du front populaire à la seconde guerre mondiale.

 

On ne peut détacher la Franc-maçonnerie de l'histoire puisqu'elle est cultivée dans les obédiences par les échanges sur les évolutions politiques et sociales, elle est le reflet des tendances cléricales, libérales ou gauchisantes.

Du 19 au 23 octobre 1921 se tient à Genève un congrès maçonnique international. La Grande Loge de France et Le Grand Orient de France signent ensembles la déclaration des principes du Congrès Maçonnique International de Genève. Cette déclaration est la suivante :

 

«La Franc-maçonnerie, institution traditionnelle philosophique et progressive, basée sur l'acceptation du principe que tous les hommes sur terre sont frères, a pour but la recherche de la vérité, l'étude et la pratique de la morale et de la solidarité. Elle travaille à l'amélioration matérielle et morale ainsi qu'au perfectionnement intellectuel et social de l'humanité. Elle a pour principes la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté de conscience. Elle a pour devoir d'étendre à tous les membres de l'humanité les liens fraternels qui unissent les franc-maçons sur toute la surface du globe. La Franc-maçonnerie considérant le travail comme un devoir de l'homme, honore également le travail manuel et le travail intellectuel. Elle forme donc une association d'hommes probes libres et dévoués, qui, liés par des sentiments de liberté, d'égalité, et de fraternité, travaillent individuellement et en commun au progrès social, exerçant ainsi la bienfaisance dans le sens le plus élevé».

 

On ne peut qu'être d'accord avec cette déclaration, mais pourquoi tant de mystère sur ce qui se passe dans les Obédiences ? Pourquoi faut-il le secret des réunions, pourquoi faut-il être initié, autant de questions qui montrent qu'elle n'est pas devenue majeure. S'entourer de secret s'est donner des arguments à ceux qui sont contre et toutes déclarations si solennelles soient-elles ne changeront rien quand au fait qu'elle est accusée de secte même si elle œuvre pour le bien de l'humanité, ce qu'elle prétend.

 

La montée des périls fascistes concrétisés par les émeutes du 06 février 1934 en suite à l'Affaire Staviski, est pour la gauche l'occasion de vives réactions qui se traduisent aussi bien par une recherche de l’union des socialistes et des communistes, que par de nouveaux espoirs.

D’abord, les années 1934 et 1935 sont pour les communistes les années de la réintégration dans la collectivité nationale, mais aussi de l’antifascisme (Comité de vigilance des intellectuels antifascistes ou CVIA). En effet, les émeutes du 6 février, mais aussi la montée de l’extrême droite en France poussent les communistes à signer un pacte d’unité d’action avec les socialistes en juillet 1935. En 1935 également, la CGTU ( Confédération Générale du Travail Unitaire), qui avait fait scission avec la CGT peu après le congrès de Tours, est réintégrée à la CGT.

En 1935 s’effacent alors quelques uns des dommages créés par la scission de décembre 1920. On assiste donc à un rapprochement des socialistes et des communistes, mais qui ne se justifie pas seulement, pour les communistes en tous cas, par la menace de l’extrême droite. En effet, il y a, à partir de 1933 et 1934, un changement de la ligne politique de la IIIe Internationale, face à l’arrivée d'Hitler au pouvoir, mais aussi face à celle de Mussolini. Le parti communiste doit alors sortir de son isolement et de la logique de révolution, afin de rallier à lui le plus de sympathisants possible, et barrer la route aux mouvements d’extrême droite. Servi par la crise de 1929, qui touche la France à partir de 1931 et 1932, le PCF se fait le défenseur des «petites gens», victimes de la crise et de la paupérisation ambiante.

 

De plus, Thorez [1], premier secrétaire du PCF, opère un tournant nationaliste, et exalte désormais la Marseillaise. Désormais, socialistes et communistes marchent ensembles. Mais ce rapprochement se vit essentiellement au niveau des dirigeants de la gauche. Les militants, eux, se trouvent solidaires les uns des autres, socialistes, communistes, trotskistes ou anarchistes, face à la matérialisation de la lutte contre le fascisme, et la guerre d'Espagne.

Des sympathisants de toutes les mouvances de gauche, des sociaux-démocrates aux anarchistes, rejoignent les rangs des milices du POUM (le Parti Ouvrier d'Unification Marxiste organisation révolutionnaire Espagnole créée en1935, dissoute en 1937 qui a qui a participé à la guerre d'Espagne contre Franco), de la CNT (Confédération Nationale du Travail organisation anarcho-syndicaliste fondée en 1910, qui devient le principal syndicat ouvrier Espagnol) ou plus tard des Brigades internationales. La guerre civile espagnole a de lourdes conséquences psychologiques sur les militants, qui prennent alors conscience des dangers réels du fascisme, mais aussi de l’espoir que suscite une possible victoire. Espoir au sud des Pyrénées, mais aussi au nord, avec la victoire du Front Populaire.

 

Les élections législatives de 1936 voient la victoire du Front populaire et débouchent sur le premier gouvernement à dominante socialiste de la IIIe République. Léon Blum [2] nommé par le président de la république Albert Lebrun [3] le 01 juin 1936 devient président du Conseil. Le gouvernement est composé seulement de socialistes et de radicaux, les communistes le soutenant de l'extérieur. Ce gouvernement de Front populaire est également le premier à comprendre des femmes, alors qu'à cette époque elles ne peuvent pas encore voter en France. Plusieurs personnalités sont issues du socialisme municipal. Il comprend des francs-maçons comme Paul Ramadier [4], Camille Chautemps [5], Maurice Violette [6], Jean Zay [7].

 

Le Front populaire entre en fonction en succédant à celui de Laval [8] et doit faire face à une grève spontanée qui a commencé avant la formation du gouvernement. Cette grève s'étale de mai à juin1936. Elle démarre dans les usines d'aviation du Havre. Le 11 mai, 600 ouvriers et 250 employés des usines Breguet arrêtent le travail pour demander la réintégration de deux militants licenciés pour avoir fait grève le 1er mai. L’usine est occupée et les tentatives de la police de déloger les grévistes échouent, les dockers se solidarisant des grévistes. En deux jours, ces derniers obtiennent satisfaction. Le 13 mai, c'est au tour des usines Latécoère, à Toulouse, puis le 14 à celles de Bloch, à Courbevoie, d'être occupées. Le 24 mai le rassemblement en souvenir de la Commune de Paris rassemble 600 000 participants, brandissant des drapeaux rouges et chantant des hymnes révolutionnaires. Le lendemain, de nombreuses grèves débutent en région parisienne, elles obtiennent généralement rapidement satisfaction.

Pour la première fois également les entreprises sont occupées par les grévistes, qui organisent des comités de grève. On compte 12 000 grèves, dont 9 000 avec occupation, entraînant environ 2 millions de grévistes, des bals populaires sont donnés dans les usines et les Grands magasins ce qui fait dire à Simone Veil, (que l'on ne présente plus), que ce sont de véritables grèves de la joie, mais elles témoignent de la situation économique de la France de 1936.

 

Les accords de Matignon [9] entre le gouvernement, le patronat, et les syndicats dont la CGT, et le PCF engage tout son poids pour que les grévistes retournent le plus vite possible au travail. Ces accords sont annoncés par Roger Salengro [10] ministre de l'intérieur du Front populaire du gouvernement de Léon Blum. Cet engagement, resté célèbre par la phrase de Maurice Thorez «il faut savoir terminer une grève», traduit une volonté d’apaisement du climat social en France de la part de tous les dirigeants de la gauche, communistes compris 

 

[1] Thorez.

Maurice Thorez, né à Noyelles-Godault, Pas-de-Calais, le 28 avril 1900 et décédé en mer Noire, le 11 juillet 1964, a été secrétaire général du PCF de 1930 à 1964, ministre de la fonction publique de 1945 à 1947 et vice-président du conseil en 1947.

L'irrésistible ascension d'un jeune ouvrier communiste de 1924 à 1930.

Timbre soviétique à l'effigie de Maurice Thorès en 1965.

Au sein du jeune parti communiste, secrétaire à la propagande de son département en janvier 1923, il devient permanent au printemps de la même année. Il fait partie de ces jeunes ouvriers que le parti voudrait former et promouvoir à des postes de responsabilité. Après plusieurs voyages à Moscou pour suivre des cours de Marxisme, Maurice Thorez impressionne également les militants du Pas-de-Calais qui le délègue au congrès national de Lyon, en janvier 1924 où il est élu suppléant du Comité directeur.

En février 1926, au 6e plénum de l'Internationale, à Moscou, il obtient la confiance de Staline, Thorez est confirmé au bureau politique, parmi 12 autres membres dont le secrétaire en titre, Pierre Sémard. Thorez, qui reste secrétaire à l'organisation est naturellement l'un des hommes forts de cette équipe. Le 22 avril 1927, le ministre de l'Intérieur avait annoncé à Alger «le communisme voilà l'ennemi». Thorez avait déjà été condamné à des amendes à cause de son action contre la guerre du Maroc. Le 30 juillet, des inspecteurs de police essaient de l'interpeler devant le siège du PC, rue Lafayette, mais il réussit à s'enfuir et passe dans la clandestinité. En 1928, Maurice Thorez est l'un des principaux dirigeants du Parti communiste, il souhaite s'ancrer dans une circonscription et son choix se porte sur Ivry-sur-Seine, une commune de la banlieue rouge, où il se présente comme député, mais sans pouvoir faire campagne, car il est toujours clandestin. Son résultat est honorable, mais il est battu, comme la plupart des candidats communistes qui paient ainsi l'isolement qui résulte de la ligne «classe contre classe».

L'équipe dirigeante communiste, jeune, issue de la classe ouvrière, est formée de révolutionnaires professionnels, bénéficiant d'une solide expérience des affrontements avec la police, de la clandestinité, mais sachant également jouer des moyens légaux, par exemple les mandats de députés pour bénéficier de l'immunité parlementaire. Ces dirigeants sélectionnés avec «clairvoyance» extrêmement brillants au départ, ont reçu en outre une solide formation théorique au gré de leurs passages à Moscou.

L'annonce du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, et la déclaration de guerre, le 3 septembre, vont complètement bouleverser la situation du parti communiste. Il semble que Thorez, en vacances dans les Alpes, n'ait pas été mis au courant de la signature du pacte. À Paris, l’Humanité est saisie dès le 25 août 1939. Le 1er septembre, le groupe parlementaire communiste réuni sous la présidence de Thorez décide de voter les crédits de guerre pour réagir à l'agression Allemande contre la Pologne. Le 3 septembre 1939, Thorez répond à l'ordre de mobilisation et rejoint son régiment à Arras. Les hommes étaient en effet mobilisables jusqu'à quarante ans

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[2] Léon Blum.

200px-leon_blum_reading.1244818782.jpgLéon Blum (9 avril 1872 – 30 mars 1950) est un homme politique socialiste. Il fut l'un des dirigeants de la Section Française de l'Internationale Ouvrière, SFIO, et président du conseil, c'est-à-dire chef du gouvernement Français, à trois reprises, en 1936-1937, en 1938 et en 1946. Il a marqué l'histoire politique Française pour avoir refusé l'adhésion à la IIIe Internationale communiste en 1920, et pour avoir été le président du Conseil du Front populaire en 1936.

Il a refusé d'aider militairement les républicains Espagnols, pendant la guerre civile en Espagne, ce qui a entraîné le retrait des communistes du Front Populaire qui était composé à la base du Parti communiste, de la SFIO, des radicaux et de Divers gauche. En juin 1937, Léon Blum démissionne du poste de président du conseil. Ses réformes auront représenté de grandes avancées sociales (congés payés, semaine de 40 heures, établissement des Conventions collectives, femmes au gouvernement, (elles n'avaient pas le droit de vote).

Élève du lycée Henri-IV, il y rencontre l'écrivain André Gide et publie ses premiers poèmes à l'âge de 17 ans dans un journal créé avec celui-ci. Il est admis en 1890 à l'École normale supérieure. Mais, il se désintéresse des cours et est exclu de Normale Sup à la fin de sa première année, ayant échoué à l'examen de la licence un échec entraînait alors l'exclusion de l'École.

Il hésite alors entre le droit et la littérature, et entreprend finalement les deux à l'université de Paris, en visant une carrière de fonctionnaire. Il fut licencié ès lettres en 1891 et en droit en 1894. Léon Blum est reçu à sa deuxième présentation du concours du Conseil d'État à l'âge de 23 ans et nommé auditeur au Conseil d'État en décembre 1895. Il y fera une brillante carrière de près de 25 ans, seulement interrompue par ses fonctions de chef de cabinet de Marcel Sembat, ministre socialiste des Travaux publics en 1916 dans le Cabinet Viviani. Il respectait la religion juive de ses pères, il se sentait juif et Français car il pensait que l'un n'empêchait pas l'autre, et, par la suite, s'engagea dans beaucoup de mouvements sionistes après la guerre.

Léon Blum se lance réellement en politique durant l'affaire Dreyfus de 1894 à 1906, y jouant un rôle actif dans la coordination des «intellectuels». Dès lors, son action militante à la SFIO commence vraiment. C'est en compagnie de Jaurès qu'il participe à la fondation de L'Humanité en 1904. Dans la guerre d'Espagne, Léon Blum fut empêché d'intervenir ouvertement par l'opposition des radicaux et du Royaume-Uni, principal allié de la France. Il dut choisir, contre l'avis des communistes, la non-intervention.

On peut noter que les rapports avec l'Italie furent beaucoup plus difficiles qu'avec l'Allemagne. Sur le plan intérieur, le gouvernement Blum parvint à résoudre la crise sociale. Mais dès l'été 1936, il dut faire face à diverses difficultés, parmi lesquelles la dévaluation du franc à cause de la situation monétaire et la politique financière en général, qui transformèrent l'inquiétude de la droite en opposition résolue.

Lors de la signature des accords de Munich, fin septembre 1938, Léon Blum n'exerçait aucune fonction gouvernementale. Il était président du groupe SFIO à la chambre des Députés et principal éditorialiste du journal Le Populaire. Son attitude a longtemps été controversée, il est tantôt qualifié de munichois, tantôt d'antimunichois. Il apparaît aujourd'hui comme acquis qu'étant intimement opposé aux accords. Néanmoins, peu de temps après, il se ravise et plus rien n'entravera ses positions de fermeté face aux fascismes, et dans la poursuite de son combat pour le réarmement de la France, au prix de la division de son propre parti.

A la Seconde Guerre mondiale Blum condamna l'attitude du PCF face au pacte germano-soviétique, attitude qui provoqua le départ d'un certain nombre de communistes qui se tournèrent vers la SFIO, avec l'aval de Léon Blum, mais contre l'avis d'autres socialistes. Léon Blum se mit aussi à dos une partie des socialistes en particulier à cause de ses positions non pacifistes.

Durant le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain 10 juillet 1940, Léon Blum fit partie des quatre-vingts parlementaires de l'Assemblée nationale qui votèrent contre. À ce moment, une partie des dirigeants de la SFIO était déjà en Angleterre.

 

[3] Albert Lebrun.

Albert Lebrun, né le 29 août 1871 à Mercy-le-Haut (Meurthe-et-Moselle) et mort le 6 mars 1950 à Paris (XVIe), est un homme d'État et président de la République Française, c'est un monument de la troisième République.

200px-albert_lebrun_1937.1244986809.jpgLe président Albert Lebrun dans la cour de la Sorbonne à l'occasion de l'Exposition de 1937.

Brillant élève, il récolte de nombreux prix et entre à l'École polytechnique (Promotion X 1890), dont il sort premier, avant d'entrer au corps des Mines et de sortir également premier de l'École des mines en 1896.

Membre de l'Alliance républicaine démocratique, souvent classé à tort comme appartenant à la gauche démocratique, Albert Lebrun est un modéré du centre puis de droite, ouvert aux revendications sociales mais inquiet des menées révolutionnaires. Catholique pratiquant, il vote contre la loi sur les associations de 1901, mais pour la loi de séparation de l'Église et de l'État, et s'oppose à ses mesures les plus répressives.

Le 10 mai 1932, après l'assassinat de Paul Doumer, il est élu président de la République, et réélu le 5 avril 1939. En 1936, opposé au Front populaire, il accepte néanmoins, après avoir tenté de l'éviter, de nommer le chef de la majorité, Léon Blum, à la présidence du Conseil et signe «la mort dans l'âme», comme il le dit, les grands textes de cette majorité politique, sans se priver régulièrement de faire des remontrances au Gouvernement et à ses ministres sur la politique conduite.

En mai 1940, avec Paul Reynaud, il est partisan du départ pour l'Afrique du Nord et est opposé à l'armistice. Il est cependant conduit, devant le courant majoritaire, à appeler le maréchal Pétain à la présidence du Conseil et le met en garde, en vain, contre l'influence néfaste de Pierre Laval.

Il refuse de démissionner, obligeant ainsi Pétain à le contourner par le vote des pleins pouvoirs, qui l'écarte de fait du pouvoir. Il se retire alors à Vizille (Isère) chez son gendre, Jean Freysselinard. Placé en résidence surveillée par les Italiens, ces derniers, au moment de quitter la région, lui conseillent sans succès de partir car les Allemands vont venir les remplacer. Contacté par la Résistance pour une exfiltration en Algérie, peut-être parce que Roosevelt voulait le remettre en fonction comme président pour écarter le général de Gaulle qu'il n'aimait pas, Lebrun refusa. Mais Hitler préféra le faire enlever par la Gestapo avec André François-Poncet, envoyé en Autriche de septembre à octobre 1943, il y retrouve de nombreux hommes politiques également pris en otage.

Lorsque sa santé se dégrade, il est renvoyé en France. Le mandat de président de la République d'Albert Lebrun finissait le 5 avril 1946. Le général de Gaulle le reçoit le 13 octobre 1944. D'après le récit que de Gaulle en fait dans ses Mémoires de guerre, durant l'entrevue, le président Lebrun lui indique son approbation,

«J'ai toujours été, je suis en plein accord avec ce que vous faites. Sans vous, tout était perdu. Grâce à vous tout peut être sauvé. Personnellement, je ne saurais me manifester d'aucune manière, sauf toutefois par cette visite que je vous prie de faire publier. Il est vrai que, formellement, je n'ai jamais donné ma démission. À qui d'ailleurs, l'aurais-je remise, puisqu'il n'existait plus d'assemblée nationale qualifiée pour me remplacer ? Mais je tiens à vous attester que je vous suis tout acquis.»

Suit un échange de points de vues sur les évènements de 1940 au cours duquel le président formule ses profonds regrets d'avoir nommé le maréchal Pétain président du Conseil, le 16 juin, à la suite de la démission de Reynaud, indiquant que ce qui avait emporté sa décision (comme celle et de la majorité du Conseil des ministres) fut la position catégorique de Weygand concernant la demande d'armistice, alors que de son point de vue et de celui de quelques autres (Reynaud, Jeanneney, Herriot, Mandel et de Gaulle) la poursuite de la lutte aurait été possible depuis l'Afrique du Nord et l'Empire. Il déclare à ce sujet,

«Ah ! quel malheur quand, dans l'extrême péril, ce sont les généraux qui se refusent à combattre !».

Le général prend congé en remerciant le président Lebrun. Il commente cet entretien ainsi, « Au fond, comme chef de l'État, deux choses lui avaient manqué, qu'il fût un chef, qu'il y eût un État».

Cette dernière citation est à replacer dans le contexte des institutions de la Troisième République, le président de la République n'avait alors qu'un pouvoir limité, le pouvoir exécutif étant détenu par le président du Conseil, et dans celui de la période d'effondrement de l'État, de juin 1940, ainsi de ce que l'on sait de la politique du général de Gaulle concernant les pouvoirs présidentiels et les institutions de la République. Il est témoin au procès de Pétain (23 juillet-15 août 1945).

 

La suite au dossier 12, La Franc-maconnerie sur les autres personnalités du Front populaire, et les accords de Matignon.