La cession de SFR doit permettre à Vivendi d’amorcer un virage stratégique vers le seul secteur des médias. Le groupe entend ainsi privilégier la production de contenus et le numérique. Une nouvelle ère s’ouvre pour le groupe français.
Ses dirigeants estiment que la vente de SFR est une aubaine pour Vivendi qui va pouvoir se recentrer sur les médias, dans un cadre financier assaini. Après la vente en 2013 de sa filiale de jeux vidéo, Activision Blizzard, puis celle, en cours, de Maroc Telecom à Etisalat (pour 4,2 milliards d’euros), le groupe a achevé son programme de cessions. Le groupe Vivendi nouvelle formule, c’est Universal Music, le numéro un mondial de la musique, Canal+, leader français de la télévision, et le brésilien GVT, opérateur de téléphonie, auxquelles s’ajoutent des sociétés de taille moins significative comme Digitick. L’ensemble devrait pouvoir rapidement regagner de la valeur en Bourse.
Ce pôle "Médias et contenus" a produit l’an dernier un chiffre d’affaire de 12 milliards d’euros, soit la moitié du groupe actuel, en hausse de 1,7% à taux de change et périmètre constants. Principal pourvoyeur de revenus, Canal+ a apporté 5,3 milliards, contre 4,9 milliards pour Universal et 1,7 milliards pour GVT. Une fois encaissé le chèque de près de 14,25 milliards d’euros de Numericable, le nouvel ensemble sera à la tête d’une trésorerie nette de 7,25 milliards d’euros.
Ce recentrage vers le pôle Médias et contenus passe par le renforcement de Canal+. C’est pourquoi le groupe va payer 540 millions d’euros par an pour s’assurer des droits de la Ligue 1 de foot jusqu’en 2020. Canal+ est en effet fragile car CanalSat, qui représente la majorité de ses profits, est attaqué de toutes parts par Netflix, YouTube et Numericable.
Une piste pour renforcer Canal+ en cohérence avec la nouvelle stratégie de Vivendi serait d’avoir une plateforme de distribution de contenus numériques, soit en la créant, soit en rachetant Dailymotion, par exemple. Vivendi osera-t-il? Les synergies seraient nombreuses avec le site français de vidéos. Quoiqu’il en soit, les prochains mois seront déterminants pour Vivendi qui devra confirmer le virage opéré en direction des médias et des contenus.