La France en première ligne sur le marché du nucléaire australien

 

 

 

Si l’ Australie a longtemps rejeté l’éventualité d’une exploitation de l’énergie nucléaire sur son sol, se contentant d’approvisionner les grandes puissances étrangères en uranium, le gouvernement australien semble aujourd’hui plus enclin à développer une énergie à la fois abondante, stable et décarbonée. Le Premier ministre d’Australie méridionale Jay Weatherill a en effet annoncé la création d’une commission royale pour l’énergie atomique destinée à évaluer le potentiel et les opportunités liées au développement d’une production nucléaire d’électricité. Une initiative qui semble bénéficier du soutien populaire.

 

 

L’Australie dispose à ce jour de réserves d’uranium considérables propices au développement d’une industrie nucléaire puissante et très rentable. Industrie pour laquelle la population australienne serait aujourd’hui plutôt favorable selon Ziggy Switkowski, ancien président de l’Organisation des sciences et de la technologie nucléaire australienne. En effet, si la catastrophe de Fukushima en 2011 avait quelque peu refroidi l’opinion publique, celle-ci semble désormais convaincue que l’énergie nucléaire est à ce jour la seule alternative valable à l’exploitation abusive des combustibles fossiles, beaucoup trop polluants en émissions de gaz à effet de serre. 

 

Ajouté à cela, le développement du nucléaire serait également l’occasion de créer une industrie de classe mondiale fortement créatrice d’emplois. Comme l’a déclaré Jay Weatherill, "l’Australie possède un avantage considérable via ses réserves en uranium, une richesse comparable au pétrole du sol-sous saoudien". Son exploitation permettrait donc d’envisager une énergie à la fois abondante et très bon marché, et la création de plusieurs milliers d’emplois.  

 

Le sénateur libéral Sean Edwards estime quant à lui qu’il est temps pour l’Australie méridionale de s’engager pleinement dans cette voie via le développement des filières de stockage de barres de combustible et de production d’électricité. Des filières en devenir qui attireraient les capitaux extérieurs nécessaires à la relance de l’économie régionale dans les cinq ans. "L’énergie nucléaire pourrait nous faire passer d’une des productions d’électricité les plus chères à une des plus compétitives, avec pour seul coût les poteaux et les câbles", a-t-il déclaré. 

 

Si ce projet semble donc des plus prometteurs pour l’Australie au regard des perspectives de rentabilité de l’énergie nucléaire dans ce pays, il pourrait s’avérer également très positif pour la filière industrielle nucléaire française. Le groupe Areva, qui entretient de nombreuses relations commerciales en Australie via la prospection et l’exploration de mines d’uranium, prépare le terrain depuis de nombreux mois et s’est repositionné récemment comme un partenaire privilégié en termes de technologie nucléaire. Le groupe français a en effet offert à la commission royale ses spécialistes et la pleine collaboration de ses services dans les études de marché et d’évaluation à venir. Dossier à suivre donc. 

 

Crédits photo : Vonvon

Une réflexion sur « La France en première ligne sur le marché du nucléaire australien »

  1. Est-on sérieux et crédible quand on dit « convaincue que l’énergie nucléaire est à ce jour la seule alternative valable / aux combustibles fossiles » et « perspectives de rentabilité du nucléaire » ?

    Le nucléaire en plus d’être hyper dangereux de la mine aux déchets, à des coûts en augmentation constante.
    La bonne nouvelle (étude de l’Agence Internationale des Energies Renouvelables (IRENA) c’est les coûts des renouvelables baissent tous les ans, et l’AIE annonce la parité reseau sur 80 % de la planète !

    Tous les pays développé ont des objectifs proche de 100 % renouvelables.
    En France, bénie des dieux pour les renouvelables, c’est encore tabou pour certains, d’où « censure » d’une nouvelle étude officielle de l’ADEME, validant ce potentiel (même coûts, mais des milliers d’emplois en plus, et 0 risques pollutions déchets !) :
    100% d’électricité verte en 2050 ?
    http://www.latribune.fr/economie/france/100-d-electricite-verte-en-2050-467904.html

    Et niveau ensoleillement, l’Australie ??! :-))

    – Le nucléaire touché au porte-monnaie :
    Areva dans les 4 miliards de pertes !

    – Le nucléaire touché au COEUR :
    EPR Flamanville: une anomalie pourrait condamner le réacteur :
    http://www.boursorama.com/actualites/epr-flamanville-une-anomalie-pourrait-condamner-le-reacteur-f63dd8f5f4866c33147d9318f633b618

    – Le nucléaire roule sans assurance, et à tombeau ouvert, d’où les nombreuses sorties de route :
    Tree Mile Island aux USA, Tchernobyl en URSS, Fukushima au Japon …

    Il nous reste heureusement la belle solution déjà mise en place dans plusieurs pays : ne pas démarrer cette future poubelle atomique, comme les autrichiens (1978), les italiens (1986) suite à des référendums, les allemands qui ont fait un parc d’attraction des bâtiments neufs 🙂

    A propos des scénarios et emplois, tout est sur NégaWatt : http://www.negawatt.org

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