Il y a quelques semaines à peine, les propos de la présidente du FMI, le Fond Monétaire International, prêtant de l’argent en échange d’un sérieux coup de vis budgétaire, Christine Lagarde, ont fait polémique. Alors en visite en Grèce, elle a proféré que les habitants devaient payer leurs impôts convenablement. Une phrase rejetant la responsabilité sur les grecs, autant dire, ils sont victimes de leur propres pièges et ne doivent qu’à eux mêmes la situation dans laquelle ils se trouvent. Une provocation, dans un ton tout à fait sarkozien, qui a fortement déplu. Pourtant, loin de vouloir incriminer les citoyens de ce berceau de la Démocratie, le pays est champion d’Europe des malversations, la fraude est onéreuses et pèse sur le budget. Un grand coup de balai est nécessaire pour rééquilibrer la situation.
Selon les calculs, les détournements coûteraient plus de 800 millions d’euros chaque année à l’Etat. De l’argent ne rentrant pas dans les caisses nationales, un acte dont le pays ne peut pas se permettre dans l’état où il se trouve, en déliquescence et cerné de près par des mesures de restrictions. Pour palier à ce défaut de paiement et combler le fossé engendré par la dette, on a sonné les cors de chasses et les chiens sont partis à la recherche des mauvais payeurs.
Ainsi, depuis 2010, le gouvernement hélène s’est rendu compte que plus de 200.000 cas de fraudes courraient, des abus au niveau des retraites et des prestations sociales. Ces deux secteurs sont justement dans la ligne de mire des restrictions voulues par le FMI et la Communauté Européenne.
L’administration en charge de ces deux secteurs était, jusqu’à un temps encore récent, un vaste champ où magouilles rimaient avec combines. Petits arrangements et pots de vins étaient monnaie courante. De ce fait, il n’était pas rare de voir des pensions d’handicap versées à des grecs en pleine capacité de leurs moyens. Dans le même genre, on n’était pas choqué d’octroyer des pensions de retraite à des personnes mortes dont le décès n’avait pas été signalé par la famille. Des situations absurdes causées par un manque de contrôle sur tenants et les aboutissants des sommes versées.
L’exemple illustrant le mieux cette dérive est incarné par l’île de Zante, en mer Ionienne où le taux d’aveugles est anormalement élevé. Il y aurait 700 personnes, sur les 39 000 habitants, atteintes de cécité, dont un conducteur de taxi. Elles toucheraient une pension d’invalidité s’élévant à 724 euros tous les deux mois. Pour bénéficier de ces subventions, le seul contrôle était de se rendre, ou de se faire représenter, à Athènes pour qu’un bureau valide l’invalidité. Sur les 700 "aveugles", seuls 100 ce sont rendus dans la capitale et, seulement, 50 étaient réellement aveugle.
Le gouvernement a tenu à médiatiser le cas de la petite île pour signifier sa lutte contre la tromperie agravée.
Tous les ans, la Grèce dépense près de 7 milliards d’euros, 2 milliards pour les allocations chômages. Un montant tout à fait dans la normes des autres pays européens. Cependant, là où cela diffère, c’est dans l’efficacité dans la lutte contre les disparités sociales.
Outre ces subventions sociales entachées par la négligences, les forces de l’ordre remontent la piste d’un autre crime communément effectué par les entreprises, la déclaration de cotisations sociales fictives. Les policiers ont ainsi pu faire la lumière sur plus de 4 000 cas où des travailleurs non assurés se sont vu vendre une couverture à un prix abusif.
L’accusation de Madame Lagarde est mal venue, certes des malversations existent toujours en Grèce, mais les pouvoirs publics sont en train de mettre en place des vastes opérations de régularisations. Des mesures qui font grincer des dents, tellement elles semblent liberticides. On parle d’une base de données nationale créée pour recenser toutes les demandes d’invalidité. De plus, les élus pensent mettre en place une surveillance des dépenses de ses citoyens via la collaboration des banques, des caisses d’assurance et des services publiques (tels que les hôpitaux ou les compagnies de transports). Chaque transactions devraient se trouver enregistrée dans un fichier général.
Bien entendu ces informations resteraient confidentielles et seraint étroitement gardées par le ministère des finances. On pense bien que ce genre de renseignement ne pourraient pas intéresser des grands groupes commerciaux afin de concocter des offres d’appels sur mesure afin d’attirer de nouveau client.
En procédant de la sorte, la Grèce va économiser 110 millions d’euros par an. Une goutte d’eau par rapport aux 12 milliards d’euros que le gouvernement doit accumuler en 2013 et 2014.
Il y a des carences graves et dans les moments de difficultés, tout le monde doit s’entre-aider. Comment cela encore possible que les richissimes armateurs ne paient pas d’impôts et ne participent pas à l’effort économiques? Que dire de l’église orthodoxe dont les propriétés immobilières ne sont pas consignées dans des cadastres et de ce fait ne paient pas d’impôt foncier ? En faisait participer ces deux mines d’argent, ne connaissant pas la crise, à part peut être la crise de foi pour l’Eglise, la Grèce ne serait peut être pas sauvée mais, ce petit coup de pouce de la part des ces citoyens les plus aisés, serait un geste bien appréciable.