On vante souvent la qualité de nos institutions et pourtant quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que le rôle de nos députés n’est pas très logique. Et pourtant, ils sont d’une importance capitale. On prétend que le président a tous les pouvoirs, c’est vrai à condition d’avoir une assemblée à sa botte. Une motion de censure votée et le gouvernement saute. On a connu deux cohabitations dans la 5ème république, une de chaque côté, mais le mandat présidentiel réduit à 5 ans rend plus difficile une nouvelle expérience.
Le problème, c’est qu’un député est un élu local qui est chargé de voter des lois au niveau national et c’est là que le bât blesse. C’est une position difficile à tenir, on sait bien qu’on ne peut être à la fois à Paris à faire ce qui doit être le travail prioritaire et dans sa circonscription à démêler les problèmes quotidiens des électeurs. Mais pour rester populaire et être réélu, il faut mettre les mains dans le cambouis et tenir des permanences pour écouter nos doléances. Jacques Chirac était un spécialiste en la matière, il savait comme personne se débrouiller pour trouver un boulot à la fille d’un charcutier de ses connaissances (anecdote de Jean-Louis Debré). C’était de la politique « à la papa » mais c’était bougrement efficace : réélu à chaque fois au premier tour, l’ami Jacquot !
Certains prétendent que ça leur permet de garder un contact avec les réalités du terrain, d’être proche de leurs électeurs, mais c’est surtout de la démagogie. Evidemment, on ne peut pas être au four et au moulin et les bancs du Palais Bourbon sont souvent hantés par quelques volontaires venus en service commandé avec des procurations dans les poches pour voter pour les copains. Est-ce bien raisonnable ? La vraie place d’un député est à Paris pour élaborer des lois et il ne doit faire que cela. Il faut supprimer les multiples mandats, personne n’a le don d’ubiquité.
C’est quoi un bon député ? Un élu local qui travaille bien dans sa circonscription ou un parlementaire qui légifère sans être vu par ses électeurs ?
[b]effectivement, si on commençait par couper les députés en 2 ce serait mieux (pardon le nombre des députés, je me suis trompé, les députés jamais)la moitié à l’assemblée et l’autre dans leur circonscription (ceci formerait une sorte de binôme?).[/b]