La fibromyalgie reste encore une maladie imaginaire même pour certains praticiens. D’éthiopathogénie encore mal connue, on reste encore perplexe devant sa prise en charge. Entre anti-douleurs et médecines douces, le but est de soulager les douleurs ainsi que l’angoisse des patients.

 La fibromyalgie est une maladie complexe, caractérisée par l’existence de douleurs spontanées diffuses et multiples, de même, certains points sont douloureux lorsqu’on exerce une pression dessus. On est fatigué, on a mal partout mais c’est une douleur vague, on a le dos noué et on n’arrive pas à se détendre même en restant au repos. Elle s’accompagne également de diverses manifestations telles que des troubles du sommeil, de la fatigue et des troubles de l’humeur. Des anomalies dans l’interprétation et la modulation de la douleur au niveau cérébral ont été mises en évidence chez les fibromyalgiques par rapport à des sujets indemnes.

 

Grâce aux techniques de neuro-imagerie fonctionnelle on a constaté, chez les personnes atteintes de fibromyalgie, que certaines zones cérébrales sont activées alors qu’elles ne le sont pas chez les sujets non malades. Il faut noter l’absence de rapport avec un le pessimisme et la dépression. La fibromyalgie est une maladie neuro-sensorielle et non en rapport avec une affection psychiatrique, même si l’association n’est pas rare.La fibromyalgie touche les femmes dans près de 90% des cas. Cette maladie débute en général après 40 ans. Toutefois, elle peut se déclarer plus tôt et les enfants peuvent être atteints (fibromyalgie juvénile). L’atteinte masculine est plus rare mais plus sévère.Il n’est pas possible de prédire la survenue de la fibromyalgie. Toutefois, il semble bien qu’il existe des prédispositions. Ainsi on retrouve souvent un manque d’estime de soi et un manque de confiance,  une grande sensibilité et une émotivité mal maîtrisée.

 

Il en résulte souvent dans un premier temps une hyperactivité qui consiste à vouloir tout faire avec une énergie sans défaut,  amenant rapidement à l’échec et prédisposant à la survenue de cette pathologie.  Il semble que le facteur familial soit à considérer car les filles et les sœurs des patientes fibromyalgiques semblent plus fréquemment atteintes que les autres. On retrouve également cette augmentation chez les conjoints des femmes atteintes de fibromyalgie.Dans certains cas, la fibromyalgie est associée à une autre maladie, notamment des maladies auto-immunes. Ainsi, des études ont mis en évidence que chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde ou lupus érythémateux disséminé, le risque de développer une fibromyalgie était plus grand que dans la population générale. Le syndrome de Sjögren (ou syndrome sec) est également une maladie que l’on retrouve volontiers associée à la fibromyalgie.

 

La fibromyalgie n’est pas une maladie grave dans la mesure ou le pronostic vital n’est jamais menacé. Par contre, elle peut entraîner un retentissement important sur la vie quotidienne, jusqu’à générer, à défaut d’une prise en charge adéquate, des troubles psychologiques, ces derniers pouvant être liés à l’handicap que génère la maladie, mais également et surtout et l’attitude du soignant et de l’entourage devant une maladie encore « imaginaire » (quand on ne trouve rien d’anormal, on parle de fibromyalgie…).

 

Certains éléments sont en faveur d’une évolution favorable. Le jeune âge de survenue de la fibromyalgie, une intensité plutôt faible ou modérée des douleurs, un niveau d’éducation correct et la pratique d’une activité professionnelle sont de bon pronostic. De même lorsqu’il n’existe pas de trouble psychologique au début de la maladie, l’évolution semble être meilleure.Le traitement médical vise à calmer la douleur. Le Paracétamol reste le traitement de choix. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et l’Aspirine n’ont pas de véritable indication.Certaines médecines douces permettent de calmer la douleur, de diminuer la fatigabilité et d’améliorer la qualité de vie des patients.

 

Ces thérapies visent essentiellement la rééducation cérébrale et musculaire. Apprendre faire travailler ses muscles, à se détendre. L’aquagym reste l’activité le moins traumatisante pour les muscles et le squelette. On travaille en apesanteur à son rythme. Le yoga permet de faire travailler les muscles tout en se concentrant sur l’image corporelle et l’appréciation du ressenti. L’hypnothérapie permet d’une part de se détendre, mais également de sonder des coins « obscures » de notre mémoire pouvant contenir des réponses aux tensions. Reprendre ou garder une activité physique est donc un élément essentiel dans la prise en charge thérapeutique de cette maladie.