serait-elle la même que celle de Hollande ?
Surement pas. Sarkozy à son meeting de la Concorde déclara, voir ici «après ce que nous avons fait pour sauver l’Euro, je veux poser non seulement le problème des frontières mais aussi celui du rôle de la Banque centrale dans le soutien à la croissance. C’est une question que nous ne pourrons pas éluder. Car si l’Europe ne veut pas perdre pied dans l’économie mondiale elle doit absolument renouer avec la croissance. La croissance, cela ne se décrète pas. Il ne suffit pas d’écrire le mot «croissance» dans un traité pour l’obtenir. Si l’on ne fait rien pour la compétitivité. Si l’on alourdit le coût du travail, si l’on décourage l’esprit d’entreprise, si l’on n’investit pas, ce n’est pas la croissance que l’on obtient, c’est la stagnation».
La lecture de ce texte montre deux choses. L’alourdissement du coût du travail à l’encontre de la croissance, implique pour Sarkozy, soit une stagnation des salaires, voire une diminution, avec une réduction des charges aux entreprises, pour assurer de la compétitivité ? Mais il évite de parler des marges qui sont un paramètre important sur le prix de vente. La dessus Nicolas Sarkozy n’a pas changé. Il continue à se tromper, le coût du travail en France n’est pas dans tous les secteurs de l’industrie supérieur à celui de l’Allemagne, et les salaires y sont inférieurs. Par exemple dans l’industrie automobile les salaires sont plus élevés en Allemagne qu’en France et les voitures Allemandes plus chères. Chez-nous notre industrie automobile s’écroule depuis que la prime a été supprimée. Pourquoi, par ce que nous ne faisons pas de voitures de qualité par rapport aux voitures Allemandes. C’est d’ailleurs le même problème en Italie. Nous avons misé sur une gamme inférieure. Dans la mécanique industrielle c’est aussi la même chose, si l’on veut un composant sérieux c’est Allemand qu’il faut chercher. L’électroménager c’est pareil, les produits Allemands plus chers se vendent. Notre gamme fait que nous nous sommes placés dans ce que font les autres, et de ce fait, soumis à la concurrence mondiale. Elle mine notre industrie, celle des Allemands non. Cette politique industrielle est celle du patronat Français, et les conséquences sont énormes sur notre balance commerciale. Dans le secteur du luxe nous sommes les meilleurs et nos prix sont plus élevés que ceux de la concurrence, même s’il est vrai que de nombreux produits sont fabriqués hors de France. Ce qui fait que ces groupes du luxe, tel LVMH, gagnent beaucoup d’argent, plus 14 % au premier trimestre. La stratégie commerciale de notre patronat est donc seule responsable de notre situation. Le pire est que la droite s’entête à vouloir rester dans cette gamme ou elle ne pourra lutter contre les pays émergents. Nous avons perdu de ce fait des pans entiers de notre industrie. L’électronique domestique, la photographie, la moto, l’horlogerie, seuls subsistent ce que les autres ne peuvent fabriquer, l’aviation, l’armement, les centrales nucléaires, et encore puisque pour vendre, il nous faut faire un transfert de technologie, que nous paierons plus tard, voir Le faux problème des charges patronales. Quand au soutien de le BCE sur la croissance Sarkozy ne défini pas sa position. Un soutien n’est pas une relance.
François Hollande qui doit, probablement, gauche oblige, faire une augmentation du SMIG après les législatives, s’il veut de la croissance en donnant un peu à ceux qui souffrent. Cela donnera du souffle à la consommation. Sans consommation pas de vente, mais un risque d’inflation, la crainte de l’Allemagne qui préfère la stagnation des salaires, voire leur réduction, voir La misère de Merkel pire que celle de Sarkozy sinon au moins égale. Il faut donc être prudent. Une augmentation des impôts pour réduire la dette, et une aide aux petites et moyennes entreprises par une banque d’investissement séparée des banques d’affaires. Dans ce domaine Jacques Cheminade est du même avis, il a raison quand il dit que c’est la base qui permet de ne pas aller, comme le Titanic, droit sur l’iceberg. Mais surtout le lancement d’un grand programme d’investissement par la BCE, qu’il faudra convaincre, c’est de la croissance potentielle, c’est donc un tout. Cela prendra nécessairement du temps. Pour améliorer notre commerce extérieur, seul marqueur de croissance, il faut impulser une autre politique industrielle, nous l’avons vu ci dessus. Il nous faut faire de la qualité, sortir du lambda mondial, et cela demande la collaboration de tous et du patronat qui sera réticent pour modifier sa politique. Sans cette perspective Hollande pas plus que Sarkozy ne réussira.
François Hollande n’est pas isolé en Europe. Il a rencontré de nombreux dirigeants, et chefs d’États Européens. Il n’y en a pas beaucoup qui ne sont satisfaits de la situation économique précise-t-il. Selon lui, «seule une stratégie de croissance peut sortir l’Europe de l’ornière. Tous les pays de l’Union européenne, y compris l’Allemagne, souffrent d’un déficit de dynamisme économique». «Une discipline budgétaire renforcée au niveau national est nécessaire -mais nous ne devons pas économiser pour économiser».
Ce problème n’a pas été débattu dans cette campagne, trop risqué, il concerne notre relation avec l’Allemagne sur la révision du traité de stabilité de coordination et de gouvernance en cours de ratification. Le refus d’Angela Merkel de recevoir Hollande en est une des principales causes. Les États européens derrière l’Allemagne ne sont pas près de prêter des sommes importantes aux pays en difficultés. Pour eux, comme le président de la BCE Mario Draghi, préfèrent une bonne dose d’austérité par la réduction des impôts. Politique à l’opposé de ce que préconise François Hollande voire Nicolas Sarkozy. Autant dire que François Hollande se heurtera de suite à ces gouvernements. Il devra donc composer, donnant donnant, c’est à dire s’engager à poursuivre l’austérité pour obtenir de la BCE l’engagement d’un plan de relance pour la croissance. L’élection présidentielle Française a de ce fait une portée supra nationale voire mondiale. Elle remet en cause le leadership droitier de l’Europe si c’est François Hollande qui est élu. C’est une brèche dans la politique des États membres qui voient d’un mauvais œil l’arrivée d’une composante de gauche qui pourrait donner des envies à leurs concitoyens. Pour s’imposer, il devra être élu avec une bonne majorité, mais aussi avec un parlement à sa dévotion. Ce n’est que dans ce cas qu’il pourra faire modifier le traité par sa fermeté, quitte à ne pas le signer. Ce n’est pas par ce que le premier ministre Espagnol Mariano Rajoy conservateur à l’extrême trouve qu’austérité sur austérité ne mène nulle part et qu’il réclame de la croissance que ce soit la même que celle de François Hollande. Pour l’Italie, c’est pareil. Mario Monti ancien de Golman Sacks n’a pas d’autre politique que celle de son confrère Mario Draghi, ce qui n’empêche pas que le spread Italien augmente par rapport à l’Allemagne. François Hollande va donc être pris en tenailles par l’Europe et par ses engagements électoraux. Ce sera son épreuve de vérité. S’il cède s’en est terminé de sa gouvernance, et la droite lui rira au nez, quand à la gauche elle criera à la trahison.
Nicolas Sarkozy promet une autre BCE aux français, sauf qu’il évite soigneusement de le dire devant Angela Merkel.
Après la Grèce c’est au tour du Portugal et de l’ Espagne de se diriger tout droit vers la banqueroute.
[url]http://zebuzzeo.blogspot.com/2012/04/crise-de-la-dette-sans-reforme-de-la.html[/url]
[b]cleamounette[/b] bonjour,
D’où tenez-vous cette information ?
Je n’ai pas compris cela dans son discours. C’est une interprétation qui va au delà de ce qu’il à déclaré.
Quand à la banqueroute de ces pays ce serait la banqueroute de la zone euro, tout est possible, mais je n’y crois guère.
Il y aura avant une modification du traité, l’Allemagne sera contrainte de céder.
Bien à vous,
Anido
[b]L’indécence n’étouffe pas Thales et Orange qui vont (peut-être) recevoir 75 millions au détriment de dizaines de PME/PMI, mais que c’est facile de gérer un seul gros dossier (avec repas aux frais de la princesse) plutôt que d’examiner par exemple une centaine de dossiers de 750 000 €uros.
La paresse de certains fonctionnaires (hénarks ? , je ne suis pas sûr de l’orthographe) dépasse les limites et ce sans aucunes sanctions.
Merci Monsieur Sarkosy d’avoir tant favorisé les grands groupes. Si j’en crois le programme de Hollande: grands travaux, grands projets, grandes structures sont à l’ordre du jour lui aussi il a tout compris (avec de grands effets de manche et des trémolos dans la voix pendant que nous y sommes)[/b]
[b]zelectron[/b] bonsoir,
Parfois je me demande ce qui vous conviendrait ? Certes d’un coté comme de l’autre il y aura toujours à dire et à critiquer. Que faudrait-il faire selon-vous pour relancer la croissance ?
Quand au mot « hénarks » c’est une bonne blague, d’écorcher ainsi nos têtes savantes.
Bien à vous
Anido
[b]Anido,
l’exemple que j’évoque ci-dessus vous montre un des moyens de retrouver le chemin de la croissance, certes modérée, mais croissance tout de même et surtout multisectorielle. Je suis fatigué de voir tous ces élus brasser de grandes phrases grandiloquentes avec un TGV ci, une centrale nucléaire là, un plan de croissance ici, un symposium pour l’industrie là: des discours de gens qui n’ont jamais mis leurs mains dans le cambouis, jamais! et qui se permettent de brasser des milliards d’€uros pour satisfaire leurs égos respectifs au lieu de TRA-VA-ILLER !
1000 dossiers* de 100 000 €uros au lieu d’un seul de 100 millions: voilà ma réponse!
bien amicalement.Yves
* et surtout pas pour les petits copains, n’est-ce pas? le comité d’attribution d’aides étant défini par votes de PME/PMI TPE avec élus et représentants de l’état sans droits de votes uniquement pour contrôle de régularité.[/b]
[b]zelectron[/b] bonjour,
Il est certain qu’une somme de petites choses fait de grandes choses. Seulement les grands travaux arrosent un tas de petites choses. Un centrale nucléaire fait travailler des milliers de personnes et de plus, elle apporte de l’énergie.
La croissance est un tout, et pour décider, il faut un projet. Des petits travaux par milliers, n’apportent pas de projets au niveau d’une grande banque telle la BCE. Pour lancer la croissance, il faut persuader, convaincre et faire.
Bien à vous,
Anido
[b]Bonjour Anido
La dilution des sommes consacrées aux grands projets dont le budget initial triple (quand il ne décuple pas!)me rend plus que dubitatif quant à la validité de votre argument si ce n’est qu’arroser les copains des petits copains des copains, vous le savez comme moi* … (nous avons trainés nos guêtres dans des secteurs industriels très parallèles et à un certain niveau hiérarchique)
*du style de la sous-traitance en cascade d’EDF jusqu’à 8 niveaux (avec d’énormes dangers pour le secteur de la maintenance des centrales par exemple ou des précautions telles qu’on en arrive à la sécurité de la sécurité de la sécurité …)
Bon vote ce matin[/b] 🙂 😉 😀
[b]Du temps de Giscard, celui-ci avait commis l’erreur intellectuelle grave de considérer que les grands projets irriguaient les petits, or tout le monde sait que ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Je considère par ailleurs que les structures sociales formant des grands ensembles de plusieurs dizaines de milliers, centaines de milliers ou encore de millions de personnes sont non seulement ingérables mais qui plus est inhumaines jusqu’à broyer les moindres objecteurs simplement par le fait d’un pouvoir de représentation dévoyé.[/b]