Le sommet européen qui s’est ouvert ce lundi après-midi à Bruxelles doit permettre de remettre sur le devant de la scène la croissance et l’emploi après les volets d’austérité de 2011.

 

 

 

Après l’austérité, la croissance et l’emploi. Voilà comment on pourrait résumer l’envie des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro et de 9 autres Etats de l’Union Européenne. Le but : retrouver la confiance des investisseurs sur les marchés financiers européens. Rome et Madrid ont récemment élevé la voix pour tenter de réduire et atténuer les règles de discipline budgétaire qui conduisent à des politiques d’austérité qui sont, pour la grande majorité des cas, un frein à la croissance. Beaucoup de spécialistes estiment d’ailleurs que les fautes dans les budgets et la mauvaise application des lois fiscales ne sont pas les uniques raisons qui ont conduit à cette crise dont souffre l’Europe depuis deux ans maintenant, mais aussi de déséquilibres économiques globaux ou encore de l’excédent commercial et de la modération salariale en Allemagne. Néanmoins, Angela Merckel veut faire appliquer les règles budgétaires et que l’ensemble des pays ont accepté il y a moins de deux mois (mis à part le Royaume-Uni).

 

L’autre objectif du sommet est de montrer aux investisseurs que l’Europe souhaite bien poursuivre le renforcement des disciplines budgétaires et se doter de mécanismes puissants pour aider les pays en difficulté économique. Plus concrètement, les dirigeants de Vingt-Sept doivent se mettre d’accord sur une certaine coordination des politiques de croissance d’emploi. Déjà, on assiste depuis le début de l’année à un retour des investisseurs dans un marché où les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi bas depuis longtemps. 

 

L’utilisation des 20 milliards de fonds européens non encore dépensés est particulièrement attendue. On parle d’une utilisation massive pour favoriser la mobilité des jeunes ainsi que les petites entreprises qui ont enregistré 85% des embauches réalisées dans l’UE depuis 10 ans. Mais 20 milliards ne suffiront pas à résoudre tout, loin de là. La récession est aux portes de l’Europe, particulièrement en Espagne, qui a connu une baisse de PIB de 0,3% au dernier trimestre 2011, et qui a de très forts risques d’entrer dans une longue récession en partie due à la politique d’austérité menée par le pays et qui, selon des spécialistes, empêchent toute possibilité de croissance. L’Espagne est de plus dans une situation catastrophique sur le plan du travail : 25% de la population active est désormais au chômage et 45% des jeunes sont sans emploi. La situation devrait se répéter dans les prochains mois au Portugal (dans le viseur des investisseurs depuis plusieurs semaines) et en Irlande. La Grèce, elle, est en récession depuis 5 ans.

 

Les discussions porteront enfin sur le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) qui doit remplacer progressivement le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) à partir du mois de juillet, et particulièrement sur ses ressources, plafonnées actuellement à 500 milliards. Mais bon nombre d’Etat ainsi que le FMI souhaitent voir cette capacité de prêt augmenter dans le but, toujours, de rassurer les marchés, sur sa capacité à prêter aux pays en difficulté, comme l’Italie ou l’Espagne. L’Allemagne était contre mais pourrait changer d’avis dans le but de convaincre les membres du G20 d’augmenter eux aussi les ressources du FMI lui permettant de venir en aide aux pays de la zone euro.