Est-ce une question d’âge ? En ce qui me concerne, sans aucun doute.
Ces sillons qui se creusent sur mon visage, ces cheveux qui deviennent blancs ou encore ces lunettes que je dois porter depuis peu sont le signe indéniable que je vieillis. Même si il m’arrive encore de « faire ma folle » pour délirer avec mes enfants, ici ou là peu m’importe l’endroit (au grand dam de ma mère…) je n’ai pas l’impression d’avoir 40 ans passés. Mais ne nous y trompons pas, ils sont bien là et la machine ne doit pas aussi bien tourner qu’il y a quelques années.
Alors je commence, doucement mais sûrement à faire un peu plus attention et pour moi, faire attention passe essentiellement par ce que je mange. D’ailleurs, à quoi d’autres pourrais-je bien faire attention ?!

J’ai testé récemment le jus de grenade bio. Ses vertus anti-inflammatoires et anti-oxydantes puissantes ne sont plus à démontrer.

Sa saveur douce mais légèrement âcre – due au fait que le jus est obtenu à partir des graines mais aussi de la pulpe blanche et amère qui entoure les graines du fruit – en fait un jus bon pour la santé mais dont le gout particulier est discutable. Ce que n’ont d’ailleurs pas manqué de faire remarquer mes enfants.

 

 

Du coup, comme le jus de grenade n’a pas trouvé son public ( !) j’ai opté pour le fruit. Certes moins riche que le jus mais à mon avis bien meilleur au goût pour des palais d’enfants.
Je montre à mes enfants à quoi cela ressemble et leur explique qu’il s’agit du fruit dont ils n’aiment pas le goût. Du coup, peu enclins à y gouter je me dis que la tâche risque de ne pas être simple.

 

                                        

De retour à la maison, j’ouvre le fruit et les graines d’un rouge éclatant produisent leur effet. Du coup, je me retrouve avec deux petits marmitons qui patiemment détachent les grains brillants de l’enveloppe qui les entoure. C’est très facile et sans risque de leur voir réduits en purée puisque les graines sont assez dures.

Tout bon cuisinier qui se respecte goûte ses plats au fur et à mesure qu’il les confectionne. Et chez nous c’est une règle qu’on applique volontiers. Et chez nous c’est une règle qu’on applique volontiers.
Ca donne tellement envie. Allez, un ou deux pour gouter, maman.

 

 

En grandissant, je pense que le « on mange d’abord avec les yeux » prend une autre signification. Celle qui est de résister à la tentation et de s’imaginer que parce que c’est beau, c’est bon.

Les enfants se regardent et attendent le verdict de l’autre.
« Moi j’aime pas trop, en fait » hasarde le plus jeune
« Oui mais c’est bon pour la santé » se convainc l’aîné.

J’ajoute du sirop d’agave et laisse le tout transpirer dans un saladier, le temps du repas. Les graines sont un peu plus tendres, il y a un peu de jus. J’annone fièrement le dessert.

                                               

 

A quoi bon, ils s’étaient déjà fait leur propre idée et comme souvent,

c’est maman qui finit les plats !