Les derniers scandales, éclaboussant notre classe politique, ne nous étonnent même plus. En sommes – nous arrivés à un point, que ce genre de malversations soit devenu le modèle du genre ?

 

Décidément, on a bien du mal à croire, que le monde politique se moralise. Il ne se passe plus une semaine, voire une journée, sans qu’une révélation vienne ternir un peu plus la classe dirigeante, déjà bien écornée.

 

Ainsi, Robert Bourgi, ce week end, a dénoncé les dons en nature d’un grand nombre de pays africains. Les récipiendaires n’étaient autre que Jacques Chirac et Dominique de Villepin, alors que le successeur du premier à l’Elysée n’a jamais, si on se base sur les affirmations de R.B., poursuivi dans cette voie. Oublions au passage, que ce successeur fut, à l’époque visée, Ministre de l’Intérieur.  On se croit donc dans un mauvais roman, lorsque certains accusent d’instrumentaliser ce type d’accusations, alors que d’autres n’ont que pour seule défense leur honneur et la promesse d’engager des poursuites judiciaires.  Pourquoi n’avoir pas révélé ces affaires plus tôt ? Pourquoi aujourd’hui ? A quelques mois d’un scrutin essentiel pour la nation, à quelques jours du verdict dans une affaire hautement politique…Tout est sombre dans cette histoire, et les certitudes s’envolent les unes après les autres.

 

Cette affaire fait suite à l’histoire des rétro commissions dans l’affaire de Karachi (l’attentat , commis en mai 2002, a tué 14 personnes) , au cours de laquelle le nom de l’actuel président de la République a été cité à plusieurs reprises.  Mais, il y eut aussi des précédents, avec des enveloppes remises à des Hommes politiques pour financer leur campagne politique par une riche milliardaire, qui le vaut bien.  Mais, on n’oublie pas non plus le suicide de Pierre Bérégovoy, qui laissait exploser un scandale, par trop vite oublié. Et, que dire de l’affaire des « bijoux de Bokassa », ou encore des frais de bouche exorbitants, qui semblent frapper tous les occupants de l’Hôtel de Ville de la Capitale, ou encore les vacances, passées non pas aux frais de la princesse mais aux dépens d’un peuple en révolte,…

 

Les affaires se multiplient à une vitesse vertigineuse, sans que l’on sache le fin mot de chacune des procédures. Prescription, Secret de l’Instruction, Multiplication des procédures visant à brouiller les pistes, … On ne comprend plus ce qui pousse nos dirigeants à agir ainsi, et pourtant on aimerait tant savoir. Dans son livre La République des mallettes (à paraître le 14 septembre) , Pierre Péan revient sur  des hommes troubles, ayant entouré, à un moment ou à un autre, l’actuel président de la République. L’enquête produira – vous verrez dans quelques jours – bien des remous, qui eux aussi finiront par s’éteindre seul.  On y évoque des menaces de mort à peine voilée, des  transferts d’argent inexplicables,…le tout, alors que l’auteur lui-même reconnait ne jamais avoir rencontré l’un des principaux mis en cause dans son ouvrage. Il n’a jamais demandé (officiellement) en tout cas à l’un des principaux protagonistes, mis en cause dans son livre, de pouvoir apporter une réponse même informelle. Le problème est que même l’auteur de l’article, pourtant réputé professionnel et méthodique, reconnait s’arroger le droit de ne pas demander de droit de réponse (ou de suite) aux mis en cause. Nous ne sommes plus dans du journalisme, à moins que nous soyons vraiment parvenus à vivre dans une société bananière.