La Gauche française, a-t-elle encore un avenir présidentiel? Et surtout a-t-elle une crédibilité présidentielle? Plus particulièrement, le parti socialiste. Alors qu’à Droite, l’UMP réunie autour d’un seul candidat, doit faire face à ses démons et son potentiel électoral d’extrême-droite; la Gauche, elle, se déchire. 

Comment comprendre qu’il y ait autant de candidats à l’investiture au parti Socialiste? Tout simplement parce qu’il n’y a aucun représentant légitime. Martine Aubry, la première secrétaire, a été élue dans des conditions rocambolesques et elle n’a fédéré les socialistes qu’en battant Ségolène Royal qui, elle, est soit adulée soit détestée. Francois Hollande, le plus brillant, n’a pas de carrure présidentielle. Arnaud Montbourg lui ne trouve le moyen d’exister qu’en sabordant le navire. Et les autres? Qui sont-ils aux yeux des français? La question de la possible candidature de Dominique Strauss-khan est récurrente? Aucun doute qu’il a envie de se présenter, mais est-il certain de gagner? En 2007, il n’était pas le premier choix des sympathisants socialistes. Son image pose également problème. Patron du FMI, dont les choix en terme économiques sont discutables et discutés, l’homme au cigare, apparait-il comme un homme de gauche? Un souci d’image qui colle à l’ensemble des grands représentants socialistes qui apparaissent parfois plus comme des politiques de "droite refoulée". Devant le contexte international bouleversé, les socialistes pâtissent d’une image de parti incapable de faire face. De plus, leur programme politique tient en une seule ligne: " votez pour nous sinon c’est Sarkozy!". Les clés du pouvoir ne devraient jamais s’acquérir sur des fondements aussi indignes. Pauvre France des Lumières!

Que dire des verts. Sans nul doute que la belle percée des verts aux européennes est due à la présence du ultra médiatique et talentueux communicant Dany "le rouge". En mauvais terme avec Cécile Duflot, qui apparait parfois comme hargneuse parce que trop virulente, Cohn-Bendit a préféré jeter l’éponge. Eva Joly, bien que considérée pour son grand sens politique, est moins populaire que l’animateur Nicolas Hulot. Plus jeune et écologiste reconnu, il est le seul à parler d’écologie avec des mots simples alors que les discours des autres écologistes, sont, expérience oblige, plus politisés. 

S’étendre sur l’extrême gauche est malheureusement impossible. Les partis semblent tout aussi innombrables que leurs sympathisants sont aussi peu nombreux. Incapables de s’entendre, ils sabordent la voix de leur électorat pour mieux les abandonner au parti Socialiste lors des seconds tours. On attendait beaucoup du parti de Jean-Luc Mélanchon, mais entre désertions et interviews "guignolesques", l’ancien socialiste a perdu tout son poids politique lorsqu’il était le "rouge socialiste". Le parti communiste est dépassé chaque année, pâtissant encore de l’image de la vieille URSS. A l’école, les élèves font toujours le rapprochement entre communisme soviétique et les communistes français d’aujourd’hui. Triste exemple! 

Alors, la Gauche va-t-elle encore perdre?