fr
C’est vrai qu’un peu de musqie équitable cela ne farait pas de mal.
Les grands artistes, je veux dire les artistes connus et bien sont souvent des donneurs de leçons.
Ils feraient bien de s’inspirer de votre article.
Très bon article, plein de découvertes pour moi. Bravo et merci.
Musique équitable
Bonjour,
Pour approfondir votre réflexion sur la musique équitable, « La musique assiégée, d’une industrie en crise à la musique équitable » vient de paraître aux éditions de l’Echappée.
Merci pour vos commentaires constructifs! Je vais m’informer à propos de ce que tu m’a dit François. Je compte construire un projet pour les artistes de la relève de ma région. On vendrait nos oeuvres sur CD à partir d’un compte Myspace et 80% des profits iront à une organisation. je n’ai pas encore décidé à quelle organisations ils iront par contre. On peut dire que s’est de la musique équitable et auto-produite. Je vais même faire des demandes d’aides (enregsitrement de morceaux) à certains artistes. Si cela vous intéresse!