Après la défaite de Sarkozy à la Présidentielle tout le monde pensait que les prétendants à sa succession dans son camp ne tarderaient pas à se manifester ! Mais il s’est passé un certain temps pendant lequel les cadors de l’UMP avaient choisi de se neutraliser et de chanter le refrain de l’union parfaite pour gagner les législatives et le couplet de la cohabitation possible et nécessaire ! Il serait temps de désigner tout naturellement un Premier ministre UMP, ensuite si la droite gagnait les législatives !
(Capture d’écran sur lefigaro.fr)
On savait qu’ils étaient au moins trois : Fillon, Copé et Juppé à penser fortement à « l’après ». Mais voilà que Fillon a tiré le premier, sans attendre que les législatives soient passées ! Dans une interview au Figaro Magazine, il a déclaré « qu’il voulait prendre toute sa part, avec d’autres, dans la compétition qui s’annonce à l’automne pour la présidence de l’UMP », décochant même une flèche contre Copé, en affirmant « il n’y a plus de leader naturel à l’UMP » !
Copé s’est senti blessé et a donc répondu à l’ancien Premier ministre… "Vraiment j’invite tous mes amis, toutes générations confondues, toutes sensibilités confondues à l’UMP à suivre ce chemin de la sagesse qui consiste à ne se mobiliser que dans la perspective des élections législatives", a-t-il déclaré à la presse mercredi, selon Le Figaro. Il a encore ajouté : "Qu’il n’y ait pas de leader naturel, certainement. C’est pour cela que nous ferons une élection le moment venu. (…) Moi, j’ai une pensée pour les candidats UMP aux législatives qui doivent de demander pourquoi l’un des nôtres déclare sa candidature maintenant pour un congrès qui aura lieu à l’automne."(source : Metro France)
Donc, une nouvelle bataille des « egos » (comme on disait il y a quelques temps des socialistes) en perspective au sein de la droite ! On sait que pendant tout le quinquennat de Sarkozy, les relations entre Fillon et Copé furent tendues. En 2008, après la réforme de la Constitution qui donne plus de pouvoirs à l’Assemblée, Copé avait déclaré que la France avait en quelque sorte « changé de régime » ! Fillon avait répondu : « non, nous n’avons pas changé de République, nous sommes encore dans un système où c’est le gouvernement qui fait ses propositions et qui engage le débat avec le Parlement» (d’après Le Figaro). En 2009, Copé développe son concept de « coproduction législative » (gouvernement et parlementaires UMP). Cela ne manque pas d’agacer Fillon qui réplique : « que l’origine gouvernementale ou parlementaire d’un texte n’a pas d’importance, le plus important, c’est de savoir si le texte est inspiré par l’intérêt national » ! En mars 2011, à propos du débat de l’UMP sur la laïcité, Fillon émet des réserves… Alors, Copé, sur une radio, s’emporte : «on ne peut pas la jouer collectif pour une fois?» ce n’est là qu’un petit échantillon des passes d’armes au cours du dernier quinquennat entre Fillon et Copé, il y en a eu bien d’autres !
Sur les ondes de RTL, Fillon est revenu à la charge… Il a parlé d’hypocrisie et souligné que le vide après le départ de Sarkozy était une évidence… Il a réfuté le terme de « guerre des chefs » et affirmé que « Jean-François Copé fait parfaitement son travail mais il ne peut prétendre être le leader de cette formation sans qu’il y ait eu un débat démocratique."
Fillon a ainsi rendu public le conflit larvé qui existait avec son rival Copé. Il va tenter de se faire élire député à Paris, puis il aura la mairie de Paris en ligne de mire aux municipales de 2014… Sans attendre, il a abattu ses cartes et révélé que la conquête de l’UMP était sa priorité en attendant la bataille présidentielle de 2017 ! Mais Copé semble bien, pour le moment, contrôler l’appareil de l’UMP et on dit surtout qu’il a l’oreille des militants ! Fillon a décidé de foncer, quitte aussi à gêner les centristes de tout poil qui pourraient se rassembler, se rendre autonomes et lui compliquer la tâche ! Et si la droite gagnait les législatives (ce qui semble improbable…), il pourrait peut-être reprendre sa place de Premier Ministre. Dur pour Copé, mais ce dernier n’a pas encore baissé la garde !
Ce matin un troisième personnage de droite qu’il ne faudrait pas oublier, Juppé, a tenté de recoller les morceaux. Il a déclaré : « je ne sais pas ce que cela veut dire leader naturel»…«Il y a des instances dans un mouvement. Je vous rappelle que nous avons des statuts, un secrétaire général et un vice-président».
Ce qui est presque certain, c’est que la guerre des prétendants au leadership de la droite est loin d’être terminée et je me demande même si après que Sarkozy aura retrouvé un peu de popularité dans l’opinion, il ne reviendra pas jouer les arbitres… Disons en 2016, bien reposé. Juste pour faire une nouvelle campagne présidentielle ensuite !
J’ai entendu à la radio ce matin que la guerre continue… Aliot Marie s’en m^le pour faire une leçon de morale au sniper de la droite !
C’est désolant !
C’est désolant, mais cela fait partie de la vie politique depuis belle lurette et, cette fois encore,çà continue !
C’est caractéristique de tout parti défait à une élection.
En 2002, c’était à peu près le cas du PS…
Dans ce cas précis, reste à espérer un éclatement de l’UMP qui permettra aux électeurs de distinguer enfin la droite respectable (Aliot-Marie, Juppé, Villepin) de la te de pont frontiste qui a gangréné l’UMP ces dernières années (Copé, Hortefeux, Besson, Sarkozy).
poissonrouge,
Ce que vous dites est sans doute possible, mais je crains que « la tête de pont frontiste » forme ensuite une alliance infernale avec le FN !
Cordialement.
Oui, probablement, et c’est même souhaitable !
Il seront ainsi étiquettés comme FN dans les esprits, et n’usurperont plus l’identité d’un parti jugé respectable.