Chaque année, en cette période, nos journaux s’intéressent à la mort, notamment le coût des funérailles. D’abord, je tiens à rappeler que la Toussaint permet de célébrer tous les saints, connus ou inconnus, le célébration des défunts a lieu le lendemain, le 2 novembre. La confusion vient sans doute du fait que le 1er est un jour férié, et le 2 non.

Sur le débat concernant le coût élevé des obsèques, il revient régulièrement. Depuis la fin des monopoles, les dépenses des familles ont augmenté de 35% en dix ans, soit deux à trois fois plus que l’inflation. Est-ce du à une hausse des prix pratiqués par les entreprises de pompes funèbres ? Ou à des souhaits des proches qui veulent donner au défunt le meilleur, meilleur qui monte progressivement en gamme au fil des années ?

A mon sens, les deux réponses sont possibles. Aujourd’hui, le coût moyen en France pour une crémation est de 3 100 euros et pour une inhumation d’environ 4 000 euros. Ensuite, comme souvent, il ne s’agit que d’une moyenne, et il y a d’importantes disparités.

L’an dernier, le sénateur-maire d’Orléans, Jean-Pierre Sueur a proposé une loi qui modifie plusieurs aspects de la réglementation funéraire. Celle-ci propose un devis modèle permettant aux familles de comparer les prestations des entreprises de pompes funèbres. Mais, le décret n’a toujours pas été signé. Et donc, le flou règne encore. Aussi, face à l’engouement des Français pour la crémation, le législateur a souhaité donner un statut aux cendres. Ainsi, il n’est plus possible à un particulier de les conserver à domicile. Cela contraint à choisir entre le dépôt dans un site cinéraire ou une sépulture d’une part et une dispersion d’autre part.

Aussi, dans le coût élevé des obsèques, il y a une part importante de taxes qu’elles soient pour l’Etat ou les collectivités locales. En effet, alors qu’il a abaissé le taux de TVA pour les restaurateurs à 5,5%, la TVA appliquée aux obsèques est de 19,6%, la plus élevée dans l’Union européenne. De même, les taxes communales, les vacations de police ou les frais de crémation augmentent régulièrement.

Aussi, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille et de la Solidarité, a annoncé la création, en 2010, d’un guichet unique regroupant les démarches administratives à effectuer lors d’un décès. Une « Charte du respect de la personne endeuillée », qui doit protéger les proches de dérives commerciales, a été signée par une trentaine d’organismes.

Il y a donc des mesures qui montrent une volonté d’aller vers une plus grande transparence et vers un coût moins élevé des funérailles. Néanmoins, le sujet étant sensible et les familles profondément affectées, il est assez délicat de mener un débat serein. Il faudra voir à moyen terme si ces avancées permettent d’aller dans le bon sens.

Jérôme Charré

Chaque année, en cette période, nos journaux s’intéressent à la mort, notamment le coût des funérailles. D’abord, je tiens à rappeler que la Toussaint permet de célébrer tous les saints, connus ou inconnus, le célébration des défunts a lieu le lendemain, le 2 novembre. La confusion vient sans doute du fait que le 1er est un jour férié, et le 2 non.

Sur le débat concernant le coût élevé des obsèques, il revient régulièrement. Depuis la fin des monopoles, les dépenses des familles ont augmenté de 35% en dix ans, soit deux à trois fois plus que l’inflation. Est-ce du à une hausse des prix pratiqués par les entreprises de pompes funèbres ? Ou à des souhaits des proches qui veulent donner au défunt le meilleur, meilleur qui monte progressivement en gamme au fil des années ?

A mon sens, les deux réponses sont possibles. Aujourd’hui, le coût moyen en France pour une crémation est de 3 100 euros et pour une inhumation d’environ 4 000 euros. Ensuite, comme souvent, il ne s’agit que d’une moyenne, et il y a d’importantes disparités.

L’an dernier, le sénateur-maire d’Orléans, Jean-Pierre Sueur a proposé une loi qui modifie plusieurs aspects de la réglementation funéraire. Celle-ci propose un devis modèle permettant aux familles de comparer les prestations des entreprises de pompes funèbres. Mais, le décret n’a toujours pas été signé. Et donc, le flou règne encore. Aussi, face à l’engouement des Français pour la crémation, le législateur a souhaité donner un statut aux cendres. Ainsi, il n’est plus possible à un particulier de les conserver à domicile. Cela contraint à choisir entre le dépôt dans un site cinéraire ou une sépulture d’une part et une dispersion d’autre part.

Aussi, dans le coût élevé des obsèques, il y a une part importante de taxes qu’elles soient pour l’Etat ou les collectivités locales. En effet, alors qu’il a abaissé le taux de TVA pour les restaurateurs à 5,5%, la TVA appliquée aux obsèques est de 19,6%, la plus élevée dans l’Union européenne. De même, les taxes communales, les vacations de police ou les frais de crémation augmentent régulièrement.

Aussi, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille et de la Solidarité, a annoncé la création, en 2010, d’un guichet unique regroupant les démarches administratives à effectuer lors d’un décès. Une « Charte du respect de la personne endeuillée », qui doit protéger les proches de dérives commerciales, a été signée par une trentaine d’organismes.

Il y a donc des mesures qui montrent une volonté d’aller vers une plus grande transparence et vers un coût moins élevé des funérailles. Néanmoins, le sujet étant sensible et les familles profondément affectées, il est assez délicat de mener un débat serein. Il faudra voir à moyen terme si ces avancées permettent d’aller dans le bon sens.

Jérôme Charré