Triste actualité internationale. Si les révolutions arabes font le plaisir des médias et des défenseurs de la démocratie, elles posent d’autres problèmes. Notamment en terme de crédibilité. La position diplomatique française reste en effet très ambigüe.

Traumatisés par le fiasco tunisien, les diplomates français ne savent pas encore comment réagir. Et ce n’est pas le très probable départ de Michèle Alliot-Marie, la ministre des affaires étrangères, qui va aranger les choses.

Pas plus que le "collectif Marly", un groupe de diplomates anonymes, qui dans une tribune rédigée dans le journal Le Monde, s’en prenait à "l’hyper présidence" choisissant la politique extérieure française à mener sans aucune consultation préalable des diplomates sur le terrain. Le collectif pointe du doigt une politique pro-américaine qui a décrédibilisé la voix de la France dans le monde. Notamment dans les pays arabes. 


De plus, il semble bien que que le "style Sarkozy" fasse des émules chez nos politiques. Comment qualifier la conduite de Boris Boillon, le tout jeune ambassadeur français nommé en Tunisie. Usant d’une parole franche, parfois dénuée de toute diplomatie et en s’adressant avec virulence aux journalistes, il a réussi à se mettre à dos la population tunisienne déjà échaudée par la position française pendant la révolution du jasmin. Notons l’exception française. La France est l’un des rares pays démocratiques où les responsables politiques peuvent encore occuper leur fonction malgré leurs erreurs répétées et les scandales. Ainsi, alors que l’ensemble de la diplomatie française reste en place après la gestion désastreuse de la crise tunisienne, Ahmed Ounaies, fraîchement nommé ministre des affaires étrangères de Tunisie a du démissionné après avoir couvert d’éloge MAM. 

 

Depuis, la France, reste apathique sur la scène internationale, se contentant de communiqués venant directement de l’Elysée. La présidence française condamnait les atrocités perpétuées en Egypte et les massacres en Libye. Pourtant le monde arabe accorde-t-il encore du crédit à la parole française depuis que sa politique s’accorde parfaitement avec celle des Etats-Unis? La France est-elle encore crédible à l’heure où elle a la présidence du G20? Espérons que celle-ci sera parfaite et sans accroc.