François Fillon a affirmé que pour faciliter la libération de l'otage franco-colombien Ingrid Betancourt la France était disposée à accueillir sur son territoire des membres du groupe terroriste des FARC.

C'est lors d'une interview sur TF1 que le premier ministre a fait cette précision : « La France est disposée à faire tout ce qui est nécessaire pour permettre la libération d'Ingrid Betancourt et l'accueil des militants des FARC fait partie de cet effort ».

Ensuite, François Fillon a commenté la présence d'un avion et d'une équipe médicale ce week-end à Cayenne, capitale de la Guyane française, pour pouvoir assurer l'évacuation de Ingrid Betancourt en cas de libération.

De cette façon, notre gouvernement disposerait de notre territoire pour accueillir des membres d'une organisation reconnue comme terroriste par la France et l'Union européenne ! Sous quel statut pourra-t-il recevoir ces hommes qui ne peuvent bénéficier de l'asile politique, et comment va-t-il empêcher que ces guérilleros ne soient pas traînés devant le Tribunal pénal international pour atteinte aux droits de l'homme ?

Je ne comprends pas non plus la présence de cet avion en Guyane alors que la Croix-Rouge a déjà dépêché sur place un avion et plusieurs hélicoptères ? Le temps que l'appareil français arrive en Colombie, Ingrid Betancourt, si elle est libérée, sera depuis longtemps hospitalisée et sous haute protection.

Le gouvernement qui affirme n'avoir aucun contact avec les FARC et ne pas négocier avec les terroristes déplace un avion et fait des annonces fracassantes qui, légalement, ne pourraient être suivies d'effet nous jetterait-il de la poudre aux yeux alors que plusieurs sources en Colombie et au Venezuela affirment que le téléphone satellitaire utilisé par Raúl Reyes, le numéro 2 des FARC, téléphone qui avait permis la localisation du chef terroriste et son élimination par l'armée colombienne, lui aurait été offert par la France pour négocier la libération d'Ingrid Betancourt.

La France joue-t-elle un double jeu, jusqu'à quel point est-elle la complice de Bogotá ou des FARC ? Et vis-à-vis des Colombiens qui ont trouvé un asile politique en France pour échapper aux massacres des FARC, n'est-il pas odieux d'à présent leur amener leurs ennemis à domicile ? Imagine-t-on Ingrid Betancourt libérée se promenant à Paris pour se retrouver nez à nez avec un de ses anciens tortionnaires ?