La démesure des mégapoles d’aujourd’hui

 Depuis quelques décennies des villes se sont aggrandies à tel point qu’on peut parler de véritables mégapoles. Cela peut s’expliquer, je pense, par le fait que les ruraux (de tous continents) désertent les campagnes pour la ville en espérant trouver du travail plus facilement et de meilleures conditions de vie. Pour autant, ces villes et leurs agglomérations forment des zones urbaines ultra-denses et où la population s’entasse sur une aire géographique limitée.

De fait, certains chiffres donnent le vertige : Tokyo (et son agglomération) c’est plus de 37 millions d’habitants ! (zone urbaine la plus peuplée au monde). Mais il y a aussi Mexico: 23 millions d’habitants (2ème rang mondial) et ces mégapoles d’Asie: Bombay avec 22 millions d’habitants, Manille : 20 millions, Shangaï: 18,5 millions…

Mais Tokyo est pour moi la ville la plus incroyable avec une urbanisation sauvage complètement chaotique où les maisons traditionnelles de l’ancienne Edo cotoient les plus hauts gratte-ciels !

Honnêtement, peut-on être heureux, entassés les uns sur les autres, comme dans ces appartements  »cellules » tokioites, minuscules lieux habitables ?

Finalement, je m’interroge, est-ce que l’urbanisation poussée à son paroxysme est la seule issue du monde de demain ? Un retour vers un équilibre entre les grandes villes, les zones urbaines et le monde rural est-il encore possible ? Est-ce que circuler chaque jour dans des transports bondés, dans une pollution extrême, à un rythme de vie effréné, dans un univers de technologie impersonnel serait le meilleur mode de vie possible ?

 

L’argent, l’économie et la productivité d’une ville permettent son développement mais on s’aperçoit des limites de ce modèle. 

Evidemment, comme je l’avais déjà écrit dans un précédent article (Demain: un nouvel ordre de l’économie mondiale), les pays émergents en forte croissance veulent profiter après l’époque d’abondance de l’Europe et des Etats-Unis, du progès, du confort, des richesses en tous genres. Parrallèlement et je pense que ce n’est pas un hasard, on constate que les nouvelles mégapoles aujourd’hui viennent des pays émergents, notamment d’Asie (Tokyo, Shangaï…) mais aussi d’Amérique du Sud (Mexico, Sao-Paulo…).

Ainsi, les capitales européennes (Londres, Paris, Moscou) paraissent perdrent de l’influence et de l’importance face à ces mégapoles d’Asie et d’Amérique.

Pourtant, je trouve que les pays européens ont gardé, par choix ou par défaut, un mode de vie plus raisonnable, moins dans la démesure avec une place encore importante aux cultures, langues et traditions locales.

Quand je pense à ces mégapoles  »d’ailleurs » où fourmillent d’innombrables êtres humains, les uns sur les autres, je ne les envie pas particulièrement.

On n’ignore pas que l’argent participe à la démesure de ces immenses agglomérations (bien que pour la plupart d’entres elles de larges pans urbains sont des quartiers défavorisés ou même de véritables bidonvilles) et je me demande si l’homme n’est pas devenu trop petit, trop insignifiant dans un univers de chiffres où les zéros s’alignent les uns derrière les autres comme les étages de ces immenses tours de verre et d’acier, affreux promontoirs dominant des villes tentaculaires aux contours indéfinissables.