La télévision Française croule sous l’humour en l’espace de quelques minutes chaque jour. Ces mini-séries, mettant en scène des personnages récurrents, dans des lieux fixes ou presque, font un vrai tabac sur nos écrans.. Retour sur un succès loin d’être gagné d’avance.

Un genre télévisuel qui, au fil des ans, prend une vraie dimension et devient un rendez-vous immanquable pour les fans de l’humour potache. Ces mini-séries, dont le format ne doit pas excéder 5 minutes, sont plus connues dans le métier sous le nom d’ « Etiquettes », et ne cessent de susciter le rire ainsi que la fidélité de leurs fans.

 

Mais quelles sont ces mini-séries?

tiquettes1.jpgSi je vous dis, « Un gars une fille », « Caméra Café », « Kaamelott », etc… Maintenant, vous voyez de quoi je veux parler? Tous ces souvenirs qui reviennent en tête rien qu’en pensant aux divers personnages, « Chouchou », « Loulou », « Hervé », « Jean Claude », « Perceval », « Arthur », etc… Toutes ces phrases cultes et ces répliques plus drôles les unes que les autres, qui, en un instant, vous décrochent un sourire, sans raison! Voilà pourquoi ces mini-séries sont aussi marquantes.

Ces dernières décennies, de nombreuses « étiquettes » ont voulu, elles aussi, rentrer dans la niche télévisuelle. Mais toutes n’ont pas connu le succès escompté. Trouver son public est ce qu’il y a de plus dur à faire pour ces séries courtes, qui doivent, en l’espace de 5 minutes, à la fois être comprises par tous, raconter une histoire et rendre « accroc » les téléspectateurs.

 

Comment a débuté ce genre en France?

La toute première « étiquette » créée en France, le fût en 1999. Lancée par France Télévision sur l’exemple d’une série Canadienne à succès, elle met en scène un couple dans sa vie quotidienne. Des décors simples parfois rébarbatifs, comme un appartement, une cuisine, un salon, dans lesquels les personnages évoluent dans des situations communes. Interprétée par Alexandra Lamy et Jean Dujardin, deux jeunes acteurs à l’époque, cette série est un vrai succès. Pas moins de 5 millions de « Chouchous et Loulous » (les surnoms des personnages) suivent chaque soir les aventures du couple préféré des Français. Une succès Story inattendue, à la fois pour les producteurs, les acteurs, et le diffuseur. Des scènes courtes, agrémentées par un bref générique (toujours le même) et c’est une nouvelle page de l’histoire de la Télévision Française qui est lancée.

Un langage simpliste, des regards complices, des aventures clichées de la vie courante, et la vague du succès est lancée.

 

 

A quoi reconnaitre une « étiquette »?

tiquettes2.jpgPlusieurs indices et codes sont mis en places pour caractériser une « étiquette ». A savoir, en premier lieu, la durée du programme qui ne doit pas excéder 5 minutes. Dans un second temps, les lieux des scènes doivent être restreints et rébarbatifs pour ne pas disperser l’imaginaire du spectateurs. Ce qui présente aussi un gros avantage en terme de coût de production, car moins il y a de décor et plus les couts sont réduits.

Autre code, il ne faut pas qu’il y ai trop d’acteurs, afin que les téléspectateurs puissent mieux s’identifier aux personnages et mieux les connaître. Cela permet vraiment de fidéliser la personne derrière l’écran à la vie de son « héros ». Il s’en fait une sorte de « copain », qu’il a l’impression de connaître sur le bout des doigts.

Dans ces « étiquettes », il y a une autre constante, qui est plus technique. En effet, dans ces mini-séries, la caméra est fixe et n’effectue aucun mouvement autour des personnages qui évoluent en entrant et sortant constamment. Une vision, digne du voyeurisme, qui permet aux spectateurs d’avoir l’impression d’être les témoins privilégiés de la vie de ces personnages favoris.

 

Quelles sont les « étiquettes » qui ont le plus marquées les Français?

Parmi les « étiquettes » du paysage audiovisuel de l’Hexagone, il en est trois qui, pour moi, ont particulièrement retenu l’attention du public. En effet, « Un gars, une Fille », « Caméra Café », et « Kaamelott », sont trois « étiquettes » toutes plus différentes les unes que les autres qui ont particulièrement touché leur public. Un public de tout âge qui regarde, en famille, ces séries faites d’humour et de réflexion.

 

« Un gars, une fille »

 

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Série inspirée de la vie à deux, dans laquelle nous nous voyons, spectateurs des clichés la vie de quotidienne des ménages Français. Un homme, une femme, rien de plus simple ! Auxquels ont ajoute les problèmes liés à « Belle Maman », les copains de Monsieur ainsi que les soirées « Mecs », le football, et pour Madame, les copines ainsi que le téléphone à outrance, les fringues, etc…

Un vrai focus sur la vie à deux où tout est relaté avec ses moments de joies, de peines et surtout avec beaucoup d’humour.

 

« Caméra Café »

 

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Une « étiquette » inspirée de la vie en entreprise, au travers du regard de la machine à café. Le spectateur est placé en voyeur, en témoin privilégié, en lieu et place de la machine à café, dans un tableau unique qui est l’espace détente de la société. Des personnages aux professions différentes, unis par l’entreprise en elle même. Du syndicaliste gauchiste et roi de l’arnaque, au VRP alcoolique et fou de vitesse, sans oublier l’informaticien Gai, le DRH royaliste, la jeune standardiste, etc… Tout ce beau monde nous offre, au travers de cette série, un regard sur la vie en entreprise et sur toutes les petites situations que cela peut générer. Une vraie dose d’humour accessible, là encore, à tous les publics. Et où les travailleurs s’identifient à outrance et où le jeune public se délecte des malheurs des uns et des bonheurs des autres.

 

 

« Kaamelott »

 

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Changement de décor. Exit la vie contemporaine et bonjour la table ronde. Une fable médiévale dans laquelle le spectateur assiste aux recherches, toujours plus coquasses, des chevaliers de la table ronde, pour retrouver le « Graal ». Une série se déroulant au château de Camelot et où tous les personnages de cette légende sont réunis à savoir (entre-autres) : Merlin, Perceval, Lancelot et bien sûr Arthur.

Une vraie belle dose d’humour qui ravit les publics les plus jeunes au travers de ces chevaliers gaffeurs qui séduisent les public les plus avertis. Un beau succès pour Alexandre Astier qui, pourtant, était loin de réussir son pari (tant le décalage de « son » monde avec les titanesques et légendaires « Un gars une fille » et « Caméra Café » était important). Pari réussi pour le plus grand bonheur des petits comme des grands.

 

Comme nous l’avons vu, les « étiquettes » sont en plein essor en France et n’ont de cesse que de se diversifier, au grand bonheur des fans. Pour autant, toutes les « étiquettes » ne fonctionnent pas, et l’échec pend au nez de chaque réalisateur qui tente cet audacieux pari. Pour certains, la roue tourne et porte ses fruits, pour d’autres cette même roue s’enraie et rien ne va. Les « étiquettes « ont encore de beaux jours devant elles, car tant que la mayonnaise prendra avec le public et que l’humour sera au rendez vous, le spectateur en quête de détente facile sera présent et ravi. N’oublions pas que le rôle d’une « étiquette » est avant tout de distraire et non pas d’instruire. Pour le moment, cela fonctionne pour une poignée de rares élus… mais pour combien de temps?