Cela fait plus de vingt ans qu’on parle de ce projet, mais cette liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, initiée dans les années 1990 par François Mitterrand et remise au goût du jour dernièrement par François Hollande est quelque peu mise à mal en raison de la crise économique et risque de faire partie d’ici quelques temps des grands projets d’utilité publique inutiles.

Initialement, l’objectif de ce projet était de relier Lyon à Turin en 2 heures et de permettre au TGV Paris-Milan d’être très attractif par rapport à l’aérien, avec une durée prévue entre 4 heures 30 et 5 heures. Contribuer à mettre les camions sur les trains pour désengorger les flux de poids lourds de plus en plus nombreux dans les Alpes, devenait une exigence écologique de premier ordre, mais à l’heure actuelle le financement de cette infrastructure pose problème.

L’Europe a déjà payé  50 % des travaux préparatoires de ce tunnel international et la France et l’Italie qui sont les deux pays concernés par ce projet, attendent une nouvelle aide européenne de 40 % pour la réalisation du tunnel de 57 km à travers les Alpes, mais cette aide n’est toujours pas acquise et la France comme l’Italie vont devoir débourser plusieurs milliards d’euros pour le projet global. Ce qui tombe très mal actuellement dans un contexte de maitrise des dépenses publiques. Surtout que la Cour des comptes en France, met l’accent sur le fait que le coût prévisionnel de ce projet fixé au départ à 320 millions d’euros a désormais explosé en passant à plus de 900 millions d’euros.

On peut se poser la question de savoir si ce projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin est-il toujours aussi pertinent ? De plus, que certaines études spécialisées, mettent en évidence que le risque de saturation des infrastructures existantes, n’est pas pour l’instant à l’ordre du jour, puisque cela n’est envisagé qu’à partir de 2035, de quoi voir venir et peut être utiliser la ligne existante qui passe par le tunnel du Mont-Cenis, qui vient d’être remise aux normes et qui reste trop sous exploitée.

Face à tout cela, il est peut-être préférable de ne pas précipiter les choses et de revoir l’intérêt majeur de ce projet, même si le gouvernement actuel demeure inflexible et pense qu’il est inconcevable de renoncer à cette ligne ferroviaire Lyon-Turin.