Différentes études, pseudo-scientifiques, ont toutes mises en évidence que le soldat éprouvait une aversion à tuer son semblable-ennemi sur le champ de bataille. Cela ne relèverait pas d'une absence de courage, car les mêmes qui hésitent à tirer au moment propice font preuve d'audace pour secourir des blessés malgré les risques de se trouver dans les lignes de mire.

 

Le Pentagone estime aujourd'hui que les modes d'entraînement permettent d'obtenir une efficacité à tuer de 90 % pour à peine 55 % au moment de la guerre de Corée par exemple. Le principale obstacle était de contourner, au moyen d'un conditionnement pavlovien, la tendance du cerveau humain à recourir à des motifs moraux pour juger de ses actions. Très naturellement, le cerveau humain est en effet formaté pour ne pas tuer son semblable.

 

Nombreuses sont les entreprises et les institutions officielles qui vivent du bénéfice de la terreur. Leur objectif est de reconditionner le cerveau pour obtenir qu'il agisse automatiquement dans des situations pour tuer.

 

L'entraînement pavlovien consiste à mettre le tueur en situation réelle où le simulacre de la tuerie viendra court-circuiter les valeurs morales et laissera son cerveau reptilien libre d'intervenir sans entrave : on cesse de faire tirer les mercenaires à travers des cibles en carton, pour des cibles mobiles et d'apparences plus qu'humaines.

 

Ajoutez-y un zest de discours, propagande, langage forçant également le soldat à nier l'humanité de l'ennemi(e), mais visant aussi à lui dissimuler la connaissance de cas d'entente entre adversaires (comme ces soldats britanniques et allemands qui s'étaient retrouvés dans les tranchées au cours de la guerre 1914-18 pour fêter ensemble Noël !), à développer le sentiment du « eux » contre « nous », « sauver la liberté »… présentant l'ennemi comme terroriste (plutôt que résistant) et cachant les injustices qu'il a pu subir…

 

Les fêtes de commémoration des morts ; La hiérarchie : impose le crime comme un ordre à exécuter ; Les jeux vidéos contribuent également à dédramatiser l'acte de tuer en l'insérant dans un environnement ludique où il est associé au sentiment jouissif que procure l'adrénaline.

 

Une véritable science a ainsi vu le jour pour développer la tendance à tuer, pour les plus grands bénéfices des groupements d'intérêts privés se rémunérant sur la longévité et l'étendue des conflits (comme les industries de l'armement, les sociétés de sécurité et de mercenaires…).

 

Le problème est que si les soldats, les policiers… n'ont plus de remords à imiter les criminels qu'ils pourchassent, le retour en arrière est impossible. Beaucoup deviennent a-sociaux ou simplement mendiants, trafiquants, incapables de retourner à la vie civile lorsque leur contrat prend fin (privatisation des armées). L'humain n'est pas fait pour tuer.

Lorsqu'il appris à dépasser cette limite, c'est la fuite en avant face à sa conscience : il se retrouve condamné à l'auto-destruction.