Focus sur un mode de valorisation des déchets et sous-produits organiques des industries agricoles et alimentaires en plein développement.

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Le concept est simple : plutôt que de simplement enfouir ou bien d’épandre systématiquement les déchets et sous-produits divers (fibres végétales, déjections animales, ordures ménagères organiques, déchets d’abattoirs,…),  le processus de méthanisation permet de produire du biogaz à partir d’eux.  Lequel représente une très intéressante source d’énergie.

La méthanisation s’appuie sur le processus de digestion anaérobie (= sans dioxygène) que l’on retrouve notamment chez certains micro-organismes, ici mis à contribution, et qui consiste en une fermentation de la matière organique. Celle-ci aboutit à la formation d’un gaz : le méthane (d’où le nom). Ce n’est qu’une fois ce méthane purifié que l’on parle de biogaz. Ce dernier peut alors être injecté dans le réseau de gaz naturel, ou bien servir à la cogénération de chaleur et d’électricité, en passant par une turbine.

A noter que la méthanisation en digesteur puis la récupération du biogaz permettent de totalement neutraliser les odeurs émanant des déchets.

 

 

Mais ce n’est pas tout puisqu’une fois le biogaz extrait, il reste dans le digesteur (cuve dans laquelle se déroule le processus de méthanisation) une très grande partie des matières organiques, le digestat,  qui va pouvoir être valorisée. Ce produit brut renferme encore la quasi-totalité des éléments minéraux (N-azote, P-phosphore, et K-potassium) et des oligo-éléments de la matière initiale. Tous ces composés, fondamentaux pour la fertilisation des cultures, seront utilisés dans les champs.

Mais pour cela, et afin de stabiliser et de rendre plus efficient cet engrais néoformé, le digestat va subir une séparation de phases. On obtiendra alors 3 fractions : une solide (=> compostage, puis : amendement) et deux liquides (engrais liquide azoté et eau ammoniacale => épandage direct).

Les avantages de ces engrais par rapport à ceux confectionnés par l’industrie chimique sont bien concrets : une meilleure absorption par les plantes, pas de consommation de pétrole, et moins d’émissions de gaz à effet de serre.

 

Que ce soit pour la production d’énergie ou pour la production d’engrais moins polluants, la méthanisation s’impose donc comme une technique d’avenir à encourager. Gageons que qu’elle connaîtra, comme cela s’annonce, un développement à la mesure de son potentiel.

Aujourd’hui, la France ne compte que 250 méthaniseurs, dont 90 situés sur des exploitations agricoles. Il est prévu que pas moins de 1300 nouvelles installations soient mises en place d’ici à 2020. Ceci permettrait de fournir en énergie environ 800 000 foyers. Des PME, mais aussi des grands groupes, tels Veolia ou Dalkia, ont d’ores et déjà affiché leurs ambitions pour ce secteur qui est déjà très avancé en Allemagne.

 

 

 

 


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