Qui n'est pas allé en Afrique ne peut comprendre comment on peut tomber sous le charme de ce pays , ses paysages et ses hommes,
C'est en 1987 que Corinne Hofmann, jeune suissesse part en vacances au Kenya avec son compagnon , déjà la magie du lieu la trouble, mais lorsque sur le bac qui les mène vers l'hôtel, elle voit son "premier" guerrier massai , drapé dans ses habits traditionnels et paré de ses bijoux elle ne peut détacher son regard de cet homme , une alchimie s'est produite qui va totalement changer sa vie et sa perception des choses. Envoutée par cet homme, elle va tout quitter pour vivre en véritable samburu , tribu du beau massai , dans un dénuement complet. Elle partage la vie de ces hommes et femmes dont elle ne connait pas la langue, comprend mal les coutumes ancestrales, mais elle tente du
mieux qu'elle peut de s'adapter pensant y parvenir , persuadée que l'amour l'emportera. Mais déjà se profile à l'horizon, la première cassure qui se dessine entre le guerrier massai , l'éducation qu'il a reçu , les coutumes qu'il a suivi et son jeune frère James qui fréquente, l'école ne porte pas la tenue traditionnelle, et est ouvert
vers la modernité. Leur langue même entre frère n'est plus la même , James parle couramment l'anglais , seule langue utilisée à l'école comme le français l'est au mali, alors que le massai ne baragouine qu'un anglais appris dans l'intention de pouvoir communiquer avec son épouse et utilise sa propre langue dans le village .
Le manque de nourriture , les maladies, transforment Corinne au fil des mois, en l'ombre d'elle même et l'horizon s'assombrit irrémédiablement entre Corinne et son époux Lketinga à mesure que l'incompréhension s'installe .
La jeune femme qui entre temps a donné naissance à une fille à la peau un peu plus claire que son père , ne voit sa survie que dans la fuite vers la suisse avec son enfant .
paysages , et la vie qui nous semble dépaysant et riche pour quelques jours de vacances (!)mais irréelle pour toute une vie ..
Ce livre est à lire aussi pour mieux comprendre que parfois le plus grand des amours ne peuvent résister à des éducations , des coutumes différentes . Nous y découvrons aussi , que le mythe du beau massai homme superbe , un peu le prince charmant des rêves de petites filles occidentales , n'existe pas parmi les kenyans des villes , plus ouverts vers le monde . Ils ont beau être magnifiques avec leur peau d'ébène et leurs corps musclés , les massai n'en restent pas moins des hommes d'un monde qui se meurt ,des guerriers qui comme les touareg essayent de s'adapter à la vie d'aujourd'hui sans
rejeter leurs racines , qui se trouvent à la croisée de deux vies totalement différentes l'une pétrie de traditions et l'autre menée par l'instruction , l'argent …
Il est difficile d'admettre qu'une femme choisisse une vie aussi" rustique" alors qu'elle a été élevée dans le confort de la suisse , dur à imaginer qu'une femme occidentale d'une trentaine d'années paraisse aussi inconséquente en décidant de donner la vie à un enfant alors qu'elle côtoie maladie , disette ,bien sûr me direz vous c'est le choix de vie qui lui plaisait mais doit on entrainer d'autres que soi même dans de telles aventure !
Avec un tant soi peu de "jugeote" elle aurait réalisé que des désaccords interviendraient pour l'éducation de son enfant . Après seulement deux ans de vie commune alors qu'elle même a déjà découvert l'inclinaison de son époux vers l'alcool elle souhaite un enfant , leur petite fille naitra avant terme dans un hôpital de brousse.Elle peut être contente que tout finalement se soit bien passé , car elle savait qu'au Kenya l' enfant est à l'homme , elle n'a ni plus ni moins que kidnapper son enfant et lorsqu'on sait les conséquences de tels drames sur les gamins on peut être étonné qu'elle n'est pas pensé à ces possibilités !Elle était pourtant consciente de son acte puisque lorsqu'elle retournera au Kenya quelques années plus tard , leur fille n'étant toujours pas majeure elle ne m'emmènera pas voir son père de crainte qu'il ne la garde.
Bien sûr pour nous occidentaux, il parait inconcevable d'imaginer qu'une jeune femme doive se faire exciser même encore de nos jours ou tout autre chose que vous découvrirez au fil du récit …mais si elle avait amené son beau guerrier en suisse aurait elle accepté qu'il prenne plusieurs épouses et se ballade avec ses cheveux rouges et ses peintures guerrières?
Elle aide encore aujourd'hui la famille de son mari m'a t-on dit , mais qui revient d'Afrique sans "parrainer" une famille même si elle n'est pas sienne !
quelle importance peut avoir si elle a tout vécu comme elle le dit ou si elle a un peu enjoliver ou terni son "aventure" , pourvu que dans quelques années on ne découvre pas que comme le roman "vivre avec les loups " ce n'est qu'une belle fable .
Bonsoir AWA,
encore un livre à mettre sur ma pile « à lire »
j’ai fait « connaissance » avec les massais, il y a longtemps grâce à mon merveilleux prof de français qui nous a donné à lire « LE LION » de Joseph KESSEL.
bises :-*