La mort d’un grand cinéaste  

Dimanche de tristesse pour les égyptiens et les cinéphiles du monde entier : l’un des grands maîtres du 7ème art, Youssef Chahine, primé à Cannes pour  l’ensemble de son œuvre, vient de nous quitter ce 27 juillet 2008 où il s’est éteint au Caire des suites d’une hémorragie cérébrale…

 

 

Né à Alexandrie en  janvier 1926 dans une famille chrétienne polyglotte et cultivée, attiré très tôt par les arts et l’expression cinématographique, le jeune homme quitta son pays en 1947 pour étudier le cinéma aux  USA, à Los Angelès en particulier.

De retour en Egypte il entama une grande carrière de réalisateur  et de son premier film «  Papa Amine » au dernier « Le Chaos » n’eut de cesse de construire une œuvre  très personnelle, libre et populaire à la fois. Il lutta toute sa vie  contre la censure, l’autocratie, l’intolérance et le fanatisme religieux, au travers de ses œuvres, ce qui lui valut parfois de fortes inimitiés mais en fit également le porte-parole et le symbole de toute la résistance intellectuelle à l’intégrisme prégnant.

Il fit un temps de l’acteur, égyptien lui aussi, Omar Shariff, son acteur fétiche et sublima le talent et la beauté de notre chanteuse Dalida dans un film bouleversant «  le 6ème jour » en 1986.

Outre ses films que nous pouvons voir ou revoir avec bonheur il nous reste de ce grand monsieur du cinéma quelques aphorismes que nous ferions bien de méditer encore et encore à l’heure du formatage intellectuel, de la télé-réalité et du « politiquement correct » par exemple cette phrase du « Destin » :

«  la pensée a des ailes et nul ne peut arrêter son envol… »