On voit depuis quelque temps fleurir des informations visant à contredire ou à nier un changement de notre climat. Il est de plus en plus fréquent de voir que les arguments scientifiques tirant la sonnette d’alarme et appelant à plus d’attention sur l’environnement subissent des dénégations. Ces dernières, que ce soit sous forme de publications, déclarations, rumeurs ou autres, n’apportent souvent rien de plus pour étayer leur théorie. Certains prennent même un malin plaisir à discréditer les scientifiques qui nous alertent sur le changement climatique et ses conséquences en évoquant un manque de preuves ou citant des théories inverses complètement fausses. L’essentiel étant de semer le doute dans l’esprit des gens.

 

Je pensais jusque là que ce genre de manœuvre ne pouvait venir que de plaisantins ou de doux rêveurs. Mais un récent rapport de Greenpeace accuse les compagnies de combustibles fossiles d’être à l’origine des récentes discréditations dont ont fait l’objet, les débats intergouvernementaux et certains scientifiques étudiant le changement climatique. Il va même plus loin en affirmant l’existence d’une réelle « industrie de la dénégation » financée par ExxonMobil et d’autres compagnies pétrolières. Le rapport s’appuie notamment sur une note interne d’un plan de communication de l’Institut Américain du Pétrole « American Petroleum Institute » que Greenpeace a récupéré grâce à une « fuite ».

 

Cette « industrie de la dénégation » opèrerait à travers un réseau de 70 groupes de réflexion et associations industrielles aux Etats-Unis. Exxon a ainsi déboursé 23 millions de dollars depuis 1998 pour soutenir ce mouvement. Au début des années 90, un certain nombre de lobbies industriels tels que le « Global Climate Coalition », le « Climate Council » et « l’Information Council on Environment » des groupes opposés à la réduction des émissions de gaz furent créés pour empêcher les possibles actions politiques en cette faveur.

Ils furent rejoints par d’autres groupes comme le « Competitive Entreprise Institute » (CEI). Il faut savoir par exemple que ce groupe de réflexion sur l’anti-régulation a reçu 2 millions de dollars de la part d’Exxon depuis 1998.

 

La note interne de l’Institut Américain du Pétrole parle d’un programme national de relations médiatiques destiné à informer les médias sur les incertitudes en climatologie. Ceci pour générer ces incertitudes dans les médias nationaux, régionaux et locaux et par ce biais informer et amener le public à interroger les classes politiques. Cette note dit également que « la victoire sera complète lorsque le citoyen moyen acceptera les incertitudes de la climatologie ».

 En plus de ces stratégies médiatiques, le rapport mentionne que des groupes de réflexions organisent de fausses conférences et produisent de fausses publications scientifiques.

 

Comment ne pas s’indigner de voir ce genre de politique de désinformation, qui n’est hélas pas la première du genre ? Si ce rapport de Greenpeace parle d’une note interne de l’Institut Américain du Pétrole, je suis certain que ce genre de manipulation existe dans beaucoup d’autres nations.

 

Le principe de précaution doit s’appliquer dans tous les cas ou il y a danger. Mais, il est navrant, et même révoltant de voir que l’argent passe bien avant ce principe, bien avant la santé de la planète, bien avant NOTRE santé et bien avant NOUS et NOS ENFANTS.

Il est grand temps de nous réveiller et empêcher toute manipulation.